Le héros et l'elfe (OS :Otayuri)

Le héros et l'elfe

- Yuri! Ca manque de fluidité! C'est mauvais! hurla Yakov.

- Tsss...

Le jeune patineur détacha ses cheveux  et soupira, ignorant les reproches de son entraîneur. Sans prononcer un mot, il quitta la glace.

Une fois chez lui, il se laissa tomber lourdement sur le canapé. Il se sentait fatigué, fatigué comme il ne l'avait jamais été. Ce n'était pas une fatigue physique, mais plutôt morale. Après la finale du Grand Prix, il avait regagné seul la Russie. Bien sûr, Yakov n'était jamais loin, mais ce n'était pas sa présence qui le comblait. Même si Victor avait décidé de rechausser ses patins, il était parti au Japon pour rester avec Yuri. Ils s'entendaient à merveille... A cette pensée, Yurio eut un pincement au cœur. Il serra un coussin contre lui. Le problème était qu'il était jaloux, voilà tout. Otabek lui manquait terriblement, bien plus qu'il ne voudrait l'admettre. D'autant plus que la kazakh ne donnait pas de nouvelles: il était parfaitement inactif sur les réseaux sociaux et n'utilisait presque pas son téléphone. Une chose était sûre : il retrouverait la motivation en même temps qu'il retrouverait Otabek.

Ne sachant pas trop quoi faire, il attrapa son téléphone et composa le numéro de Victor.

- Konnichiwa Yurio! s'exclama l'homme aux cheveux d'argent.

- Salut Victor.

- Que me vaut cet appel? Tel que je te connais, tu dois avoir quelque chose à me demander... ou alors Yakov t'a trop énervé... ou alors...

- Je peux en placer une??? l'interrompit le jeune russe.

- Je t'écoute!

- C'est que j'ai un ami qui m'a demandé conseil et je ne sais pas quoi lui répondre.

- Explique-moi.

Le blond se sentit un peu nerveux.

- Et bien, il aimerait retrouvé un ami qu'il a perdu de vue et qui habite loin et...

- Oh! Mais tu sais, le Kazakhstan, ce n'est pas l'autre bout du monde! Et je suis sûr qu'Otabek serait...

- JE T'AI DIT QUE C'ETAIT POUR UN AMI!

Il entendit Victor pouffer à l'autre bout du fil.

- Tu sais Yurio, ce n'est que le premier pas qui coûte. Tu es jeune, tu peux encore tout faire. Fais en sorte de ne pas avoir de regrets.

Le tigre russe remercia son ami et raccrocha précipitamment. Les mots de Victor le faisaient réfléchir. Premier pas, regrets... Ces mots tournaient en rond dans sa tête.

Le lendemain...

- Yuri où est-tu???? hurla Yakov.

- Je suis actuellement dans l'avion.

- Reviens immédiatement!

- J'aimerais bien, mais je ne suis plus vraiment sur terre en fait.

- Espèce d'insolent tu vas voir! Je vais t'étriper dès que tu poseras le pied en Russie!

- Tu me saoules!

Yurio raccrocha et soupira. Puisque ce n'était que le premier pas qui coûtait, le jeune patineur avait sauté dans le premier avion en direction du Kazakhstan valise tachetée sous le bras. Il allait retrouver Otabek et passer de bons moments... peut-être qu'ils s'entraîneraient ensemble? Le russe sourit à cette idée. Puis il s'assoupit durant le reste du voyage.

Arrivé Astana, une boule se forma au fond de sa gorge. Il ne connaissait absolument pas la ville et n'avait pas prévu de point de chute. Avec le trajet jusqu'à Moscou et le temps de vol, la nuit commençait déjà à tomber. Il n'avait pas le choix, il devait appeler Otabek. Chose qui n'était pas gagnée, compte tenu de sa nervosité et de non-utilisation du portable par le kazakh.