dans l'art de l'amour

s

-c'était une après-midi ensoleillée, une après-midi qu'il ne fallait pas laisser passer, sous aucun prétexte. c'était une après-midi qu'on ne pouvait pas ignorer, et dont on devait profiter. un dimanche ensoleillé, qui terminait la semaine en beauté. en cette fameuse après-midi, sur la place d'une petite ville, noire de monde qui grouillait, riant et parlant aussi fort qu'ils le pouvaient. les amis se croisaient et s'arrêtaient pour exprimer leur contentement sur le beau soleil qui trônait au dessus d'eux, certains qui ne s'étaient pas vus depuis quelques temps déjà riaient de leurs anecdotes, ne faisant même plus attention à leurs enfants qui couraient partout, heureux de pouvoir jouer en tranquillité. tout le monde profitait de cette magnifique après-midi, entre familles et vieux couples, ou même des personnes venues seules. parmi tous ces gens s'y trouvaient deux inconnus. deux êtres qui avaient décidé d'immortaliser cette bonne humeur qui régnait, autre que dans leur mémoire. munis d'un pinceau, de couleur et d'une toile pour l'un, et d'un simple stylo et un tas de feuilles pour l'autre. chacun des deux souhaitait immortaliser ce moment à jamais, par l'art.

- c'est beau, mais ça n'est pas décrire.

-je pose le décor, c'est suffisant.

-non, dis moi à quoi ressemble cette place, chaque restaurant, chaque boutique qui l'entoure. tout!

-je ne peux pas.

-et pourquoi ça ?

-l'art, c'est respecter l'imagination de chacun. on ne peut pas imposer une image.

-comment ça ?

-si je dessine un cercle sur une feuille, l'un verra un cerceau, l'autre une pièce de monnaie, un autre encore un beignet. et moi, une bague. toi, un trou noir. et pourtant, c'est juste un cercle. mais, je n'impose personne de voir ce que je vois, alors, au lieu de dessiner de gros diamants dessus et de construire un peu mieux ma bague, je la laisse ainsi. parce que les autres voient ce cercle autrement.

-je crois que je comprends..

-chacun est libre, dans l'art. libre de penser, de faire.

-tu as tout à fait raison.