Tristesse

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Bonjour à tous, cher lecteurs, d'avoir assez cru dans cette couverture pourtant un peu nulle, et d'avoir cliqué. Je voulais juste vous dire que je vous aime <3 

Update : Merci à @Infinity pour sa couverture magnifique ! Pour les intéressés je vous propose son portfolio (qui comporte un milliard de couvertures toutes au moins aussi belles que celle-là). Honnêtement n'hésitez pas à aller faire un tour sur son profil. 

Attention : cette série de nouvelles (et celle qui va suivre) a été écrite quand j'avais 12 ans. Pardonnez le style bancal et les fautes d'orthographe infâmes. Il se trouve que si je corrige, je perds tous les commentaires (et je les aime trop pour faire ça). Bisous !

Déconseillé aux âmes très sensibles, je rappelle que cette première partie est sur le sentiment de la TRISTESSE. Attendez-vous donc à des nouvelles tristes :). Si cela ne vous intéresse pas plus que ça, la deuxième partie est sur le bonheur, mais n'est vraiment pas fameuse.

Nouvelle 1

Je me sentais mal. Personne, autour de moi, ne pouvais l'imaginer : je présentais un visage heureux et détendu à toute personne qui aurait malencontreusement vu mon masque tomber. J'étais comme détachée de ce monde. Je regardais tout ce bonheur autour de moi et je ne comprenais plus rien ; ma vie n'était définitivement pas reliée à la leur. J'étais différente, et ça me blessait. Le seul fait de l'énoncer rendait la chose plus palpable, plus vivante ; j'étais différente et je ne pourrais jamais les rejoindre, leur ressembler. J'avais froid alors que de l'avis de tout le monde il faisait chaud. J'étais mal alors qu'eux allaient bien ; et aucune des personnes présentes ici ne pouvait me voir, perdue au milieu des nuages qui encombraient mon esprit. J'étais seule, et à tout jamais. Je ne trouverais rien entre ces gens qui ne me devaient rien ; ni le bonheur, ni l'amour, ni la vérité ; juste un néant qui me remplirait de vide. Il fallait que je parte ; je n'avais plus rien à faire ici, dans cette fête qui ne célébrait rien, et qui ne signifiait rien pour moi. Alors j'évitais les quelques personnes qui me regardaient avec de grands yeux remplis de bonheur, et je partis.

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Nouvelle 2

Les feuilles d'automne tourbillonnaient autour de moi tandis que je pleurais. J'avais perdu l'être que j'aimais le plus au monde et, étant parti, il n'était pas là pour me consoler. Ma vue se brouillait ; je venais de réaliser à quel point, sans lui, j'étais seule. Je posais mon téléphone sur la terre, qui comme moi, pleurait. Ou peut-être était-ce le ciel ? Plus jamais, plus jamais, plus jamais je n'aimerais. Cela faisait trop mal pour être digne d'intérêt. On ne pouvait rien savoir, rien prédire, rien classer et ranger comme j'aimais tant le faire. Rien, ni personne, ne serait maintenant digne que je le pleure. Aujourd'hui, j'étais triste et c'était sa seule faute, d'être parti, comme cela, sans rien dire. Il m'avait abandonné ! Je criais, fort, pour montrer ma colère et ma tristesse. J'avais la nostalgie des moments passés ensemble à rire et à montrer du doigt tout les petits défauts de la civilisation humaine que l'on aimait tant. J'aimais tant la façon dont il me relevait les cheveux . ''Fais attention, disait-il, tu pourrais les manger. Et ça n'a pas l'air très bon, pas vrai ?''... J'avais mal, sous la pluie battante. Oui, le ciel pleurait avec moi, scandait ma tristesse dans ces petits ''plics-plocs'' réguliers qui martelaient la terre ; lui aussi trouvait que la façon dont laquelle il était parti, laissant un grand vide derrière lui, était injuste. Comment, mais comment avait-il pu me faire cela ?

Car mon père était mort.

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Nouvelle 3

La forêt émeraude qui m'entourait me laissait sans voix. Comment autant de perfection était-elle possible alors qu'au-dehors tout était détruit ? Ma maison, ma mère, mes trois sœurs, nos affaires. Tout avait été brûlé. Je me retrouvais maintenant seule et sans abri, amis et soins ; je n'avais pas d'affaires et rien pour me permettre de survivre ne serait-ce qu'un jour : je devais mourir. Ce n'était pas une fin en soi ; ni quelque chose de dramatique, mais plutôt un besoin, éternel et sous-jacent, qui m'avait taraudé depuis ma naissance : tout le monde meurt, et c'est ''la vie''. Personne n'est immortel, et je n'avais pas la prétention de dire que quelqu'un, un jour, se souviendrait de moi : il n'y a que les célèbres, les méchants ou les sauveurs, les incroyables et les extraordinaires, qui restaient dans la mémoire. Moi, je n'étais rien de tout cela. Rien d'incroyable, sur le point physique ou moral : rien d'extraordinaire, et ce depuis toujours. J'étais destinée à mourir, quoi qu'il arrive, dans l'oubli. Alors, maintenant ou plus tard, qu'est-ce que ça changeait pour moi ? Personne ne me retiendrait : tous étaient morts. Je m'épargnerais ainsi une éternité de souffrances qui ne dureraient en réalité une seconde. Oui, rien ne me retenait ici mais j'avais du mal : l'espoir, au fond de moi, que ma mère et mes trois chères sœurs renaîtraient de leurs cendres et me rejoindraient dans ce monde ; j'avais l'espoir que, quelque soit l'endroit où elles étaient, dans l'au-delà ou dans le néant, elles puissent faire le trajet en sens inverse. Espoir impossible qui me faisait pourtant tenir : je n'arrivais plus à réfléchir. Je ne parvenais plus à me résoudre à mourir. Au fond de moi, j'avais l'impression de le savoir depuis le premier jour où j'avais voulu me tuer : je voulais vivre, paradoxalement. J'étais condamnée à une souffrance éternelle mais j'avais de l'espoir. Alors, je m'assis juste et je pleurais.

Petites histoires à lire dans son litOù les histoires vivent. Découvrez maintenant