Le lycée des suicidés

A - the story begins

Bam, le bruit d'une porte voisine qui claque, des pleurs qui se font entendre. Des sanglots grandissant tel une plainte plus profonde que celle de la douleur, une fille qui tombe à terre en sortant d'une classe.

« Elle ne reviendra jamais !! »

Kyle et moi restons plantés là, ne sachant que faire. C'est lui qui a le premier réflexe, il se dirige vers elle et je le suis. Ses sanglots l'empêche de parler correctement.

« Comment... vais... faire... »

Puis elle agrippe le sweatshirt de Kyle.
Et je la reconnais. Kate Jones, la soeur jumelle d'Anne-Mari et je fais de suite le rapprochement. Anne-mari n'était pas en cours ce matin.

« Il est arrivé quelque chose à ta sœur? »

Lorsqu'elle hoche la tête, elle replonge dans une crise plus forte que la précédente. C'est à cet instant que le professeur sort suivit du principal. Kyle les aide à relever Kate, incapable de marcher comme si cette douleur psychologique lui infligeait des blessures physiques plus importantes. Kyle et moi restons plantés là. Je jette un coup d'oeil à l'intérieur de la classe, beaucoup sont secoués par des pleurs, d'autres ont juste la tête baissés et beaucoup s'enlacent pour se réconfortés.
Des larmes roulent sur mes joues sans que je m'en rende compte. Je n'avais jamais parlé à Anne, son visage est presque étranger pour moi mais les voir tous comme ça me fait me sentir proche d'elle. Kyle qui s'en ait rendu compte pose sa main sur mon épaule et m'attire vers lui. Il me réconforte dans une étreinte très maladroite car nous sommes tous les deux gênés par la situation. Moi en train de verser quelques larmes contre son pull alors que nous ne nous sommes pas parlés depuis plusieurs années. En faisant ce constat, je me retire doucement et essaye de le regarder dans les yeux mais lui comme moi sommes gênés et il me propose de sortir pour se rafraîchir ce que j'accepte car entendre des pleurs me mets dans un état assez étrange.

Nous descendons les escaliers et je m'assois sur le rebords d'une fenêtre. Il s'adosse au mur assez près de moi.

« Qu'est-ce que tu crois qu'il lui ait arrivé?

- morte, peut-être, dans le coma au mieux. »

Il ne dit rien, et je comprends alors pourquoi mon surnom est la "pessimiste". Je ne connais pas Kate, peut-être qu'elle est simplement facilement remué. Je l'imagine recevoir une note en dessous de la moyenne et crier comme sa sœur lorsqu'elle a apprit que sa relation avec Clyde n'était qu'une vaste blague. J'en ai des frissons dans le dos de penser à ça.

« Ah... tu penses? C'est un peu macabre comme pensée.

- Désolé, j'ai jamais été la pro des paroles de réconfort.

- Je sais. »

Nouveaux frissons dans le dos. Un long silence s'ensuit, et je me rends compte que j'ai pleuré pour une fille à qui je n'ai jamais parlé et qui est peut-être tranquillement en train de se pavaner chez elle. Même en essayant de me convaincre, je n'arrive pas à croire à mes mensonges. J'entends la sonnerie et elle me semble me libérer de ce moment incroyablement bizarre que j'ai passé avec Kyle.

«Désolé pour avant... um... ça m'a simplement fait bizarre de te voir pleurer, ça m'a rappelé des trucs. Bref, salut. »

Je reste comme une conne, à le regarder partir. Qu'est-ce que ça voulait dire? Ce mec est plus bizarre que moi. Dire qu'il y a seulement trente minutes je le trouvais craquant.

Midi, nous mangeons à la cantine avec Bea et quelques amies. Je n'ose pas leur parler de ce que nous avons vus Kyle et moi, j'ai peur de les inquiéter, d'avoir l'air parano ou peur de leurs questions sur ce petit moment en tête à tête avec Kyle. Je préfère donc rester discrète durant tout le repas, ce qui ne passe pas inaperçu. Mais Bea n'insiste pas et je l'en suis reconnaissante. Elle a peut-être peur que je lui réprimande son petit secret.

Alors que nous nous dirigeons vers le premier cours de l'après-midi, Jully Manna se précipite sur nous. Le simple fait de la voir m'énerve au plus au point. Et je me déteste de lui en vouloir pour le ragot vieux de plusieurs années sur Kyle. Est-ce lui ou la mystérieuse absence d'Anne qui m'obsède?

«Oh mon dieu, vous ne devinerez jamais. »

A chaque fois que Jully commence une phrase par "Oh mon Dieu", vous pourrez être sure qu'il s'agit d'un secret. Son but dans la vie est d'être la principale source de ragot.

Pourquoi est-ce que je me mets à la détester? J'étais pareille qu'elle avant de m'effacer en rentrant au lycée. J'ai un palmarès assez impressionnant : j'ai brisé deux couples, renvoyer un professeur trop proches de certaines élèves... et le reste, j'en suis trop honteuse pour vous les exposé.

Le ton de Jully m'agace, et l'envie de lui clouer le bec est trop puissant.

«Il est arrivé quelque chose à Anne. Lâchais-je. »

Ça semble marcher, je lui ai coupé l'herbe sous le pieds. Bea et les autres me regardent d'un regard stupéfait. «Pourquoi tu n'as rien dit? C'était quand? Elle va bien? »bien sur, aucune de nous deux ne sait répondre.

«Il paraît que c'est assez grave, sa sœur s'est évanouie. tu me diras pas étonnant pur une membre de la famille hystérique ! »

Ne me dites pas que Jully a vraiment dit ça. Elle est prise d'un fou rire. Je passe à côté d'elle en lui donnant un coup d'épaule. Jully et moi avons toujours été en compétition, elle adore le fait que je l'a challenge sans cesse. «Ouai c'est ça Smith retourne chez ta mère ! »

Ça me ferait presque rire si j'étais en état de lui répondre. Un étrange mélange de tristesse et de colère me lacère l'estomac, il me donne presque envie de vomir.

Si, en fait, j'ai la gerbe là. Je me précipite aux toilettes derrière les cris de mes amis. Arrivé aux toilettes je n'ai même pas le temps de refermer la porte derrière moi, je vomis bruyamment et je me retrouve par terre, la tête contre le mur. La sensation est tellement douloureuse que j'en pleure.

Je ne sait pas si c'est une impression, mais on dirait qu'une heure passe avant que je n'arrive à me lever sans avoir de vertige. Dans le couloir, j'ai l'air d'un mort-vivant. «Sam ! » c'est Kyle. Il semble me comprendre, il a une mine terriblement blanchit et sans vie. Le voir comme ça me brise le cœur en mille morceaux. 

«  Qu'est-ce qu'il y a? On dirait que tu as vu un mort...

- Elle est morte, Sam.Tu avais raison.

- Quoi, qui?

- Anne, elle s'est suicidée. »