épilogue

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docteur, j'ai mal à l'âme, j'arrive plus à rien, j'serais prête à me jeter sous le prochain train, juste pour que ça s'arrête, et que tout s'relâche dans ma tête. »

Léda acheva son monologue la voie bégayante, elle regardait droit devant elle, n'osant affronter le regard de Isaac sur elle,

Léda referma le cahier dans lequel elle avait écrit ses vers, quelques jours auparavant, Isaac murmura son prénom, et elle se tourna vers lui en soupirant,

« — j'veux pas que tu me juges Isaac, il manquerait plus que ça, épargne moi tes reproches, au moins pour ce soir tu veux bien.

il soupira à son tour, et caressa la joue de celle, qui occupait son coeur depuis de nombreux mois à présent,

tu sais bien que je te jugerai jamais Léda, moi tout ce que je veux c'est que tu ailles bien, d'accord ?

elle hocha la tête, à la fois surprise et heureuse de trouver du réconfort, et de la compréhension, chez lui, alors qu'elle l'imaginait, quelques minutes plus tôt, la quitter, et s'enfuir, la traitant de sale dépressive.

mais Léda, j'veux que tu vois quelqu'un, je sais que m'en parler c'est déjà énorme pour toi, et je suis vraiment fière de toi, mais faut que tu vois quelqu'un qui puisse te sortir de là, et moi j'te promets que je serais là pour te soutenir. si tu veux, on peut même prendre rendez-vous demain, il te suffira de lui lire ton texte, comme tu l'as fait avec moi.

il a murmuré ses mots, ayant peur de la brusquer, ou de la mettre en colère, elle a de nouveau relever ses yeux vers lui, et ses lèvres pâles se sont étirées dans un sourire timide,

on en discutera demain matin tu veux bien Isaac ? j'veux juste dormir pour le moment.

bien sûr ne t'inquiète pas. »

Isaac prit Léda dans ses bras, et la serra fort contre elle, comme si elle s'apprêtait à disparaître. elle lui chochota un « merci » dans l'oreille, puis un « je t'aime », et d'autres mots d'amour qu'eux seuls, étaient en mesure de comprendre.

•••

ce matin le lit est vide, quand Isaac émerge du sommeil, il panique et saute d'un bond sur ses pieds, manquant de se prendre le coin de la table de chevet, il chancèle un peu jusqu'à la cuisine, il s'est levé trop vite, et son estomac crie famine. sur la table de la cuisine, Léda a laissé un mot, une page arrachée de son carnet et recouverte d'une encre bleue, des quelques mots, qui font se resserer le coeur de Isaac. il murmure un « putain Léda », enfile son manteau et ses converses noires, il est encore en pyjama, affamé, et endormi, quand la porte de son appart claque derrière lui.

Isaac, tu vas m'en vouloir et c'est compréhensible, je t'aime très fort, je te remercie d'être là, et de m'accepter comme je suis, mais je suis lâche et la peur noue mon ventre, je ne pourrais pas affronter un psy, et encore moins mes parents qui lanceront sur moi, le même regard qu'ils ont lancés sur ma soeur, quand ils ont appris qu'elle avait tenté de se suicider. ne t'inquiète pas, je ne vais pas faire de bêtises. je pars un petit moment, histoire de redevenir cette Léda joyeuse que tu as connu, et de soigner cette douleur dans mon âme qui me ronge de l'intérieur, comprends moi, cette douleur, elle bousille ma vie. pour le moment, je me sens comme une statue, triste, froide, et qui ne peut faire ce qu'elle souhaite, une statue façonnée par cette douleur dans mon âme, comme si cette dernière avait décidé de faire de ma vie, un avenir tout tracé, fade, morne, et je ne veux plus être cette statue, je veux pouvoir évoluer et changer comme bon me le semble. je reviendrais et je serais encore plus forte qu'avant, je t'aime mon Isaac, et même si tu dois te faire un sang d'encre à l'heure qu'il est, fais moi confiance pour une fois, à très bientôt,

- Léda”

- Léda”

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fin.

elle bousille ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant