Chapitre 5

45 5 2
                                    

L'après-midi de Julia bien entamée, cette dernière décida, entre son cours de potions et celui d'astronomie, d'aller rendre visite au plus grand directeur que Poudlard n'ait jamais connu (selon Hagrid) : Albus Dumbledore. 

Arrivée devant la statue d'hippogriffe que lui avait gentiment indiquée une élève de cinquième, la jeune sorcière se mit aussitôt à réfléchir aux centaines de possibilités que lui offrait cette masse en pierre positionnée juste en face d'elle. Dumbledore, ce brave homme, devait sans aucun doute posséder un mot de passe ou un sort spécial, autre que Alohomora, pour ouvrir un passage menant à son imposant bureau. Malheureusement pour Ju, aucun professeur n'était présent dans cette aile de couloir, ni même quelconque autre élève. "Réfléchis, réfléchis", se répétait-elle dans sa tête. Elle procéda de cette manière pour déjouer ce mystère tout en parlant à haute voix :

-Quel objet, animal ou personne, Dumbledore porte-t-il dans son coeur avec passion ? Ou quel phrase latine aurait-il pu utiliser pour ouvrir son bureau ? 

Elle observa les coins aux alentours du bureau, quelques vitrines trônaient dans ce couloir bondé de poussière et de solitude. Certaines gratifiaient des trophées, d'autres des articles de journaux. Ceux-ci attirèrent l'attention de la sorcière qui les examina de plus près. On pouvait lire des titres comme Harry Potter, le survivant ou encore Grindelwald, enfin arrêté ? et même un article intitulé Coupe de Quidditch 67, la catastrophe. Le directeur avait choisi scrupuleusement des bouts et extraits de journaux retraçant des événements majeurs du monde des sorciers. Un intérêt particulier étant porté au sorcier nommé Harry Potter, qui aurait réussi à survivre au mage noir dont on ne doit pas prononcer le nom, ce fût le premier essai de Julia qui affirma bien haut et fort le nom du garçon. Rien ne se passa. 

Après plusieurs minutes de réflexion intenses, la Serdaigle s'obstinait à plusieurs noms tous aussi logiques et sans queue-ni-tête qui lui apparaissaient. Elle se tourna soudain sur la vitrine concernant le mage noir Grindelwald où elle aperçut que l'un des articles nommait la baguette de sureau en montrant une esquisse de celle-ci comme la représentait Beedle le Barde, l'auteur du célèbre conte des trois frères mettant en scène cet atout aux pouvoirs puissants. Le plus étrange c'est que cette baguette ressemblait fortement à celle que possédait Albus Dumbledore lors du comité d'arrivage des premières et aux différentes apparitions lors des repas qu'il offrait aux élèves. Quel lien le directeur possédait-il avec ce mage noir très puissant des années vingts ? Ju, au bout du rouleau, laissa sa chance faire le reste et prononça intelligiblement :

-Gellert Grindelwald

La statue de la bête magique se souleva laissant place à un escalier en marbre qui tournait sur lui-même. Un spectacle aux yeux de la née-moldue qui n'avait pas l'habitude de ce genre de magie plus élaborée que celle que l'on apprend en première. Elle monta frénétiquement les marches, de peur de se faire réprimander et enfin arrivée dans une pièce débordante d'objets à ses quatre coins, chercha le choixpeau. Mais elle passa tout de même beaucoup de temps autour des différents objets magiques ou non qui ornaient les étagères et les meubles un peu partout dans l'immensité de la pièce. 

-Je vois que je vais devoir changer mon mot de passe.

Une voix, plutôt rauque, se fit entendre derrière la jeune sorcière qui n'osait plus bouger. Elle se tourna finalement pour apercevoir la silhouette élancée mais vieillarde de Professeur Dumbledore qui, à sa grande surprise, n'avait ni l'air en colère, ni même vexée du tout.

-Seule une Serdaigle très futée peut arriver à percer une énigme dont des informations n'ont même pas été révélée au grand public et qui relève de l'ordre privé d'une personne comme moi.

-Je suis vraiment navrée, je vous cherchais, ou plutôt le choixpeau, et je ne savais pas comment vous rencontrer d'une autre façon.

-Ne sois pas désolée, tu as relevé une double prouesse aujourd'hui, tu as non seulement découvert mon mot de passe mais tu t'es tout de même abstenue de me poser un tas de questions sur le lien entre Gellert Grindelwald et moi. Le choixpeau avait raison d'hésiter, Serdaigle aux tendances Poufsouffle, n'est-ce pas ? Quelle chance tu as de posséder autant de qualités, veille à en user de la bonne façon.

-En vérité, il a hésité avec Serpentard également.

Dumbledore, qui avait soudain émis un petit toussotement, fixa alors la jeune sorcière comme si elle eût été une cracmol. Il prît ensuite une mine réfléchie puis s'éclipsa dans ses pensées. Quelques minutes passèrent pendant que Julia observait les nombreux objets étranges dans le bureau car elle avait bien compris que le directeur était perturbé par quelque chose. Ce dernier prît rapidement le choixpeau qui trônait sur une étagère en hauteur, utilisa sa baguette pour lui faire prendre vie et lui chuchota quelque chose à l'oreille. Julia observa la scène avec attention, terriblement impatiente de savoir. Une petite discussion s'enclencha entre les deux amis de longues dates pour finalement finir par une phrase du choixpeau à voix haute :

-Il y a bien de choses que je peux vous dire mon cher Albus, mais je suis encore plus étourdi que vous sur ce point.

Le grand sorcier avec une allure décontenancée face à ces propos. Il se tînt face à la Serdaigle fortement impressionnée par sa carrure qui semblait tout aussi imposante que sur l'estrade des banquets.

-Tu es venu car tu n'es point à l'aise dans ta maison n'est-ce pas ? lui dît-il.

-Oui et c'est le choixpeau qui vous l'a dit, il lit dans l'avenir, enfin je pense.

Albus décrocha un sourire, il n'avait que rarement connu de personnes aussi intelligentes que Julia. Il voulait lui transmettre une information mais c'était comme si elle refusait de sortir. Ce n'était pas le bon moment, il le savait. La seule chose qu'il affirma fût celle-ci :

-Le choixpeau a eu raison, ne doute jamais et tu avanceras telle la personne que tu es destinée être. Ce temps arrivera prochainement, je te le garantis. 

Sa phrase résonna dans la tête de la sorcière de première comme une bille rebondissante dans chaque coins de sa caboche. Elle décortiqua, tourna, tenta de résoudre ces paroles. Finalement, le temps pourrait lui porter secours comme annoncé et la sorcière se décida à rejoindre son cours d'astronomie.

La légende du chapeauflouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant