"Joyeux Noël Malefoy/ Joyeux Noël Potter"

Chapitre 1

Il n'y avait rien pour déplaire à Harry. Un salaire convenable, un poste de haute importance, un appartement dans le plus beau quartier de Londres et une foule d'admirateurs qui s'amassait à ses moindres pas. Harry Potter avait une vie de rêve, disait-on, le héros façonné à l'image de la population des sorciers pour leur redonner espoir après la guerre.

Ces derniers s'enivraient de ses récits, vantaient ses exploits héroïques dans des biographies. Le jeune homme avait parfois l'impression de n'être qu'une marchandise, placée sous le feu des projecteurs pour servir la cause qu'on lui donnait. Il était devenu une mascotte qui dissimulait sous un costume un tout autre individu, le visage sombre de la guerre que tous avaient préféré oublier. Harry n'avait pas réalisé à quel point tout s'était enchaîné rapidement, à quelle vitesse il avait endossé cette responsabilité qui avait échouée sur lui au lendemain de la victoire. Le regard du monde entier braqué sur lui, il avait accepté le poste d'Auror qui s'était offert à ce dernier, traquant par pure vengeance tous les Mangemorts qui tentaient de fuir le pays.

Ron et Hermione avaient eux aussi, tenté de reconstruire leurs vies. Hermione Granger faisait des études de Médicomagie, à l'heure qu'il était, se promettant une carrière ambitieuse pour venir en aide à des milliers de sorciers et de sorcières. Ron Weasley était resté auprès de sa famille, trop endeuillé pour refaire surface, prenant soin des êtres les plus chers à son coeur. Ils se retrouvaient une fois par semaine désormais, un moment privilégié qui leur permettait d'oublier le monde autour d'eux, riant des derniers ragots rapportés par les paparazzi du monde magique.

- "Harry Potter serait-il devenu un vampire? Le teint pâle et ne quittant son bureau que la nuit, voilà la description que rapporte le premier témoin suspicieux de sa transformation" sérieusement? Fit Harry d'un air estomaqué, et qui a bien pu écrire ce torchon, Rita Skeeter 2.0?

Ron se tordait de rire à côté de lui, se tenant les côtes en reprenant difficilement son souffle. Harry lui lança un regard en biais, sans parvenir à réprimer le sourire qui naissait au coin de ses lèvres. Ron semblait en bien meilleure forme aujourd'hui, remarqua-t-il, et il eût presque envie de remercier Hermione de prendre aussi bien soin de lui.

- D'accord, j'en ai une autre. Commença Hermione, en levant un autre magazine devant ses yeux. "Hermione Granger rayonne de bonheur, rapporte une source, changeant radicalement de visage tous les matins. Attendrait-elle un enfant de son nouveau fiancé, Viktor Krum? L'enquête se précise d'avantage page 4" avoir un enfant avec Viktor, à 1000 kilomètres l'un de l'autre, la magie a fait des progrès remarquables, vous ne trouvez pas?

Ron prît sa main dans la sienne, un sourire moqueur figé sur son visage. Il avait tellement grandit, remarqua soudain Harry. Le rouquin le dépassait de quelques bons centimètres, à présent. Hermione se suréleva légèrement pour déposer un baiser rapide sur ses lèvres.

- Un peu plus, et je risque fortement d'aller demander des explications à Krum. Fit Ron d'un ton légèrement sévère.

Hermione lui pinça affectueusement la joue, et tous deux s'écartèrent, peut être pour ne pas le rendre mal à l'aise. Mais cette vision redonnait du baume au coeur à Harry, lui rappelant que la vie continuait, malgré tout, et que les choses évoluaient enfin dans le bon sens.

Sa relation avec Ginny n'avait pas fait longue route, malheureusement. Cela faisait près un an qu'ils s'étaient séparés, et même leur amitié était devenue fragile, comme si les personnes qu'ils étaient devenues étaient incompatibles, à présent. Harry s'était oublié encore plus dans son travail, depuis, ne quittant son bureau qu'à de rares occasions, exploitant toutes les pistes pour remonter aux derniers Mangemorts qui fuyaient encore la justice. En tant que directeur du département des Aurors, il n'avait d'ordres à recevoir de personne, mais cela ne lui donnait pas moins l'impression d'être enfermé dans une cage. Un café après l'autre, et il répétait ce mode de vie depuis deux ans. Une envie irrépressible de fuir dans un pays lointain s'emparait de lui parfois, lorsque l'air de Londres devenait irrespirable et qu'aucune rue ne semblait assez large pour le dissimuler. Harry avait bien envie que quelqu'un vienne lui retirer le poids qui alourdissait ses épaules, qui lui offre un goût nouveau de la vie, une personne qui le détournerait du passé sombre qui le hantait sans relâche.