𝑼𝒎𝒃𝒓𝒆𝒍𝒍𝒂 - 𝑵𝒂𝒕𝒉𝒂𝒏𝒂𝒆𝒍 𝒙 𝑪𝒉𝒍𝒐𝒆

-8-

- Chloé chérie...

La plus jeune recula, tandis que sa mère elle, avançait, la main tendue vers le visage de sa fille.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Tu es partie !

- Mais Chloé - chou, je suis reven-

- Non ! Tu es partie ! Tu nous a abandonnés ! Papa ne sait même pas pourquoi ! Je ne sais même pas pourquoi !

En reculant, elle percuta le coin de son lit, ce qui lui valût une violente chute. Sa mère se dépêcha de la rejoindre.

- Chloé... Je t'ai rapporté des chaussures... Des Tommy Hilf-

- Mais je m'en fiche ! Je m'en fiche complètement ! C'est pas avec des chaussures de marques que tu va me retrouver ! Ne me touche pas ! Pourquoi es-tu dans ma chambre ? Comment es-tu rentrée ? Va-t-en !

Mais quoi qu'elle fasse, Chloé savait que sa mère obtiendrait ce qu'elle voulait. Elle était impertinente. C'est d'elle qu'elle tenait ça.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Je veux retrouver ma famille.

- Celle que t'as laissée quand ta fille avait trois ans ? Celle-là ? En partant tu l'as perdue ! Tu t'es barrée de la famille ! On a plus eu de nouvelle, j'ai grandis avec des gouvernantes, je rêvais d'avoir une mère, comme toutes les filles qui allaient à l'école avec moi, toutes les filles qui se sont moquées de moi parce que ma mère n'était pas là ! Tu nous a perdus, ou du moins tu m'as perdu au moment où t'es partie.

Sur ces mots, Chloé attrapa la veste de Nathanaël et s'en alla en claquant la porte.

Elle errait dans Paris. Un Paris sombre et vide de vie dû à l'orage qui éclatait. Elle avait la veste de Nathanaël négligemment posée sur les épaules. Son nez et ses doigts étaient gelés dû au froid.

Elle remonta la veste jusqu'à son nez pour se réchauffer, mais l'odeur qu'elle respira à ce moment là lui donna une toute autre idée. Alors elle se mit à courir, dans une direction opposée à celle du palace.

Elle courait.

Son souffle irrégulier formait une faible fumée.

Elle courait.

Ses joues lui brûlaient; elle brûlait. De chaud ou de froid ? Elle même ne le savait pas.

Elle s'arrêta devant un grand immeuble et les pensées s'enchaînèrent dans sa tête.

Au fond, est-ce une bonne idée ? Et si Nathanaël ne voulais pas d'elle ? Tant pis. Après tout, qui ne tente rien n'a rien, non ?

Elle poussa la lourde porte et chercha malgré elle un ascenseur inexistant. Alors elle monta les escaliers, jusqu'au 4ème étage, jusqu'à trouver le nom Kurtzberg. Elle se fixa devant une porte. Elle savait que derrière, se trouvait la famille d'un certain roux qu'elle appréciait un minimum. Mais est-ce que lui y était ? Peut-être devrait-elle rentrer chez elle...

Mais au moment où elle allait faire demi-tour, la porte s'ouvrit sur un garçon aux cheveux de feux, vêtu d'une veste grise et serrant dans ses mains un carnet de dessins.

- Chloé ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?

Il cru revoir la scène du jour précédent. Les yeux rouges de la blonde reflétaient la peine, la douleur et la colère de cette dernière, mais son visage pâle criait à l'aide.

Et sans hésitation, sans se poser de questions, Nathanaël la pris dans ses bras. Il sentit ses bras frêles entourer son propre corps et il ne pu la serrer qu'un peu plus fort.

Quand il se détacha d'elle, Chloé attrapa son bras comme si sa vie en dépendait, alors il la ramena contre lui et ils entrèrent tous les deux dans le petit appartement de la famille du garçon.

Entrés dans la chambre de Nathanaël, ils s'assirent sur son lit et Chloé lui raconta le court épisode qu'elle venait de vivre, tandis qu'il la serrait, encore et toujours contre lui.

- Jamais une fille comme toi aurait dû être laissée comme ça. Moi, je ne te laisserai pas, jamais. Quoi qu'il arrive, je serai là.

La jeune fille eut une petit sourire fatigué. Nathanaël la laissa s'allonger sur son lit et il s'allonge à face à elle. Et les yeux mi-clos, un faible sourire sur les lèvres, Chloé leva son petit doigt.

- Promis ?

- Promis.

Leurs yeux se fermèrent et tous deux s'endormirent, les mains enlacées et les doigts croisés.

Oui, promis.