Chapitre 4 : Avouer

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Quelques jours plus tard, la 104e brigade d'entraînement fut appelée pour un exercice en conditions réelles , dont le but était de survivre si leur équipement de manœuvre tridimensionnelle venait à être cassé. L'exercice dura une dizaine d'heure. Certains avaient trouvé un trou dans lequel s'abriter si un Titan arrivait, d'autre avaient grimpé dans les arbres. Annie, dès le début, avait prit Eren par la main, et l'avait emmené plus loin que tout le monde, dans une grotte, à croire qu'elle connaissait déjà les lieux.
- Tu m'emmènes où là ? avait-il demandé.
- J'ai déjà fait un type d'exercice pareil, quand j'étais petite, et...
Elle fut stoppée quand Eren posa sa main sur sa bouche
- Chuuut... chuchota-t-il. Je crois qu'on nous a suivi.

Une trentaine de seconde plus tard, quelqu'un pénétra la grotte où tous les deux se trouvaient.
- Eren, Annie, je sais que vous êtes là, dit la voix de Mikasa. Annie, je te jure que je vais te faire ta fête, Eren, tu ne vois pas qu'elle te manipule ? Non, tu es trop aveugle pour ça...Elle a tout fait pour se mettre sous ta tutelle, alors qu'elle aurait pu être sous le mienne ou sous celle d'Armin, ou de n'importe quel autre membre du bataillon, mais non, c'est toi qu'elle a choisi. Pourquoi cela à ton avis ? Pour mieux en apprendre sur toi, et le révéler à nos ennemis, qui qu'ils soient. C'est une vraie garce, et tu es tombé dans son piège.

Pendant que Mikasa parlait, Eren avait emmené Annie dans un coin ombragé de la grotte, là où Mikasa ne pourrait les voir. Eren se rendit soudain compte que sa main était encore sur la bouche d'Annie. Il la retira, rouge de gêne. Annie sourit, attendrie. Elle prit soudain un caillou et le lança, quand Mikasa ne les regardaient pas, en dehors de la grotte.
- Au dessus ! J'aurais dû m'en douter, Eren a dû l'y emmener, elle n'est pas assez intelligente pour se cacher.
Annie serra son poing dans sa main, de tel que les veines imprimées au dos ressortirent. Eren la prit la déplia, et la serra dans la sienne. Annie rougit.
- Ne t'enerves pas Annie, s'il te plaît, dit-il quand il fut sûr que Mikasa ne traînait plus dans les parages.

- Ça m'énerve. Pus que tu ne peux le croire. Tu crois que ça ne me fait rien qu'elle t'insulte ? Si, ça me donne envie de lui coller mon poing dans les dents.
- Dans ce cas là, pourquoi tu ne dis rien ?
- Je ne lui dis plus rien du tout, comme ça c'est réglé. Je l'ai entendu la dernière fois, te traiter de pouffiasse. Je me suis retenu de la frapper.
- Pourquoi tu ne l'as pas fait ?

- Parce que ça l'aurait confortée dans son idée.
- Laquelle ?
- L'idée que je sois trop proche de toi.
- "Trop" ?
- Oui. Enfin c'est son point de vue, pas le mien. Avant, je passait mon temps avec, alors que depuis que je suis entré à l'armée...
- Quoi ?
- Je suis plus souvent avec toi qu'avec elle. Pendant la formation, elle ne disait rien, mais depuis qu'on est dans le Bataillon, elle trouve que je ne suis plus avec.
- Mais c'est ton choix !
- Je sais, mais elle ne veut pas l'admettre. Elle a un blocage, du coup, elle pique des crises de jalousie.
- C'est ça alors...dit Annie, en prenant un air songeur.
- De quoi ?
- La jalousie...enfin je veux dire son comportement, c'est à cause de ça...
- Oui
"Au fond de moi, je crois que je la comprend...rajouta-t-elle pour elle même. C'est la première fois que je ressens ça...C'est bizarre comme sensation".

Quand ils sortirent de la grotte, ils entendirent la cloche sonner la fin de l'exercice. Ils se dépêchèrent de retourner au point de rendez-vous. Une fois arrivés, essoufflés, ils se rendirent compte qu'on les regardaient du'un drôle d'air. Eren ne posa pas de questions, mais il en avait marre de se retrouver au centre de l'attention de tout le monde à chaque action qu'il faisait.

Le soir, au réfectoire, Eren s'assit à la même place que d'habitude. Mikasa et Armin arrivèrent quelque instants plus tard. Annie suivit, ce qui surprit Eren car celui-ci lui avait annoncé qu'elle pouvait manger avec Reiner et Bertoldt si elle le voulait. Voyant son regard posé sur elle, Annie avait répondu : "j'en ai marre de voir leurs gueules de cons, c'est tout". Mikasa avait posé un regard noir sur elle, regard qu'elle lui avait aussitôt rendu. Pendant le repas, Eren portait des ragrds furtif à Annie, ce qu'Armin avait vu, mais pas Mikasa, trop occupée par sa bataille de regard avec la blonde. Armin gratifiait Eren d'un regard suspicieux, que celui-ci détournait le plus possible.

