La cannelle, parfum d'une âme

L'appel

En ronchonnant, je m'en saisis: c'est mon père, étrange... Après quelques mots échangés, je me mets à trembler, incrédule. Des larmes perlent à mes yeux, bien que je ne puisses me résoudre à y croire. Pourtant il faut bien que je me rendes à l'évidence, car jamais il ne m'aurait menti à ce sujet. Je tourne la tête en direction de ma mère : elle n'est plus à sa place... Et pour cause, elle vient de faire un infarctus tandis qu'elle se rendait chez l'une de ses amies. Mes larmes sont intarissables. Pas elle, pas cette personne qui m'était si chère ! Je m'asseois sur la chaise qu'occupait il y a peu ma mère : la place est froide, comme si personne ne venait de l'occuper. Désormais, la cuisine me semble sombre et triste, elle a perdu toute sa magie. Je suis seule, désespérément seule, sans aucun moyen de lutter contre le mal qui a frappé ma chère mère. Ne demeure qu'une odeur entêtante de cannelle, et le regret de ne pas pouvoir lui dire une dernière fois "Je t'aime"...