Chapitre 1 - Au plus mal

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Trou noir.

Seul le bruit de gouttes s'écrasant sur le sol me parvenait de loin. Très loin.

Mes yeux refusaient de s'ouvrir, je m'acharnais à bouger. Rien.

De longues secondes ou de longues minutes peut-être s'écoulaient sans que je puisse me déplacer. À vrai dire, je n'avais aucune notion du temps. Quelle heure était-il ? Quel jour ? Je n'en savais rien.

Je n'avais aucune idée du lieu où je me trouvais. L'endroit sentait le moisi. Un très léger vent frais circulait sur le long de mes bras nus.

Au fur et à mesure le bruit des gouttes se fie plus distinct, plus proche. Je pouvais à présent sentir mes jambes endolories, une douleur aiguë au niveau de mon épaule droite m'arracha une grimace.

J'ouvris mes yeux.

J'étais allongée à même le sol, dur et froid. Je m'assis avec effort et posai mon dos contre le mur. Je regardai autour de moi. Je me trouvais dans une minuscule cellule dépourvue de fenêtre, de lit ou même de commodité. Seule une chaise se tenait non loin de moi. Je jetai mon regard sur la porte en face de moi qui était ouverte et en dehors de cette cellule, se donnait un couloir non entretenu et vide.

Étais-je en prison ?

Mon subconscient me disait que non. C'était un endroit sombre, lugubre et insalubre. Il devait sûrement être abandonné depuis longtemps.

Mon instinct me dictait de quitter rapidement cet endroit.

Avec un effort surhumain je me redressai. Mauvaise idée. Je retombai lourdement sur mes jambes en me retenant de mes bras.

Je m'aidai de ma main pour découvrir très doucement mon épaule douloureuse, mon t-shirt qui était à l'origine d'un blanc impeccable était désormais déchiré, d'une saleté repoussante et trempé de sang. Je vis avec horreur un trou béant sous le tissu, j'avais perdu du sang. Quelqu'un m'avait tiré dessus il n'y a pas si longtemps ! Mais bordel qu'est ce qui s'était passé ?

Il fallait que je sorte d'ici à tout prix.

Je m'accroupis et m'avançai lentement jusqu'à la chaise en bois. Maintenant que mes yeux s'acclimataient à l'obscurité, je distinguais des tâches de sang un peu partout sur la chaise et sur le sol. Mon sang ? Probablement quelqu'un avait dû être torturé. Moi ?

Je secouai la tête. Ma priorité était de sortir de cet enfer. Et après ? j'improviserais.

Je m'aidai de mon bras gauche qui paraissait intact pour me soulever. La tâche fut loin d'être aisée mais après maintes grimaces et plaintes, je réussis finalement à m'asseoir.

Je fis une rapide analyse de la situation. Mes jambes n'étaient fort heureusement pas cassées, j'avais quelques égratignures au niveau de mes bras nus mais rien de grave, je passais mes mains sur mon visage et ne ressentis aucune douleur. Par contre, la blessure de mon épaule m'inquiétait et me lançait atrocement. Mais cela ne m'empêchait pas de marcher. Je pris appuis sur l'accoudoir de ma chaise de fortune et me soulevait. J'arrachai un bout du tissu de mon t shirt et le compressait sur ma plaie.

Avec le bruit que j'avais fait s'il y avait eu quelqu'un, il m'aurait entendu depuis bien longtemps.

Je m'avançai tout de même prudemment jusqu'à la porte et la rouvris davantage.

Je sortis enfin de cette cellule de l'horreur et me retrouvai dans ce couloir tout aussi joyeux.

Ce n'était guère plus éclairé et toujours aucune présence humaine en vue. Je poursuivis mon chemin en longeant le couloir.

Le couloir menait à d'autres couloirs tous aussi sombres et sales. J'observais en marchant, d'horribles peintures vertes abîmées, des fuites d'eaux sur le plafond, le sol trempé mais pas âme qui vives. Les quelques cellules de la même taille que la mienne sur ma droite et ma gauche étaient toutes vides. J'avançais que trop lentement et j'étais frustrée de ne pouvoir distinguer une once de lumière qui pourrait m'indiquer la sortie. Au bout d'un moment qui m'a semblé une éternité, j'aperçus une porte au fond d'un énième couloir. Je me précipitai tant bien que mal et tournai la poignée. Elle était fermée. Je tapai mon pied contre la porte d'agacement. Totalement inutile mais défoulant. Revenir en arrière me serait trop pénible m'étant beaucoup affaiblie. Sans savoir pourquoi je savais que la seule issue était cette porte qui était fermée à clés.

Je rebroussais alors chemin et commençai à chercher n'importe quel objet susceptible de m'ouvrir cette porte. J'entrais dans la cellule la plus proche, À mon grand désarroi je ne découvris qu'une seule chaise en bois, semblable à celle qui se trouvait dans ma cellule. Je m'en saisis et retournai face à la porte sellée. Je frappais à plusieurs reprises, de plus en plus fort en ignorant la douleur insoutenable qui me courait au niveau de ma blessure et gardant en tête le fait que de potentiels geôliers pourraient m'entendre. Sans grands succès, je jetai la chaise à terre et je tâchai de chercher un autre objet sans davantage de réussite. À part cette chaise, il n'y avait absolument rien. Je repris l'objet et retapai de plus belle sur cette porte qui refusait de s'ouvrir. Je ne fis que casser la chaise sans parvenir à l'ouvrir. Je me débarrassai des débris et m'assis contre la porte, les coudes sur mes genoux et tentais de reprendre mon souffle. Ce n'était pas possible, il y avait forcément un moyen de sortir d'ici.

AbbyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant