« Monsieur Pasquarelli ! »
Il poussa un petit soupir et leva son index vers le haut pour que la jeune femme patiente un instant. En pleine conversation téléphonique, il n'aimait pas qu'on le dérange parce que généralement, c'était important. Il ne décrochait jamais pour de futiles informations. Ruggero Pasquarelli était le directeur de la plus grande agence de mannequinat d'Italie et malgré ses vingt-quatre ans bien tassés, il assurait à la tâche comme s'il en avait quarante-cinq. De plus, il était impeccable et rien ne lui échappait. Sa chemise blanche était correctement repassée, sa cravate noire justement nouée et son pantalon très bien coupé. Il portait deux bagues, une sur l'annulaire et une sur le majeur, et il n'accordait pas plus d'accessoires. Bien qu'il était déjà au summum de la perfection, comme le disaient certains journalistes de mode, il avait un détail qui faisait la différence : son parfum. Ce dernier ne ressemblait pas à toutes ces odeurs artificielles qu'on pouvait trouver en supermarché, qui sentent fort et qui vous donnent parfois la nausée. Non, le sien était plutôt fruité, doux et de caractère. Quand il passait à côté de vous, il était impossible de ne pas le remarquer et de ne pas se laisser enivrer par celui-ci, clairement. Cependant, il s'avérait être un homme inaccessible et rien que de le côtoyer était déjà une opportunité en or.
L'assistante, mains jointes derrière le dos, attendait qu'il raccroche, afin de pouvoir lui parler. Il termina son appel une dizaine de minutes plus tard, laissant pendant tout ce temps la jeune femme perchée sur ses talons hauts devant son bureau. Il croisa ses bras au niveau de son torse après avoir remonté ses lunettes sur son nez, signe qu'il lui accordait toute son attention.
« Monsieur Pasquarelli, nous avons regroupé divers profils qui seraient susceptibles de répondre à vos attentes. Vous nous avez demandé en effet de trouver des jeunes femmes, qui n'ont pas encore passées la vingtaine, brunes de préférence et assez qualifiées dans le milieu. Je ne vous cache pas que les recherches ont été assez compliquées, étant donné que les jeunes professionnelles sont difficiles à trouver. Cependant, nous avons contacté plusieurs grands couturiers et je pense que vous allez trouver votre bonheur dans ces dix jeunes demoiselles. »
Elle lui tendit une pochette en cuir, qui contenait les fiches de présentation des candidates. Ruggero la prit et la glissa dans un tiroir.
« Quand aura lieu le casting ? J'avais demandé à ce qu'il se déroule le plus vite possible. Dit-il, en passant une main dans ses cheveux légèrement rebelles.
-En effet Monsieur, c'est pourquoi je vous convie dans deux heures à la salle principale. »
Il esquissa un petit sourire, puis se leva. Assez satisfait du travail de son assistante, qui remuait quand même ciel et terre pour que tout soit en ordre dans les temps, il s'approcha d'elle et posa une main sur son épaule.
« Catalina, vous faites du bon boulot. »
La jeune femme le remercia avec un sourire et un bref hochement de tête, elle savait pertinemment qu'il ne fallait pas en faire des caisses avec lui, parce qu'il détestait ça. Il s'éclipsa dans une pièce, très simpliste mais à la fois très luxueuse, où il prenait un moment pour se préparer avant les castings et les réunions importantes. Il changea uniquement sa chemise, celle-ci signée d'un grand créateur. Ensuite, il se planta devant le miroir et troqua ses lunettes à monture forte pour une autre paire plus discrète, avec des verres presque ronds. Il se contentait parfois d'appliquer des lentilles, mais l'air d'autant plus sérieux que donnaient les lunettes lui plaisait. Frottant quelques gouttes d'eau coiffante entre ses paumes, il les glissa dans ses cheveux par la suite pour éviter qu'ils ne partent dans tous les sens, comme à leur habitude. En touche finale, il appliqua quelques pompes de son parfum secret. Voilà, il était fin prêt.
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One Shot | Ruggero Pasquarelli
FanfictionRegroupements d'écrits avec Ruggero Pasquarelli, qui est l'une des personnes que j'admire le plus dans ce monde. → Ruggero peut être le même qu'en réalité, modifié ou sous le personnage de Matteo Balsano. J'espère que ma façon d'imaginer les chose...