Jumelle ~Tome 1~

Chapitre 49

PDV Léna :

Les cours du matin se passent tranquillement. Je n'avais qu'un seul cours en commun avec Cam', mais elle n'y était pas.

Il est midi. Je ne me sens pas d'aller bouffer à la cafét', je me décide donc à aller manger dans l'appart' de Baptiste. J'y arrive en à peine dix minutes. Je cherche les clés dans mon sac –oui quand je suis partie vivre avec eux dans la villa, ils m'ont donné un double de l'appart et de la villa- et les trouve finalement entre mon cahier de maths et celui d'histoire. J'insère la clef dans la serrure, la tourne pour déverrouiller le loquet, mais rien ne se passe. Je me rends alors compte que la porte n'est pas fermée à clef. Bizarre, normalement les gars sont en cours. Et la dernière fois que je suis venue, pas plus tard que ce matin, je suis sûre d'avoir refermée derrière moi... Je rentre à l'intérieur et je me dirige vers la cuisine. Mais une silhouette sur le canapé attire mon attention. Je m'approche et reconnais Camélia. J'entends un verre se briser dans la cuisine et un râlement parvient à mes oreilles :

"Putain ! Ils inventent des ordinateurs super performants, des caméras 360° mais ils ne sont pas foutus d'inventer des verres incassables ! J'ai juré, c'est des bons à rien ! "

Des pas se rapprochent et je perçois clairement la voix de Baptiste :

"Bon, on en était où Ca..."

Il se coupa en m'apercevant.

"Qu'est-ce que tu fais là ? ", me demanda-t-il.

"Je viens bouffer. Mais je pourrai te poser la même question"

"Ouais mais c'est mon appart' "

"Ouais mais qu'est-ce qu'ELLE fait là ? ", interrogé-je en désignant Cam' d'un mouvement de tête.

"Comme je te l'ai dit, c'est chez, je fais ce que je veux"

"Très bien, faites comme si je n'étais pas là hein"

"Le problème c'est que tu nous déranges", me balança Baptiste.

"Et pourquoi ça ? "

"On aimerait rester tous les deux"

"Maintenant tu me trompes avec ma soit disant meilleur amie ? Très bien, je vais faire
de même alors ! "

"Putain mais qu'est-ce que t'es susceptible ! On veut juste parler EN PRIVE"

"T'inquiète, vous allez être en privé ! Il finit à quelle heure Evan ? "

"Il vient juste de finir pourquoi ? "

"Ça ne te regardes pas ! "

Et je me barre de l'appart. Même si je ne l'aime qu'en amitié, je dois reconnaître qu'en le voyant avec Camélia, j'ai ressenti un pincement au cœur... Bref, je repars en direction du lycée et j'aperçois Evan sur le parking, en train de fumer sa clope.

"Evan ! ", l'interpellé-je.

Tout le monde se tourne vers moi.

"Wesh vous vous appelez tous Evan ou quoi ?"

Le concerné se retourne et me regarde droit dans les yeux.

"Arrêt de wesher ta race", m'engueula-t-il.

"Qu'est-ce qu'elle a ma race même ? "

"Elle me fait chier"

"Tant mieux, c'est l'effet espéré", répliqué-je fière de moi.

"Bref, tu veux quoi ? "

"Rentrer avec toi"

"Pourquoi tu ne vas pas dans l'appart' de Baptiste ? "

"J't'expliquerai dans la voiture"

"Qui t'a dit que j'étais d'accord ? "

"Personne, t'as pas le choix en fait"

Il souffle et on se dirige vers sa voiture. C'est étrange qu'il n'ait pas riposté. D'habitude il n'accepte jamais aussi rapidement.

PDV Evan :

On monte tous les deux dans la voiture, moi côté conducteur et elle côté passager. Un silence pesant s'installe dans la gova. 

"Qu'est-ce que tu voulais me dire ?", demandé-je pour briser ce silence.

"Rien qui ne t'intéresse"

"Azy dis, casse pas les couilles !"

"Ton pote c'est qu'un connard"

"C'est que maintenant que tu t'en rends compte?"

"Fous toi de ma gueule, je t'en prie"

"C'est ce que je suis en train de faire", rigolé-je.

"L'ironie tu connais ?"

"Nan c'est quoi ?"

"Vas-y, je parle même plus avec toi"

Et elle se met à bouder.

"Gamine va"

"Elle t'emmerde la gamine"

C'est abusé, elle fait tout ce qui m'énerve, mais je ne lui ai toujours pas éclaté ça putain de gueule ! Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai comme un blocage. Cette meuf m'intrigue beaucoup trop.

[...]

On arrive à la villa et on part bouffer chacun de notre côté. A 14h elle se casse. Perso je n'ai pas envie d'aller en cours. Je décide donc d'avancer la livraison de ce soir à maintenant.

Appel téléphonique :

"Allô ? "

"Wesh Edouard, j'peux te livrer ta commande maintenant ? "

"J'ai le choix ? "

"Euh... non"

"J'me disais aussi ! Bah azy, passe, j'fais rien là"

"J'arrive"

Fin de l'appel

Je prends le carton et le mets dans le coffre de ma Porche panamera. J'mets le contact et pars vers la villa d'Edouard. Vous vous demandez sûrement qui c'est ce mec ? On va dire que c'est une «connaissance ». On s'entend plutôt bien et que dire de plus ? Ah si, vu que je n'ai que 19 ans, les gens ont tendance à me sous-estimé, mais lui, dès le début il m'a traité comme un adulte. Je me souviens très bien des premières paroles qu'il m'a adressé. Il m'a dit : "T'as voulu jouer dans la cour des grands, alors maintenant t'assumes ! Je m'en fous que t'es foiré tel ou tel truc, si j'te commande quelque chose, tu me le livres dans les 48h qui suivent". Le gars il a 36 ans mais pour lui, l'âge ne compte pas dans ce milieu. Mais bon, j'ai su m'imposer, bon d'accord avec l'aide de mon oncle, mais maintenant tout le monde me respecte.

J'arrive chez le gars et entre sans frapper. Beh quoi ? On ne change pas les bonnes vieilles habitudes ! Breff, je rentre et là, silence radio. C'est che-lou tout ça ! D'habitude chez lui, il y a toujours de la zic, des gars qui s'entraînent... En gros c'est tout le temps le bordel, mais aujourd'hui, rien. J'avance en restant sur mes gardes. J'me dirige vers le salon mais il est vide. Aucun meuble n'est retourné, tout est rangé à sa place. Enfin rangé, disons plutôt que chaque chose est à sa place habituelle. Parce qu'Edouard ne connait pas le mot rangement. J'avoue que je ne suis pas mieux, mais moi au moins, j'paye des femmes de ménages pour le faire !

J'me dirige vers la cuisine quand j'entends du bruit à l'étage. J'sors mon flingue et le braque devant moi tout en montant les escaliers. J'fous un coup de pieds dans la première porte, rien. La deuxième subit le même sort, mais toujours rien. J'allais ouvrir la troisième quand...

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