Après le repas, Armin demanda à Mikasa et à Annie de partir, parce qu'il devait parler à Eren seul à seul.
- Je te rejoins après, Annie, avait dit le Shifter.
Les deux filles partirent, et Eren fut soulagé qu'elle prennent deux directions différentes.
- Eren, il faut que je te parle.
- De quoi ? demanda-t-il, sceptique.
- Il faut que tu me dise quelque chose.
- Et c'est quoi ?
- Tu as des sentiments pour Annie ou pas ?
Eren eut l'impression que la pièce se remplissait de froid, puis qu'elle devenait chaude a mourir. L'effet sur son visage est tel qu'il passa de sa couleur normale, à blanc comme neige, puis écarlate.
- Je...
- Dis-le moi juste.
- Sincèrement, je sais pas.
- Tout le monde a vu que vous étiez super proche, en particulier depuis que nous avons tous rejoins le Bataillon. Et puis quand vous êtes revenus de vôtre coin paumé, vous étiez transpirants, alors...
- Alors quoi ?
- Ils croient que vous avez dû vous embrasser assez fiévreusement, enfin tu vois le genre quoi.
- Mais qui a dit ça ? Je vais le frapper !
- Calme toi. Après je peux comprendre.
- Comprendre quoi ?
- Leur comportement. Tu es avec Annie h24, c'est normal qu'ils pensent ça.
- Mais c'est normal qu'elle soit tout le temps avec moi, elle est sous tutelle.
- Regardes, tu lui trouves des excuses, et puis tu n'étais pas obligé de rester avec pendant l'entraînement.
- ...
- Eren ?
- Oui ?
- Alors ?
- Je sais pas...
- Tu l'aimes ou pas ?
- Je crois...mais je ne suis pas sûr. C'est le gros bordel dans ma tête.
- Dans ce cas là, je n'ai qu'une choses à te dire. Écoute ton cœur, pas ta raison.

Des bruits de pas précipités s'entendirent alors dans le couloir. Eren n'en prit pas compte, et se dirigea vers sa chambre, en marchant. Quand il y arriva, Annie n'y était pas. Pas dans le salon, pas dans la penderie, ni sur le bacon.
- Annie, t'es là ?
- Eren ? C'est toi ? répondit sa voix, de la salle de bains.
- Ah, t'es là. Je croyais que t'étais pas là.
- Tu as été long avec Armin, vous avez parlé de quoi ?
- Bah...euh...
- Nan, c'est bon, laisses tomber.
- De quoi ?
- Ce que vous avez parlé.
- Des trucs de gars. Rien de bien spécial.
- Ah. Tu peux me passer ma serviette, s'il-te-plaît ?
- Ah ça non !
- Pourquoi ?
- Je vais pas entrer dans la salle de bains alors que tu es en train de te laver.
- Ça va, il y a un rideau quand même.

- Sûre ?
- Mais oui.

Eren entra dans la salle de bains et posa la serviette sur le lavabo, à côté de la douche, en essayant de regarder le moins possible dans la direction de celle qu'il aimait. Il le regarda cependant juste avant de sortir, et il dut réprimer un forte envie de le tirer. Annie, entendant qu'Eren n'était pas partit, passa sa tête en dehors du rideau en riant.
- Pendant que tu es encore là, passe-la moi.
- Oui, bien sûr, dit-il gêné, avant de sortir en trombe de la salle de bains.

Le soir, après qu'il se furent couché, Eren ne s'endormit pas tout de suite. Il pensa à Annie. L'aimait-il vraiment ? Il n'aurait su le dire, mais jamais il n'avait eu envie d'être aussi proche de quelqu'un, aussi physiquement que mentalement. Il voulait sans cesse être avec elle, dans n'importe quel moment de sa journée. Et quand il était avec, c'est le seul moment où il se sentait totalement comblé. Une fois qu'elle s'éloignait, il avait l'impression qu'une partie de lui s'en allait. Partie qui revenait une fois qu'elle revenait. Était-ce ça l'amour ? Si c'était le cas, alors il était amoureux des ses yeux bleu saphir, de sa chevelure blonde éblouissante, de sa manière de penser, des ses gestes, et de tout ce qui se référait à elle. À cet instant,  il regarda Annie. Un rayon de lune traversait la fenêtre et venait se poser sur son visage, lui donnant une apparence angélique. Il la contempla pendant un moment -il avait perdu la notion du temps. Puis un petit sourire le tira de sa rêverie.
- Si tu as fini de me contempler, on pourra peut-être parler ?
- Annie ! dit-il en sursautant. Tu m'as fait peur !
- Désolé, dit-elle, alors qu'elle ne l'était pas.
- Tu veux parler de quoi ?
- De toi.
- Moi aussi je dois te dire quelque chose. J'ai longuement réfléchis, et c'est Armin qui m'a convaincu.
- Et c'est quoi cette chose
- Annie ?
- Oui ?
- Je t'aime.

Un Amour Titanesque [Arrêté]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant