Love Yourself

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Quand Yoongi se réveilla, il ne lui fallut même pas une seconde pour se rendre compte que quelque chose n'allait pas. Premièrement, ce n'était pas son réveil qui l'avait réveillé et, après un rapide coup d'œil à son téléphone, il se rendit compte que c'était parce qu'il n'était même encore quatre heures du matin, soit trois petites heures avant que l'alarme ne se déclenche. La deuxième chose qui le frappa, presque immédiatement, fut le manque de chaleur à ses côtés. Il tapotant la place à ses côtés, ce qui ne fit que confirmer cette impression de vide.

- Hoseok...

Il lui manquait Hoseok. Après avoir vécu ensemble pendant près de trois ans, son corps s'était habitué à la présence de son petit ami, et visiblement il n'aimait pas son absence, le privant de ce précieux sommeil, alors que le plus jeune était probablement juste parti aux toilettes. Il attendit patiemment, de longues minutes, qu'il revienne, mais plus le temps passait et plus il doutait de sa première hypothèse. Alors il se leva, passant une main distraitement dans ses cheveux pendant qu'il se demandait ce qu'il se passait. Il se dirigea instinctivement vers le salon mais, en voyant la lumière éteinte et aucun signe de vie, il se mit en tête de faire les autres pieds du petit appartement qu'ils louaient. Cependant, un léger soupir attira son attention et le retenu au dernier moment. À tâtons, il essaya de rejoindre le canapé, et il y arriva lorsque sa vue commença enfin à s'habituer à l'obscurité à peine troublée par les quelques rayons de lune s'infiltrant autour d'eux, discrets et timides, comme s'ils n'osaient pas déranger Hoseok. Celui-ci était d'ailleurs recroquevillé sur lui-même, dans un coin du sofa, ses jambes remontées contre son torse et entourées de ses bras alors que son menton était posé sur ses genoux. Un sourire à la fois triste et attendrit étira les fines lèvres du plus vieux, qui se contenta de s'asseoir à ses côtés, sans un mot. Il laissa à son petit ami le temps de s'habituer à sa présence, comme il le ferait avec un chaton apeuré. Mais finalement, c'est l'animal qui fit le premier pas, dépliant ses jambes avant de se rapprocher de lui et laisser tomber sa tête sur son épaule.

- Désolé...

Yoongi savait très bien pourquoi il s'excusait, mais il ne lui en voulait pas. Non, il s'en voulait à lui-même. Il savait très bien pourquoi Hoseok était là, et non tranquillement en train de dormir dans ses bras, il savait que s'il revivait cette scène à laquelle il s'était presque habituée au début de leur relation, c'était par sa faute.

- Ne t'excuse pas.

Ils s'étaient rencontrés alors que le plus jeune sortait à peine d'une rupture qui avait eu une grande influence sur sa vie. En plus d'avoir perdu son petit ami, qui n'avait rien trouvé de mieux à faire que de le tromper avec l'un de ses professeurs, il avait également dû subir les méchancetés que sa meilleure amie de l'époque lui avait balancé. Il avait écouté cette fille qu'il avait toujours connu lui dire qu'il était un moins que rien, qu'il lui faisait pitié, qu'il ne méritait pas d'être aimé. Il s'était retrouvé seul du jour au lendemain, jusqu'à cette rencontre avec Yoongi, dans un parc. Le plus vieux n'avait pas prévu de tomber amoureux de ce gamin a l'air mélancolique qui venait tous les jours au même endroit, à la même heure, observer le ciel qui se teintait de multiples couleurs avant d'être rempli d'étoiles. Pourtant, alors qu'il l'avait invité à boire un café et qu'il avait croisé ce regard vide et fade, il s'était promis de tout faire pour le voir plein de vie, un jour. Au fil des semaines, il avait réussit à faire naître sur ses lèvres un sourire, à faire pétiller ses yeux, à le rendre de plus en plus lumineux, et son cœur n'avait pas résisté. Ils étaient tombés, autant l'un que l'autre, dans cette torture lente et délicate qu'était l'amour. Cela avait été compliqué, au début, Hoseok bien trop effrayé de le perdre, trop peu sûr de lui pour oser s'affirmer. Mais, un soir, Yoongi avait hausser le ton, il s'était énervé contre lui pour la première fois depuis leur rencontre. Il s'était montré sec et cruellement honnête, l'informant que ce n'était pas en restant fade et en retrait qu'il allait réussi à se reconstruire, et que s'il ne vivait pas pour lui-même alors il ne pouvait rien faire pour lui. Ils avaient couchés ensemble cette nuit-là, et le plus jeune avait enfin découvert ce qu'était l'amour pur et sincère dont il avait entendu parler toute sa vie. Il s'était abandonné à lui et, en lui donnant son cœur, il avait réussit à se reconstruire, à réparer ce qui s'était cassé en lui. Mais c'était impossible de recoller ce qui était complètement brisé et ça, Yoongi l'avait bien compris. La première fois qu'il avait retrouvé son petit ami en pleurs dans leur cuisine, c'était quand ils avaient croisé celui qui l'avait détruit, au détour d'une rue, et il avait été à deux doigts de sortir, le retrouver, et le faire souffrir comme Hoseok avait souffert. Mais, à la place, il l'avait prit dans ses bras, le serrant doucement contre lui jusqu'à ce qu'il se calme. Les nuits qui avaient suivies avaient été plus ou moins identiques, il y avait toujours un élément déclencheur dans la journée, quelque chose pour lui rappeler son mal-être. Mais Yoongi n'avait jamais baissé les bras, le couvrant d'affection, le noyant sous les déclarations d'amour, lui montrant jour après jour qu'il ne comptait pas le laisser tomber.

