Libre. Voilà comment je me sentais.
Je vivais dans la forêt avec ma mère et ma petite sœur. Tout était absolument parfait. Nous pouvions faire tout ce que l'on désirait sans nous préoccuper de ce qui se passait ailleurs. Quand j'en avais envie, j'allais courir à travers les feuilles, les sentiers et les buissons. Je courrais tellement vite que je ne sentais presque plus le sol sous mes pieds, ce qui me donnait l'impression de voler à toute vitesse. Une fois à bout de souffle, je marchais tranquillement pour observer les rayons du soleil à travers les arbres, écouter le chant des oiseaux, sentir le doux parfum des fleurs et surtout, de goûter au plaisir et au calme que la forêt me procurait. La plupart du temps, quand je revenais auprès de ma mère et ma sœur, le soir était déjà arrivé. Malgré sa beauté, la forêt était très sombre la nuit, ce qui m'effrayait. J'allais donc toujours dormir contre ma maman pour qu'elle me rassure. Un jour, alors que je cueillais des baies avec ma petite sœur, j'aperçu un jolie papillon bleu se déposer sur une marguerite près de moi. Ma sœur, l'ayant aperçu aussi, s'approcha doucement du papillon mais celui-ci s'envola quelques secondes plus tard. Pour s'amuser, nous essayâmes d'attraper le petit papillon qui virevoltait autour de nous. C'était notre jeu préféré. Le lendemain, pendant que ma petite sœur sautait dans les flaques d'eau qu'avait formée la pluie de ce matin, je ramenai quelques baies à ma mère. Au moment où je m'approchai d'elle, j'entendis un coup de feu. Ma maman tomba par terre, sans vie. Je vis au loin des chasseurs qui pointa leur fusil vers moi et d'un coup, je ressentis une douleur entre mes deux bois. Ensuite, le noir total. Je me sentis soudainement léger, tel un papillon à son envol.
