VII

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Je suis à mon cinquième verres, je commence à avoir la tête qui tourne, mais ça va. On est tous sur la piste de danse, on se déhanche au rythme de la musique. Clara danse à pieds nus, elle avait tellement mal dans ses escarpins qu'elle a préféré les retirer.
Je retourne au bar, je m'installe sur un tabouret, et me serre un sixième verres, si Valentin pouvait me voir il deviendrait fou de rage. Des fois je me demande si je n'ai pas gâché ma jeunesse, avec Fanny on sortait du jeudi au samedi, ils nous arrivaient toujours des péripéties, mais ça c'était avant. A vingt ans j'ai emménagé avec lui, car avec ses études on ne se voyait pas souvent. Je ne regrette rien, car c'était ce que je voulais, mais dès fois je prends du recul et me dis que j'étais quand même jeune pour emménager à deux.
Clara me fait sortir de mes rêves.

- ALORS !!! On se la fait solo ?
- Non, justement je t'attendais pour me joindre à un nouveau sport
- Ah ouai ! Et c'est quoi ?
- Le levé de coude tu connais ?
- Oui très bien, je suis même une des meilleures, donc fait gaffe à la concurrence

On se met à rire, elle se serre à son tour un verre.
Les autres sont revenus, le barman décide de nous offrir des shooters de jagger. Lui il veut vraiment me mettre mal. On prend tous à exception de Carl, un verre dans la bouche sans les mains, je lève d'un coup la tête et bois cul-sec.

- En la tête
- OH !

J'ai fais une grimace bizarre à la fin et Clara de fou de moi.
Il est 5h30 du matin, on part tous de la boîte. Sur le parking on se dit au revoir. Vu que Thibault à bu il décide de laisser sa voiture, et de rentrer avec Carl, il a  bu qu'un verre. Je prends quand même mes affaires dans sa voiture. Clara a commandé un taxi, qui nous attend devant l'entrée, depuis bien dix minutes.

- Bon on se quitte, je suis dégoûté, mais en tout cas ... c'était de super rencontre, et surtout une soirée géniale.

Je m'arrête deux secondes pour souffler, malgré tout ce que j'ai bu je gère.

- Ça faisait longtemps que je n'avais pas passé une soirée comme celle-ci
- Oh, c'est trop mignon

On se fait tous un gros câlin collectif, et on part tous chacun de notre côté. Avant de partir on c'est échangé nos numéros.
Avec Clara on rentre dans la voiture. J'ai un peu mal à la tête avec tous les verres accumulés, j'espère que ça va aller durant le trajet.

- J'en ferais bien tous les week-ends des soirées comme celle-ci
- La même ... mais (je soupire et ferme les yeux) je ne suis pas toute seule
- Pfff, c'est nul

Je ne répond pas, je ne suis pas trop dans mon assiette, en plus le chauffeur conduit comme un dingue. Je me concentre sur ma respiration pour ne pas en poser une à l'arrière. C'est quand qu'on arrive ? Il va me tuer l'autre, il l'a eu ou son permis sérieux.
J'arrive enfin devant chez moi, je paye ma course et sort vite de la voiture. Clara c'est endormi, je ne préfère pas la réveiller. J'ai la tête en vrac, je n'arrive même pas à marcher droit. Je m'appuie contre le mur de l'immeuble, et reprend une respiration lente. Je fouille dans mon sac pour trouver mon trousseau de clés. Je le prends en main, maintenant faut trouver la bonne.

- Mais quel idée de mettre autant de clés

Je fini par trouver la bonne et la met dans la serrure après plusieurs échecs. Je suis vraiment maudite.
Je sors de l'ascenseur, bon on recommence pour un tour, chercher la clé, j'en ai marre.
J'ai mis moins longtemps que le premier coup, autant pour moi. J'ouvre doucement la porte et la referme délicatement. Je vais pour enlever mes chaussures, mais je n'y arrive pas et me claque le dos contre les portes coulissantes du placard qui est à l'entrée. La discrétion m'a tué. J'ai parvenu à y mettre fin à ses saleté de godasses, je les maudites. J'avance sur la pointe des pieds pour ne pas faire du bruit en direction de la salle de bain. Je vais pour y rentrer, mais on m'interpelle avant.

- Tu te fous de moi ?

Je n'ose même pas me retourner, car quand il va voir ma tête ça ne va pas être la même. Je préfère rester dos à lui.

- Non, pourquoi tu dis ça ?
- Je t'ai appelé au moins dix fois pour savoir où tu étais !! Mais t'as osé couper ton téléphone
- J'avais plus ... de ... euh batterie
- Tu peux me REGARDER quand je te parle !

Je me retourne tête baissée, et la lève  doucement. Je n'arrive même pas à voir dans ses yeux si il est en colère ou pas.

- T'as bu toi
- Mais non, ou ... un peu .. une coupette ou deux ... je je sais plus

Je me vends toute seule, mais là ferme Line arrête de parler, et en plus je tiens même pas en équilibre. Je me retiens au mur pour ne pas chuter. Mon niveau de crédibilité est à moins mille.

- NON, MAIS JE NE T'AI JAMAIS VU DANS CET ÉTAT !!
- OOOH !! Arrête de crier

Je me tiens la tête, je suis vraiment mal, j'ai des remontées acides. Je cours en vitesse dans la salle de bain et penche vite ma tête en avant au-dessus de la cuvette des toilettes.

- Tu me déçois beaucoup

Il claque la porte de toute sa haine qu'il a contre moi. Je tire la chasse d'eau et vais me laver les dents. Je regarde ma tête dans le miroir, mon maquillage à un peu coulé, et mon regard est trouble.
Je me suis démaquillé, et mis en pyjama. Je pars dans la chambre pour me mettre au lit.

- Je ne crois pas que se soit une bonne idée que tu dormes ici
- T'es sérieux là ?
- Oui, très !

Il prend la couette, et me tourne le dos.

- Ok ! Très bien

Pfff, je sors de ma chambre et vais dans la chambre d'ami. Pour une fois, une seule petite fois que je sors sans lui, et que je vais en boîte, je m'en prends plein la tête. Je me glisse dans le lit, et m'endors en moins de cinq minutes.

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Why you ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant