Mon courage dans les mains, mon envie qui irradiait de mon cœur, mon âme qui ne suppliait plus qu'une chose : partir. Fuir ce monde. Fuir tout ce que je détestais, fuir tout ce qui me faisait du mal. Fuir les autres humains. Fuir les villes. Fuir la lumière du jour. Fuir la chaleur.
Me retrouver dans la nuit.
Sur cette falaise, depuis laquelle je pouvais admirer une étendue de plaines, plus vertes les unes que les autres, dans la douce et réconfortante pénombre de la nuit, j'ai sauté.
Cent soixante-dix mètres de chute.
Cent soixante-dix mètres où la réalité m'avait quittée.
J'ai vu du bleu. Du bleu foncé, celui qu'on voit au fond des océans, parmi les milliers d'espèces aquatiques que l'humain décime.
J'ai vu du vert. Du vert foncé, celui qu'on voit dans les plus hautes branches des arbres, mêlés à l'infinité d'espèces végétales que l'humain tue.
J'ai vu du rouge. Du rouge foncé, celui qui parcourt nos veines et nous permet de vivre. Celui que l'humain préserve mais tue, sans le savoir. Le sang que nous faisons couler sans cesse, et sans raisons.
J'ai vu du violet. Le violet qui teinte les délicats pétales de fleurs, tellement rares qu'on se sent obligé de les cueillir et de les tuer pour les garder en souvenir.
J'ai vu du jaune. Le jaune éclatant de la lumière du jour au petit matin. Le jaune qui réveille, qui remplit d'énergie. Le jaune qui va finir par nous bruler.
J'ai vu du blanc. Le blanc pur des roches que nous salissons, et brisons, pour leur beauté salie.
J'ai vu du gris. Le gris qui obscurcit le ciel les jours de pluie et nourrit la terre, mais aussi le gris qui pollue l'air et crée des nuages irrespirables.
J'ai vu de l'argenté. L'argenté étincelant des pierres précieuses découpées pour êtres portées en bijoux.
J'ai vu du doré. Le doré que les humains chérissent pour sa valeur, valeur qui n'existe que dans leur esprit.
J'ai vu du noir. Le noir dont l'humain a peur, dont il ne connaît pas l'origine, le noir sale, le noir profond, le noir de la nuit.
Le noir de l'éternité.
J'ai ouvert les yeux.
Ai vu la lune pour la dernière fois.
Ai percuté le sol avec une force inouïe, me permettant de rejoindre ce que tous détestaient tant.
Le noir.
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Pause
PoetryUne pause dans mon esprit. Une pause dans mes pensées. Une accalmie de l'ouragan Traversant mon âme. Des fragments De personnages D'histoires D'inventions De moi. #78 en poésie le 1/02/2018 #52 le 3/02/2018 #48 le 6/02/2018 #46 le 7/02/2018 #40 le 1...