Chapitre I

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« Ça va ? »

... Franchement, qu'est-ce qu'on en a à foutre que vous alliez bien ou pas ? C'est tellement bateau cette phrase. C'est tout le temps la même réponse,Jamais vous n'entendrez quelqu'un se plaindre qu'il a un problème ou que sa vie est merdique. Parce qu'il sait très bien que les gens en face de lui n'en ont rien à cirer. Il aimerait qu'on l'écoute, avoir quelqu'un à qui parler, mais au final, nous sommes tous égoïstes. On pense à notre bien être avant tout. Répondre à cette question, c'est juste une formalité d'usage, un automatisme. On n'a pas envie d'entendre les malheurs des autres. C'est un aveu de faiblesse.

Pendant des années, je me suis forcé à répondre ce que les autres attendaient de moi. Malgré la rage qui me tiraillaient les entrailles face à une bande d'imbéciles qui se complaisaient dans leur auto-satisfaction. Mais ce jour là, j'étais au bord de l'explosion.

Quand je suis rentré chez moi, j'ai cru que j'allais faire un trou dans le mur de l'entrée, tellement j'avais les nerfs. J'ai balancé mon sac dans l'entrée, et je me suis appuyé contre le mur, essayant de retrouver mon calme. Même tempérer ma respiration ne calmait pas la douleur que je ressentais à l'estomac. Je serrais et desserrais les poings,en espérant naïvement que ça allait m'aider. D'habitude c'était le cas. Mais pas là.

Mon téléphone s'est mis à vibrer. Ce n'était pas le moment. Vraiment pas.

« - Quoi ? Répondit-je sèchement sans regarder le destinataire.

 - Eh, doucement, m'agresse pas.

 - ... Pardon, excuse-moi. C'est juste une sale journée.

C'était ma sœur. J'ai eu du bol que ça soit elle. Quand je suis comme ça, j'envoie bouler tout le monde.

 - J'entends ça, oui. Tu as besoin de parler ?

 - ... Non, ça ira, merci.

Quand je vous disais que c'était un automatisme...

 - Tu n'as pas oublié la pendaison de crémaillère j'espère ?

 - Et merde...

 - Apparemment, si.

 - Je m'excuse, mais je n'ai pas envie de bouger ce soir. J'ai du boulot en retard, et j'ai juste envie de rester au calme.

Je sais. Ce n'est pas bon pour un anxieux de refuser de voir du monde. Se morfondre dans son coin, ce n'est pas la meilleure des solutions. Mais c'était la mienne.

 - Noah, ne fais pas l'idiot. Je sais très bien que ça ne va pas.

 - Et alors ?

 - Arrête de faire ta tête de mule, et viens. Ça te fera du bien.

J'avais envie de dire non. Si je venais, j'allais passer mon temps à me plaindre.

 - ... Si je viens, je vais plomber l'ambiance.

 - Au moins, ça fera un sujet de discussion.

 - ... D'accord. Je vais passer. Mais pas longtemps. J'ai vraiment du retard.

 - C'est quand même dingue que je sois obligé de te pousser.

 - Commence pas, lui dis-je en riant. A tout à l'heure.

En raccrochant, j'ai levé la tête, et j'ai vu mon chat, tranquillement assis sur la table du salon, à m'observer. Le tête à tête sera pour une autre fois Jimmy. Après tout, me bouger me ferait pas de mal.

Enfin ça, c'est ce que je pensais.

Le lendemain, je me suis réveillé dans mon lit, avec un mal de tronche pas possible. Je me souvenais être allé à cette soirée, avoir bu quelques verres...Et après, c'est le trou noir. Je savais très bien que je ne tenais pas l'alcool, mais je ne pensais avoir picolé à ce point. Et c'est quand j'ai entendu des bruits dans la cuisine que j'ai commencé à flipper. Je me disais que ça ne pouvais pas être mon chat, ça ressemblait plus à de la vaisselle qu'on rangeait. Malgré la douleur qui barrait le front, je me suis levé pour jeter un œil. Et c'est quand j'y ai trouvé un putain de canon qui me souriait que je me suis dit : « Mais qu'est-ce que j'ai bien pu foutre de ma soirée ? »

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 31, 2017 ⏰

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