Chapitre 1 / Beethoven

86 0 0
                                    

Mes joues rougies par le froid et mon visage fondu dans mon écharpe, ma vue trouble dû à la buée sur mes lunettes rondes, j'étais perdue dans mes pensées et seul le brouillard prenait place dans mon champs de vision. Des bâtiments dépassaient du haut du blizzard, des bâtiments probablement à l'abandon.

Je continuai de marcher, mes chaussures n'étaient plus assez résistantes pour contenir la neige à l'extérieur alors l'eau commença à s'y imprégner. Un frisson glacial parcouru mon corps et je me concentra comme je pouvais pour essayer d'oublier le froid, beaucoup trop présent.

S'en était trop. Je ne pouvais plus continuer dans ces conditions. Plissant les yeux à la recherche d'un endroit où m'allonger, par chance, je vis un banc à quelques mètres de mon emplacement. Je m'empressai d'y aller, je devais me reposer, essayer de faire la part des choses et comprendre comment j'en étais arrivée là. "C'est ça la question que j'aurai dû me poser depuis le début, comment en suis-je arrivée là ?", cette phrase résonnant dans ma tête, je m'installai sur le banc après avoir dégagé le maximum de neige que je pouvais, puis me laissa portée par les bras de Morphée, camouflée par mon bonnet, mon écharpe et mon gros manteau. Malgré le vent, le froid glacial et la neige, peut importe, j'étais beaucoup trop fatiguée pour réussir à franchir un mètre de plus alors je m'endormi avec facilité.

-------------------------------------------------------------------------------------

Beethoven, septième symphonie, premier mouvement. Je reconnaissais la musique, si peu audible. Mes yeux s'ouvrirent, la musique s'amplifiai, encore somnolente je me laissa simplement bercer par les douces notes de la musique provenant de nul part. Etant dans un état second, je ne sentais plus mon corps, à cause du froid sûrement.
Après un moment de relaxation, je repris conscience de mes esprits et secoua légèrement la tête tentant de faire partir la neige qui m'avait recouvert durant cette sieste. N'essayant plus de comprendre les choses illogiques de ce monde depuis qu'il est arrivé cette intempérie, je me levai, essayant de m'étirer, mais en vain, le froid m'avait totalement paralysée. Je finissais par me dire qu'à force de rester dehors sans eau ni nourriture, j'allais mourir, c'était évident. Et à partir de ce moment, je n'avais qu'une idée en tête, trouver un refuge.

BROUILLARD //Where stories live. Discover now