Kayla

1 0 0
                                    

Attribution : Kelsey Calemine

Je suis Kayla, une jeune fille de terminale comme les autres. J'aime le shopping, me faire les ongles, passer des heures à chouchouter mes beaux cheveux bruns.
Hahaha.
Et non c'est faux, je ne suis pas un de ces clichés des films américains, loin de là.
J'aime l'art, plus particulièrement le street art (les graffitis). J'aime surtout ça car c'est illégal.
J'aime également mon petit frère, Toby, il est la seule personne que j'aime, d'ailleurs.
Mes parents sont décédés à mes 5 ans, ils se sont suicidés, nous laissons à l'abandon. Alors maintenant, nous sommes dans une famille d'accueil de merde, car nous n'avons aucune autre solution. Aucunes tantes, aucunes grands-mères, aucuns tontons tout ça tout ça. Tous morts.
Mon frère n'est pas autant affecté que moi pour la mort de nos parents, mais en même temps il avait qu'un an quand cela est arrivé.
Moi, j'étais là, les regardant sans savoir quoi faire.
Ce souvenir me hante toujours.

- Ah ! Mais lâchez moi ! crie quelqu'un depuis le salon.

Je me dis que cette voix vient de la télé, alors j'y prête pas attention.

- Écoute-moi bien gamin, la prochaine fois que tu me causes des problèmes, j'irais plus loin que de simples claques !

- Mais c'était un accident !

Je reconnais la voix de Toby. Je sors de ma chambre puis devale les escaliers, je trouve notre père adoptif soulevant par le col du t-shirt mon frère, terrorisé. Je cours pour le libérer, mais notre tuteur m'en empêche en me poussant d'une force incroyable.

- Lâchez-le merde ! Ça vous plait d'agresser des gosses ? Dans ce cas votre place est en prison pauvre con.

- C'est de cette façon que tu parles à ton père ? demande-t-il avec un sourire.

- Nous n'êtes pas et nous ne serez jamais mon père, tout simplement car un père c'est sensé se comporter comme un adulte, pas comme un animal sorti d'un zoo.

Ma remarque me déplaît, il lache donc mon frère et vient vers moi, pour me mettre un énorme coup de poing dans la gorge, m'empêchant de respirer pendant quelques secondes. Il me plaque ensuite contre le mur, me scrutant de haut en bas, puis commence à me toucher, comme un homme qui touche une prostituée.

- Arrêtez ! suppliai-je.

- Grandir te va bien, tu as de la chance car quand t'étais gosse t'étais moche.

Je lève les yeux au ciel puis lui met un coup de genou entre les jambes, le paralysant pour un temps.

- Viens Toby, notre place c'est pas ici.

- Pourquoi on appelle pas simplement la police ? Ou SOS enfant maltraité chepa quoi ?

- Car ces gens ont trop de relations, de connaissances. Ça serait impossible de les arrêter. Mais ne t'inquiète pas, dans un an j'aurais ma majorité et on pourra se barrer d'ici.

Je travaille tous les jours après les cours et les week-ends dans un restaurant en tant que serveuse. Cela me permet d'économiser pour le jour où nous partirons, car l'héritage reçu de notre famille a été pris par nos tuteurs.

Nous sortons de la maison pour marcher, on se sait pas vers où, ni pourquoi. Je me dis que mon frère a de la chance, car c'est un « gros dur », il ne pleure jamais, n'a jamais peur, et fais toujours comme si tout allait bien, je l'admire, pour un gamin de 12 ans.
J'aimerais être comme ça.
J'ai peur, je pleure chaque soirs dans mon lit espérant qu'une bonne fée vienne me chercher, ou un truc du genre. Absurde, je sais, mais j'essaye de me rassurer en me disant que ça arrivera peut être.
Et ce jour est arrivé, ma bonne fée c'était Sebastian McKoy.

take this roadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant