Kaguya Hime

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Le conte de Kaguya-hime suit l'histoire d'un vieux coupeur de bambou sans descendants, Taketori-no-Okina (« le vieillard qui récolte le bambou »). Un jour, il trouva une mystérieuse canne de bambou reluisante. 

La coupant, il découvrit à l'intérieur un bébé de la taille de son pouce. Heureux de trouver une si belle petite fille, lui et sa femme l'élevèrent comme si elle était leur propre enfant, l'appelant Kaguya-hime ( « princesse lumineuse »). 

Par la suite, après avoir coupé un bambou, il y trouva une pépite d'or. Rapidement il devint riche, et Kaguya-hime grandit d'un bébé minuscule à une femme de taille normale et de beauté resplendissante. Au début Taketori-no-Okina essaya de la cacher des autres, mais avec le temps les nouvelles de sa beauté se répandirent.

Quelques temps plus tard, cinq princes vinrent chez le vieillard pour demander Kaguya-hime en mariage. Ces princes arrivèrent à convaincre Taketori-no-Okina de demander à la réticente Kaguya-hime de choisir parmi eux. 

Pour ce faire, Kaguya-hime donna des tâches impossibles aux princes. Elle épousera celui qui pourra lui apporter un objet précis. La même nuit, Taketori-no-Okina dit à chacun des cinq princes ce qu'ils devaient rapporter. 

Le premier devait rapporter le bol en pierre utilisé par le Bouddha  pendant qu'il mendiait ; le second, une branche à joyaux de l'île de Hôrai; le troisième, la robe légendaire du rat qui habitait une montagne de Chine  ; le quatrième, un joyau coloré du cou d'un dragon; et le cinquième, le coquillage cauri d'une hirondelle .

Se rendant compte que la tâche était impossible, le premier prince revint avec un bol très cher, mais Kaguya-hime se rendit compte de sa supercherie quand elle vit que le bol ne luisait pas d'une lueur sainte. Deux autres princes essayèrent également de la tromper avec des faux et échouèrent. Le quatrième renonça pendant un orage, et le cinquième mourut en essayant de prendre l'objet.

Ensuite, l'empereur du Japon vint voir l'étrangement belle Kaguya-hime et en tomba amoureux ; il proposa de l'épouser. Bien qu'il ne fut pas soumis aux tâches impossibles des princes, Kaguya-hime refusa sa demande en mariage, lui disant qu'elle n'était pas de ce pays et ne pouvait donc pas se rendre au palais avec lui. Elle resta en contact avec l'empereur mais continua à refuser ses demandes de mariage.

Cet été-là, elle pleurait à chaque fois qu'elle voyait la pleine lune. Elle n'était pas capable de dire à ses parents adoptifs ce qui n'allait pas, malgré tout leur amour pour elle. Son comportement devint de plus en plus erratique jusqu'à ce qu'elle révèle qu'elle n'était pas de ce monde et qu'elle devait retourner parmi les siens sur la lune. 

Le jour de son retour approchant, l'empereur envoya des gardes patrouiller autour de chez elle pour la protéger du peuple de la lune, mais quand une ambassade d'« êtres célestes » arriva à la porte de la maison de Taketori-no-Okino, les gardes furent aveuglés par une étrange lumière. Kaguya-hime annonça que, bien qu'elle aimait ses amis sur Terre, elle devait retourner sur la lune avec les siens. 

Elle écrivit des mots tristes pleins de regrets à ses parents et à l'empereur, puis donna à ses parents sa robe en souvenir. Elle goûta un peu d'élixir d'immortalité, l'attacha à sa lettre à l'empereur, et le donna à un garde. En la lui donnant, on lui mit une robe de plumes  et toute sa tristesse et sa compassion pour le peuple de la Terre disparut.

Son entourage céleste ramena Kaguya-hime à Tsuki-no-Miyako contre son gré, laissant ses parents adoptifs en pleurs.

Ses parents adoptifs devenaient très tristes et tombèrent bientôt malades. Le garde retourna chez l'empereur avec les objets que Kaguya-hime lui avait laissés dans son dernier acte mortel et raconta ce qui s'est passé. 

L'empereur lut sa lettre et en fut ému. Il demanda à ses domestiques quel était le mont le plus près du ciel  ; l'un d'eux répond le Grand Mont de la province de Suruga. 

L'empereur ordonna à ses hommes d'apporter la lettre au sommet du mont et l'y incinérer, avec l'espoir que son message parviendrait à la princesse lointaine. 

Les hommes furent aussi commandés de brûler le pot d'élixir d'immortalité parce qu'il ne désirait pas vivre éternellement sans pouvoir la voir. La légende dit que le mot pour « immortalité », fuji, devint le nom de la montagne.

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