2. SMITH

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Un mois et demi plus tôt

1er Octobre

Je prends tranquillement mon café en guise de petit déjeuner chez Marta, avec Ivan et Dany, comme chaque matin, lorsque je reçois un appel de George. Je souffle un bon coup, heureux de pouvoir l'entendre me dire que sa fille est chez lui, et que je vais enfin pouvoir lui demander son absence.

Mais mon espoir s'éteint aussitôt, quand j'entends sa voix lourde et monotone. Je m'excuse auprès des gars et sort dehors pour être au calme. Soudain, l'inquiétude s'empare de toutes mes fibres.

— Elle n'est pas à la maison. Elle m'a appelé hier pour me dire qu'elle ne viendrait pas.

Je ne sais pas quoi dire, à part seulement que je suis désolé d'apprendre une telle chose. George est abattu, et je le sens.

— Je sais que ses études lui prennent un temps fou, mais je ne comprends pas le fait qu'elle ne puisse pas se déplacer. Non, je n'arrive pas à le concevoir.

Je l'écoute attentivement, dans le même état d'esprit que lui.

— J'ai senti dans sa voix, je l'ai senti Samuel. Quelque chose ne va pas, pourtant elle rabâche le contraire et m'avoue être très bien entourée.

Je déglutis difficilement. Il est grand temps que je parte vite fait récupérer cette came, pour qu'elle soit en sécurité. Mais seulement, j'attends que les choses se concrétisent un peu plus pour ma salle. Et puis, il y a Paul qui s'est mis en tête qu'il m'accompagnerait. J'en suis encore à le persuader de rester ici. Il doit resté vivant. Un de nous deux doit rester à Mesa, au cas où ça tournerait mal.

— Enfin, je me morfonds de son absence, alors que c'est moi qui l'ai poussé à partir, pour ne pas qu'elle assiste à de telles choses. Un enfant ne devrait à avoir subir pareille chose, voir sa mère partir sans rien pouvoir faire, il renifle fortement.

Je me gratte la gorge, pris subitement d'un vague à l'âme. Ses paroles me font penser à mon dernier entrevus avec ma mère, au cimetière, il y a quelques jours. Il faisait beau ce jour là, j'étais heureux, libre.

— Pardon, fiston.

Toujours les même frissons. J'aime le fait qu'il m'appelle comme ça. J'ai l'impression d'avoir de l'importance pour lui, et c'est important apparemment pour le petit garçon, qui peu à peu, apprend à guérir à l'intérieur de mon corps.

— Je me demandais si tu voudrais bien m'accompagner voir ma femme, aujourd'hui. Bien sûr, tu peux refuser, ce que je peux tout à fait comprendre. Mais je sens que j'ai besoin de quelqu'un pour me tenir la main.

Je suis touché. En prenant une grande inspiration, j'observe mes amis discuter tranquillement des peintures que nous allons choisir. Dany a déjà commencé la première couche de blanc, sur laquelle nous allons ajouter des couleurs.

— Je serais là pour vous tenir la main, George, j'annonce d'une voix forte.

— Très bien. Viens vers deux heure, il débite.

Je reprends ses mots.

— Très bien.

Il me salue poliment, je fais de même. Puis après avoir raccroché, je rentre à nouveau dans le café pour finir ma boisson chaude. Dany m'interroge du regard, discrètement.

— Je ne serais pas là cet après midi, je m'absente, désolé.

Je sens l'inquiétude poindre dans son regard, ce qui me pousse à le rassurer.

FIGHT FOR US 4 [PROCHAINEMENT]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant