8 mai 1945. Les Européens signent la Kapitulation imposée par L'Empire Nazi victorieux. Se voyant au bord du précipice, prise en étau, diminuée sur le plan militaire et affamée par l'amenuisement de ses ressources ; cette nation proclamée pour 1000 ans, réinventa ce qu'elle savait le mieux faire : mener la guerre sur un air de Wagner.
Elle espionna le projet Manhattan afin de voler les plans de l'arme atomique. Les scientifiques allemands chevronnées piquèrent la politesse aux Américains en miniaturisant et construisant à la chaine des têtes nucléaires dont ils ornèrent leurs missiles V2. De fait, ils clouèrent les anglophones sur les falaises de Douvres. A l'ouest, la vague rouge déferlante se brisa sur l'écueil polonais. Le Royaume-Uni déposa les armes en premier, un peu comme les Gaulois s'y résolurent aux pieds de César. Américains et Soviétiques rapatrièrent d'urgence leurs troupes afin de préparer une contre-mesure au feu de dieu. Dans une réunion tripartite, ils convinrent d'un pacte de non-agression dénommé « Pacte de Varsovie n°2 ». Clin d'œil ironique dont l'Histoire maitrise le secret et vit à répétition. Les Nazis larguèrent le 6 Août 1945 sur Moscou, puis le 9 Août sur New York, deux bombes nucléaires à la puissance de destruction incommensurable. C'est ainsi que le monde horrifié accueillit les deux premiers Œufs Kinder regorgeant de plutonium surprise.
Ce fût une victoire totale pour le IIIème Reich, sur lequel le soleil ne se coucha plus. Malgré tout, des poches sporadiques de résistances luttaient encore ici et là. C'est l'une de ses dernières actions coup de poing désespérée que nous allons suivre. Si elle échouait, les mots « liberté » et « espoir » finiraient dans les cendres d'un autodafé ; et plus personne ne les comprendrait jamais.
02h du mat. A cause d'un ciel sans lune, la Touvre ressemblait à une rivière de pétrole. Dans leurs terriers et sur les berges ronflaient rats et canards colverts. Seul le bruit de l'écoulement de l'eau venait trahir un semblant de vie et non une nature morte. Justement, au milieu du cours d'eau sur lequel était bâtit la Fonderie à canon de Ruelle, remontaient de minuscules bulles d'air. Les truites arc en ciels, comme elles s'en épanouissaient des centaines dans les parages, n'en portaient pas la moindre responsabilité. Non, c'était plus angoissant que cela, plus humain oserait-on dire. Deux ombres, l'une grande et fine, l'autre plus petite mais plus arrondie, progressaient furtivement. Elles attentaient de s'introduire dans l'usine construite en 1750, sous l'impulsion du Marquis de Montalembert.
Cet Angoumoisin avait ambitionné de construire la plus importante fonderie de canon du Royaume de France. De son vivant, il arma les frégates commandées successivement par Louis XIV, Louis XV et enfin Louis XVI. L'embryon de cette entreprise se matérialisa par l'acquisition d'un moulin idéalement placée sur la Touvre. Propice à la fabrication de l'artillerie dont raffola le général Bonaparte, la localité permit aux gabares de charger l'armement sur la Charente, facilitant ainsi l'approvisionnement de l'important port militaire de Rochefort. De cette époque jusqu'à aujourd'hui, la fonderie sût évoluer et satisfaire le cahier des charges des différentes Guerres Mondiales.
De lourds barreaux d'une grille obstruaient et filtraient l'accessibilité fluviale de ce bâtiment stratégique, et donc bien gardée. La propagande de Goebbels parlait de l'une des forteresses rouge et noire les plus bunkerisées du monde.
Deux traits de feux illuminèrent l'abîme Touvre. Ils vinrent sectionner sous le niveau de l'eau les grosses tiges métalliques. Les propriétaires de la pharmacie Poucy Laurentjoye surplombant l'ancien lavoir, au passage concluant l'avenue Jean Jaurès, depuis renommée en Boulevard Klaus Barbie ; dormaient d'un sommeil sous somnifères.
Le courant emporta les deux carottes métalliques telles des anguilles mortes. Ainsi la voie en trou de souris permit à cette escouade d'élite, réduite à son strict minimum, de se faufiler dans le périmètre interdit.
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Concours de nouvelle n°2 : Et si les nazis avaient gagné la guerre?
Fiction généraleBonjour à tous, voici ma première vraie publication sur Wattpad : clap ! clap ! clap ! Je partage avec vous ma participation à mon second concours de nouvelle organisé par la médiathèque de Ruelle sur Touvre. Et si les nazis avaient gagné la guerre...