- C'est à cause de toute à l'heure ?

Deux ans. Deux ans qu'ils ne s'étaient pas retrouvés dans cette situation, mais il fallut que le caractère trempé et peut-être un peu trop impulsif de l'aîné soit cette fois-ci dirigé non pas envers un collègue, un mauvais conducteur, ou un passant qui l'avait bousculé, mais bien envers Hoseok. Cela avait été rapide, une dispute des plus communes et inoffensives, mais voilà, il avait accepté une invitation à dîner de la part d'une amie de longue date dont il était très proche avant de rencontrer son rayon de soleil, et celui-ci l'avait mal pris. Alors il avait agit sèchement pendant de longues minutes, déçu de son manque de confiance alors qu'il avait toujours été là pour lui. Mais il avait été stupide de s'énerver, il aurait dû savoir. Savoir que ce n'était pas en lui qu'il n'avait pas confiance, mais bien en sa propre personne.

- Oui.

Il se tourna vers lui, saisissant avec délicatesse son menton entre ses doigts, le forçant à le regarder alors qu'il déposait un court baiser sur ses lèvres. Ses mains remontèrent sur ses joues pour essuyer ses larmes, puis vinrent remettre à leurs places quelques mèches rebelles. Ce doute permanant n'était pas fondé, selon Yoongi, qui se considérait encore chaque jour chanceux d'avoir eu la chance de croiser son chemin, d'être celui qui partageait sa vie.

- Je t'aime, Hoseok.

En prononçant ces mots, il se rendit compte que cela faisait quelques jours, voir quelques semaines qu'il ne les avaient pas dit. Il ne l'avait pas rassuré comme il le devait, et c'était de sa faute si ses insomnies et ses angoisses était revenues. Il s'en voulait, bien plus qu'Hoseok ne pouvait l'imaginer, il était prêt à tout arrangé ça.

- Je suis désolé, j'aurais pas dû m'énerver contre toi mais... L'espace d'un instant, j'ai cru que tu n'avais pas confiance en moi, et ça m'a énervé. Mais j'ai agit de façon irréfléchie, et je sais très bien que c'est pas le cas.

Hoseok ouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose, que ce soit accepter ses excuses ou affirmer qu'il lui faisait confiance, mais il la referma avant qu'un mot n'en sorte, détournant le regard. Il s'en voulait de se mettre dans des états pareils pour si peu, et Yoongi le savait. Alors sa main se glissa sur sa nuque et ses lèvres se posèrent sur les siennes avec une douceur et une tendresse toute particulière.

- Tu te souviens de ce que je t'ai dis la première qu'on a abordé le sujet de l'amour, tous les deux ?

Le plus jeune hocha légèrement la tête, ne comprenant pas trop ce que cela avait à voir avec leur situation puisqu'il lui avait dit qu'il n'y croyait pas, tout simplement. Pour lui, l'amour était un sentiment éphémère, qui s'évaporait rapidement et que les hommes cherchaient toute leur vie sans le trouver. Et ce n'était vraiment pas ce qu'il avait envie d'entendre en ce moment, bien au contraire.

- Tu m'as fais changer d'avis, Hoseok. T'es arrivé dans ma vie, et t'as chamboulé tout ce en quoi je croyais. Tu m'as montré que l'amour c'est quelque chose de fort, qui se construit au fil des jours et qui devient de plus en plus résistant alors que les années passent. Tu m'as montré qu'être  amoureux n'était pas une honte, que ce n'était pas parce que je laissais quelqu'un entrer dans mon cœur que cela faisait de moi quelqu'un de faible. Tu m'as fait tomber amoureux de toi, amoureux de chacun de tes rires, du moindre de tes sourires. Je... J'aurais jamais cru que faire le bonheur de quelqu'un me rendrait aussi heureux, et pourtant ta bonne humeur me réchauffe le cœur jour après jour. Je suis amoureux de toi, Jung Hoseok, comme je ne l'ai jamais été auparavant, mais sans aucun doute moins que dans un an ou deux. Je m'imagine plus vivre sans toi, tu fais parti de mon quotidien, tu... Tu es mon quotidien.

Un sourire tendre étira ses lèvres alors que, mentalement, il était à deux doigts de se frapper à cause de sa niaiserie. Mais, rapidement, des bras entourèrent son torse et il sentit son petit ami se blottir contre lui et nicher son visage dans son cou. Il accepta cette étreinte avec plaisir, ses mains se glissant dans son dos pour le caresser avec délicatesse, comme s'il avait peur de le casser. Ils restèrent ainsi pendant de longues secondes, peut-être même quelques minutes, jusqu'à ce que le plus jeune brise l'étreinte, s'éloignant de lui et lui tendant sa main une fois debout.

- Je t'aime aussi... Allons nous recoucher maintenant.

Il leva les yeux vers lui, et ce sourire qu'il pouvait apercevoir sur le visage de son petit ami lui chatouilla le ventre. Il espérait que c'était la dernière fois qu'ils vivraient ça. Mais, même si ce n'était pas le cas, il continuerait d'être là pour lui, de le rassurer, de l'aimer.

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Voilà voilà. J'l'ai commencé à 2h du mat' donc désolée si c'est du kk.
Allez, poutous sur vos fesses, à la prochaine ~

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