3-Soir d'orage.

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Le soir, les enfants ont souvent peur de se coucher. Peur des monstres sous le lit, des ombres sur le mur, du noir. Toutes les astuces étaient possibles pour dormir avec les parents.

Lisa avait déjà eu peur des ombres sur le mur de sa chambre, mais elle se souvenait toujours qu'il n'y en avait pas. Elle se disait que ce n'était que les meubles de sa chambre qui paraissaient avoir des allures de monstres. Et son papa dormait dans la pièce d'à côté, elle ne risquait rien. Si l'orage éclatait pendant la nuit, Lisa n'entendait rien, plongée dans un profond sommeil. Ou alors, elle savait qu'elle ne risquait rien parce que sinon, elle aurait déjà eu un problème. Mais elle était en sécurité dans son lit, avec papa et maman dans la chambre à côté.

Cependant, en ce froid jour de décembre, l'orage n'avait pas éclaté en pleine nuit alors que tout le monde dormait. Il avait éclaté le soirée, après le thé. Il était dix-sept heures et il pouvait durer des heures. Flocon de neige s'étirait sur le canapé, Lisa lavait ses mains poisseuses et collantes à l'évier, sa maman rangeait les pots de confiture et nutella. Et la pluie s'était mise à tomber. Pas de peurs, ce n'était que de la pluie. Alors Lisa était retournée auprès de Flocon de neige pour dessiner un sapin de Noël avec ses nouveaux feutres. Sa maman avait fini de ranger et de nettoyer les restes du goûter avant de rejoindre sa fille pour dessiner avec elle.

Puis du bruit s'était fait entendre. Le tonnerre faisait des siennes. Et si Lisa n'avait pas peur dans le noir ou des monstres sous son lit, elle avait peur de l'orage. Et visiblement, Flocon de neige était aussi peureux que sa nouvelle maîtresse! Lisa cacha sa tête dans ses bras, essayant de se montrer courageuse. Mais lorsque l'électricité se coupa, il n'y avait plus moyen de l'arrêter. Elle se mit à paniquer, le chat paniqua aussi et la maman de Lisa ne savait plus où donner de la tête.

Elle décida d'ignorer le chat et les dégâts qu'il pourrait faire pour calmer sa petite fille. La calmer et trouver des bougies pour voir quelque chose dans la maison. D'abord les bougies, parce que l'ambiance était celle d'un film d'horreur. Puis essayer les larmes de Lisa. Si elle voyait de la lumière, elle se calmerait. Elle arrêterai de pleurer suffisamment pour écouter la voix douce de sa maman.

Trente minutes plus tard, Lisa avait arrêter de pleurer. Ses yeux étaient encore bouffis et rouges, des traces de larmes perduraient sur ses joues, elle reniflait de temps en temps, mais elle était calmée et écoutait sa maman.

-Viens, ma chérie, on va trouver d'autres bougies pour voir plus clair puis on fera un jeu de société jusqu'au retour de papa.

-D'accord.

Lisa se releva, prit la maman de sa maman et se colla contre sa cuisse. Elles allèrent, ensemble, chercher des bougies dans toute la maison. La maman de Lisa les alluma et les disposa sur la table du salon pendant que Lisa fouillait dans ses jeux pour en choisir un. Quelques minutes plus tard, la table du salon était investie par le plateau de jeu, par les pions et les dés. Lisa avait envie de jouer aux petits chevaux. Alors, ensemble, elles jouaient à ce jeu. C'était le meilleur score qui l'emportait, mais qui pouvait dire qu'il était doué à ce jeu? Ce n'était qu'une question de chance. Les dés n'en faisaient qu'à leur tête. Les enfants, comme les parents, pouvaient gagner à ce jeu. Et dans le cas présent, si Lisa avait eu un mauvais départ, la chance semblait être de son côté pour le moment. Elle enchaînait les plus hauts scores et ses petits pions gagnait de l'avance sur ceux de la maman. Et elle jouait en souriant. La crise était passée: l'orage était oublié. Lisa et le chat ne semblait plus se préoccuper des éclairs qui illuminaient parfois le salon, du bruit qui les empêchaient de bien s'entendre. Lisa était concentrée et jouait avec plaisir. Son chat lui apportait de la chaleur, collé à elle.

Avec les enfants, il ne faut pas toujours se dire que la nuit va être longue. Il suffit de les occuper un moment, de les laisser oublier leurs tracas, ils se distraient facilement. Et c'est ce qu'il avait fallu à Lisa, qui lança à nouveau le dés et un de ses pions arriva au point final. Plus que trois! Enfin... Devait-elle compter sur le second qui arriverait bientôt au point final également? 

Les Noëls de nos vies. (French.) // Niall Horan.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant