Lys, fleur muette, fleur esthète.

~ Premier et dernier chapitre ~

Note D'auteur : Bonjour à tous ! Ceci est la première histoire que je publie sur Wattpad. C'est une histoire très courte, qui ne comporte qu'un seul chapitre. Une sorte de nouvelle quoi ! Je vous demande donc d'être indulgents. Ne vous gênez pas pour me corriger des fautes d'orthographe si vous en trouvez. N'oubliez pas de commenter, de me donner votre avis, et de laisser un petit vote, si le texte vous plait ! Bonne lecture et Bisouuus !!

Esthète* = Personne qui considère l'art et la beauté comme des valeurs essentielles ; artiste. Sens Péjoratif: Personne qui affecte le culte raffiné du beau formel, au détriment de toute autre valeur. ;)

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Lys, fleur muette, fleur esthète.*

Notre histoire était unique ! Aujourd'hui ça reste encore un mystère.  Je ne sais pas comment, mais tous les soirs, je me réveillais comme dans un rêve lucide auprès d'elle.  Nos âmes et nos corps se rejoignaient dans un lieu obscur. Un lieu, dont le ciel noir et infini était parsemé d'éblouissantes étoiles qui éclairaient nos visages. Je me retrouvais allongé près d'elle. Et son odeur florale m'embaumait. Cela dura des années. En fait, toute ma vie. Depuis que j'ai l'âge de m'en souvenir. Vous imaginez, je l'ai fréquenté tous les soirs durant des années ! Et nous n'avions jamais échangé de mots. Enfin si, surement lorsque nous étions plus petits, nous demandant certainement ce que nous faisions là, et nous questionnant sur ces soudaines et étranges rencontres nocturnes. Mais actuellement, je n'ai pas le souvenir d'avoir un jour entendu sa voix. Des fois on se regardait dans les yeux des heures durant, jusqu'à ce que le sommeil nous emporte. Et puis le matin, je me réveillais dans ma chambre, seul. Ou bien, il nous prenait d'observer le ciel et les constellations, pointant certaines fois du doigt les étoiles filantes.

Elle n'était pas bavarde, et très souvent elle décidait de me tourner le dos et de m'ignorer. Je n'ai jamais su pourquoi, mais avec le temps, je m'y suis habitué, et j'ai appris à apprécier son silence, à le trouver agréable et reposant. Des fois, il me prenait même de lui raconter ma vie, quand je passais une mauvaise journée, d'engager la conversation avec elle, ou bien de lui raconter des blagues pourries, auxquelles elle ne répondait ou ne réagissait jamais. Je finissais simplement par me taire, acceptant son mutisme, et par me perdre dans ses yeux. Ses yeux si magnifiques. Ils transperçaient mon âme, et me diffusaient un spectacle époustouflant. J'avais l'impression qu'ils me transmettaient des milliards d'émotions. J'en avais la chair de poule. Mon souffle se bloquait, et je me perdais dans l'océan déchaîné que formaient ses yeux, teintés d'un bleu si profond et réconfortant ! Je l'ai vu grandir, et tous les jours, elle était plus belle encore.

Elle était dans le même lycée que moi, mais ne nous nous fréquentions pas. J'avais mon groupe d'amis, et elle avait le sien. La seule chose qui nous unissait était notre petit secret. Une fois, j'avais essayé de l'approcher et de l'aborder à l'école, mais en me voyant approcher, elle avait rebroussé chemin, et je l'avais rapidement perdu de vue dans la masse que formaient les élèves dans le couloir. Depuis, je n'avais plus tenté d'approche comprenant qu'elle m'évitait, et qu'elle ne souhaitait pas me parler.

Puis un soir, ma vie entière bascula. Ce soir là, alors que je m'endormais dans mon lit impatient de la retrouver, une douleur vive déchira mon cœur. J'avais l'impression qu'une centaine d'aiguilles le transperçaient. Mais je n'y fis guère attention. J'étais trop désireux de la voir, et pressé de sentir son esprit près du mien. Sauf que cette nuit là, elle ne vint jamais. Je l'avais attendu des heures durant, mais il n'y avait toujours pas de trace d'elle. Le lendemain au lycée, des rumeurs circulaient sur une fille, qui aurait perdu la vie dans un accident de voiture la veille. Quelque heure plus tard je sus que c'était elle. Et j'appris le même jour qu'elle était muette. Une sensation atroce s'était alors emparée de mon coeur. Mon monde s'était littéralement effondré, et le mystère de son mutisme s'était enfin dévoilé.

En réalité, la nuit était mon seul moment de répit de la journée. Je me reposais au près d'elle, et sa présence était réconfortante. Son odeur m'apaisait, et ses yeux me faisaient voyager. J'oubliais tous mes problèmes. À présent, chacune de mes nuits représente un cauchemar, et la journée en est la seule échappatoire. Lorsque je me retrouve seul, dans le noir, sans elle, la réalité me revient à la gueule violemment. J'ai l'impression qu'elle me hante, qu'elle rode autour de moi.

La semaine d'après, ne tenant plus, j'étais allé rendre visite à ses parents, ayant acheté un bouquet de Lys sur la route. Le Lys, elle sentait le Lys. On disait du lys que c'était une fleur muette, une fleur esthète. Parfaitement à son image.

Je m'étais donc présenté à ses parents en tant qu'ami proche. Ce qui n'était pas totalement faux. Certes, nous ne nous étions jamais parlé, mais nous entretenions une relation très intense. Un lien invisible et indéfinissable nous unissait. Nous communiquions silencieusement, et ça nous convenait parfaitement.

J'avais trouvé ses parents dévastés et anéantis par la perte de leur fille. Leur état reflétait parfaitement le mien. Je me suis très rapidement lié d'amitié avec eux, et très rapidement attaché à leur chaleureuse personnalité.

J'avais l'impression qu'elle vivait à travers ses parents, et à travers les souvenirs qu'ils me racontaient. Apparemment c'était une enfant pleine de vie et de joie, très énergique et créative, qui bougeait dans tous les sens. Ce qui contrastait avec le calme dont elle faisait preuve lors de nos rencontres.

Les yeux du père me rappellent les siens, et les cheveux de sa mère me rappellent ses longs cheveux soyeux. Cela va bientôt faire six mois, que chaque semaine je passe chez eux, avec un bouquet de Lys à la main. C'est devenu un rituel. Et chaque jour, chaque secondes, je ne pense qu'a elle.

Fin !