Chagrin matinal

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La saison pluvieuse commençait à se monter, la pluie venait encore et encore, il faisait maintenant deux jours qu'il pleut continuellement.
Dans le village Tamba loin de tout se tenait debout une case: "la case de la sorcière" comme le dit les autres villageois. Cette case mal bâti était victime d'un manque d'entretien, et avec cette pluie qui martèle sans cesse sa toiture, elle ne résisterait pas si longtemps.

A l'intérieur de celle-ci vit Mariam et son fils Ahmed, elle était veuve; Son mari Ousmane mort à la suite d'une crise dû à la démence  n'a laissé même un poulet en guise d'héritage à sa petite famille miséreuse.

Elle venait de déverser le n-ième seau d'eau rempli par les gouttelettes provenant du haut de la toiture. Ce calvaire  lui donnait parfois, assise seule, des idées bizarres telles "se suicider pour rejoindre son époux" qui n'avait rien de valeureux en lui  en dehors de son beau sourire. La Seule chose qui la retient de passer à l'acte était son fils Ahmed.

Un enfant innocent aux yeux marrons, un teint noir, une taille parfaite pour son âge ( 8 ans), il était l'image type de son père.
Si je me suicide qui s'occupera de mon enfant ? -était sa pensée.

A sa grande surprise la pluie diminuait et la lumière du soleil à l'horizon est visible par l'entrebâillement de sa porte.
Quel beau matin.-songea t-elle.
A présent elle n'attends que le réveil de son fils pour aller au champs cueillir quelques légumes et feuilles, afin de préparer le petit déjeuner et repas du jour. Elle repensait à la distance qu'elle devrait parcourir pour s'y rendre et les activités quotidiens qui l'attendent.
Soudain son attention se braque sur son fils, il venait de se réveiller en larme sans doute un cauchemar.

-maman, maman... Criait le petit.

-Ahmed, c'est juste un cauchemar, pleures pas, ce n'est pas du tout réel.

- c'est affreux. Se plaint-il

- allez lèves-toi et allons au champs.

- quoi y faire, dit Ahmed avec hésitation.

- il n'y a plus rien à manger ici.

Ahmed se lève , porte la seule chemise qu'il a et suit sa mère en direction  du champs.

Dehors, ce vent frais souffle mais en ces instants rien ne pouvait les arrêter même  si Mariam
était presque nue car elle n'avait que deux pagnes, l'un déjà porté et l'autre séché pour rechange.
Après une vingtaine de minutes entrain de marcher, ils arrivent enfin à destination.
Là ce que Mariam découvre la choque aux tréfonds de son coeur.

-Mon seul avoir, tout ce que j'ai pour te nourrir vient d'être détruit, vois-tu Ahmed l'injustice dont nous sommes victimes.. Se plaint-elle.

-Maman, calmes-toi, viendra un jour où nous serons considérés comme des rois, pleures-pas.

Son champs a vraiment été  pillé d'une manière déplorable presque rien n'y a resté.
Ahmed se mit aussitôt à ramasser par terre quelques légumes, fruits, et feuilles comestibles qui traîne encore par-ci et par-là. Cela ne suffit pas leur ration d'une dizaine de jours mais plus tôt  quatre jours.

Il revient aux côtés de sa pauvres mère qui pleure toujours en sanglots.

- On n'a quelques choses d'au moins trois ou quatre jours je pense.

- merci, fils.


Au chemin de retour Mariam ne prononce pas même un mot, sa tristesse est visible sur son visage décomposée.
Au fond elle ne sait pas qui est à la tête de ce carnage, par contre aucune personne d'un autre village n'est capable de le faire.

Pourquoi me déposséder mon champs? Pour quelles raisons ?
Qui est à la base de cela ?
Pourquoi me repousser pour autant ?? 

Ces vagues de questions sans réponses la tenaient compagnie sur ce chemin qui paraissait de plus en plus distant qu'à l'allée, pourtant c'est le même.

Elle était dans une autre dimension où cette colère noire grandit à chacune de ses pensées. Mais en vain, elle n'y peut rien pas même sa force ni celle de son enfant trop jeune.

Enfin, ils arrivent à la maison. Ahmed commence aussitôt à faire la vaisselle des bols et à les rassembler pour la préparation. La politesse de son garçon est la seule compassion de sa mère en ces moment douloureux. Elle qui a songé à un beau matin l'a entraîné dans un cauchemar pire que celui de son fils.

Tout étant prêt, elle s'assoit donc et débute les travaux de cette matinée...

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 10, 2017 ⏰

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