Chapitre un.

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Chuck me fixe de ses yeux bruns profonds.

– Tu es vraiment magnifique Jailyn. Me dit-il d'une voix irrésistiblement rauque.

Il rapproche lentement et dangereusement sa tête de la mienne, et plaque ses lèvres contre les miennes. Il se décolle de mon visage et me souris. Une musique se fait entendre. Il s'écarte plus de moi et bouge sa bouche robotiquement.

– She just wants to be, beautiful she goes, unnoticed she knows no limits, chante-t-il d'une formidable voix féminine.

Mais pourquoi chante-t-il ?

Mes yeux s'ouvrent avec tant de mal... J'arrive à distinguer mon plafond blanc. Jailyn, essaye de reprendre tes esprits, essaye de reprendre tes esprits !
Attend... mais, non ! Putain de merde !
Mon baiser avec Chuck Bass ! C'était qu'un petit rêve...
Fais chier.
J'éteins la musique qui sors de mon téléphone et je passe mes mains sur mon visage. Je suis encore trop fatiguée pour me lever, je dois à tout prix me rendormir.

– Jailyn ! Qu'attends-tu ? Tu vas encore être en retard ! Me crie ma mère.

Ok, je me rendormirais plus tard.
Je sors de mon lit encore emmitouflée dans ma couverture, je descend les escaliers et marche nonchalamment jusqu'à la cuisine.

– Un peu de tenu quand même, souffle ma mère, exaspérée.

– Un "bonjour, tu as bien dormi ma petite fille chérie ?" Serait plus accueillant et plus encourageant, dis-je en levant les yeux au ciel.

– Tu t'es vue ? On dirait une putain qui vient de se lever.

– Ok, super. Tu sais quoi, j'ai même pas faim, m'agaçais-je en me redirigent vers les escaliers.

Je ne manque pas de m'observer dans le miroir de ma chambre. Mes cheveux se font la guerre, il semble y avoir beaucoup trop de noeud et j'ai d'horribles cernes sous les yeux. Mais c'est pas pour autant que je ressemble à une pute.
Je décide de me changer avec des habits plutôt simples, et je me fais un minimum belle. Enfin, j'arrange ma tête avec un peu de maquillage.

Ma maison se situe à Greenwich Village, et avec tous ces indices, vous aurez compris que je suis issue d'une famille aisée. Greenwich Village est un quartier très cher, Eleanor Roosevelt High School est très réputé et connu, et ma mère me parle comme si elle était en face du président — oui, c'est vrai qu'on ne dit pas "pute" devant un président mais ma mère me parle toujours d'une façon soutenu et élaboré.
Et c'est tous ce que je déteste dans ma vie : ma mère et sa façon de parler, sa façon de faire, et sa façon de m'élever.
Enfin, au moins elle, elle à essayer, pas comme mon père.

J'écoute de la musique sur le chemin en me rappelant que je vais voir tous les gens que je déteste. Je suis de nature timide alors pour être clair, je ne suis vraiment pas bien au milieu d'autres personnes, je n'ose jamais prendre la parole et je suis très réservée. Enfin j'ai quand même quelques amis, mais pas grand monde que j'apporte dans mon cœur. Je ne fais plus confiance, enfin, moins facilement.
Mais dans nos écoles, pas la peine d'avoir des amis. Parce que, comme les cinéastes le disent, la vie dans un high school est comme dans les films. Les populaires sont ensemble, les pom-pom grils ensemble, les footballeurs ensemble, les skateurs ensemble, les geeks ensemble, les gothiques ensemble, les intellos ensemble, les artistes ensemble. Bref, à ce que vous pouvez comprendre, personne ose se mélanger aux autres. Et si jamais quelqu'un avait le courage de le faire, il se ferait harceler. C'est extrêmement stupide, mais c'est la règle.

Sorry, we can't love usOù les histoires vivent. Découvrez maintenant