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Une pièce froide, blanche, presque vide. Aucun son. Presque. L'oreille tendu, le son d'un crayon est entendu. Des mots écris sur une feuille aussi blanche que la pièce.

- Salut.

Un nouveau son survint dans la salle, le crayon cesse. Un jeune garçon, allongé sur le lit de la chambre blanche, relève la tête de sa feuille.
Des bruits de pas, un garçon se rapproche du lit, il s'assoit sur le fauteuil blanc qui s'y trouve à côté.

- Ton état s'est amélioré depuis hier ?

Le son du crayon reprend, le garçon du lit montre son carnet au garçon du fauteuil. Il lit. Son visage s'attriste.

- Je vois...

Plus aucun son ne se fait entendre dans la salle. Les deux garçons semblent tristes. Personne ne veut parler. Le silence blesse sans faire de bruit.

- J'aurais aimé te venir en aide, tu sais.

Le garçon du fauteuil a repris la parole, le garçon du lit cache des larmes.

- Dans un monde parfait, sans doute, j'aurais pu t'aider. Ici, je suis impuissant.

Le carnet est mouillé d'une goutte d'eau salée, une larme. Une deuxième larme coule le long de la joue du garçon au lit.

- J'aurais du le voir. Je n'ai pas été assez présent. Je suis le pire des amis. Je ne mérite même pas d'être assis là.

Le poing serré, le garçon du fauteuil se lève d'un seul coup. Le son du fauteuil sur le sol fait sursauter le garçon du lit. Celui-ci reprend son crayon, des mots rapide sont écris. Il tend d'un geste brusque son carnet vers l'autre garçon. Personne ne parle. Les minutes passent. Le carnet retombe sur les jambes. Les larmes tombent sur la couverture. Le poing se desserre mais les mots ne sortent pas. Le silence reste, il continue de blesser.

- Faux. Tu as tout faux.

Cette fois-ci, les joues du garçon debout sont mouillées.

- Je suis responsable. De tout.

Frustration. Colère. Tristesse. Les émotions ne parlent pas, elles traversent la pièce. Elles tournent en rond au dessus des esprits des deux jeunes garçons.
Un bruit. Une feuille déchirée, froissée. Le son des rebonds sur le sol, encore de la frustration.

- Je sais ce que j'ai fait, n'essaye pas d'y changer quelque chose.

Le garçon debout se rassoit sur le fauteuil, les souvenirs repassent en boucle. Le garçon du lit pense, les mêmes souvenirs déroulent devant ses yeux.

«—»

Une classe, vide. Presque vide. Deux garçons sont assis l'un en face de l'autre. Personne ne parle. Le vent fait bouger les rideaux qui s'envolent. Les chahuts des lycéens parviennent jusque dans la salle de cours.
Du regret se lit sur les visages.

- Pourquoi n'avoir rien dit ?

Colère. L'un est vexé. L'autre se sent coupable.

- Je ne veux pas que tu es aussi des problèmes, je peux me débrouiller seul.

Une colère intensifiée.

- Seul ?

Il prend le bras de l'autre, rapidement la manche est retroussée.

- Seul ?!

Coupures. Entailles.

- Tu appelles ça te débrouiller seul ?

La colère monte. Les larmes du garçon à la manche relevée coulent.

- Soit.

Le bras retombe sur la table.

white room - klanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant