Chapitre 9

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Dans la nuit, la jeune brune se retourna vers Jennifer. Elle lui fit face, glissa sa main sur le visage de sa collègue et lui caressa les cheveux. Celle-ci grogna, et ouvrit progressivement les yeux. Sans le savoir, dans le noir, les deux femmes se regardaient. Jennifer monta sa main à celle de Lana qui jouait avec ses cheveux blonds. Elle la saisit. L'obscurité de la pièce ne laissait à personne la possibilité de discerner la larme qui coulait sur la joue de l'interprète d'Emma. Aucune ne dit mot, se sachant pourtant toutes deux éveillées. Le silence était d'or et traduisait les milliers de questions qui trottaient dans l'esprit de chacune. Jennifer fit glisser la main de Lana sur son visage et sur ses lèvres. Elle arrêta les doigts de la brune qu'elle embrassa. En un frisson, Lana se sentit partir. Le moment était comme secret. La nuit, l'endroit, tout laissait à démontrer que cet instant incontrôlé n'appartenait qu'aux deux femmes, et qu'il serait vite oublié. Jennifer posa sa main sur le flan de son amie. Cette dernière rapprocha leur bassin, et après quelques secondes d'hésitations... elle déposa un baiser sur les lèvres de la blonde. Un frisson plus puissant les empara. Leurs lèvres entamaient un danse timide, si bien que les actrices se décollèrent l'une de l'autre au bout de quelques brèves secondes. Leur cœur battait plus vite, leur respiration était plus hachée. Pourtant, une certaine paisibilité régnait dans la pièce. Jennifer passa sa main dans le dos de Lana et à la naissance de ses fesses. La brune soupira et stoppa la blonde dans son élan, afin d'amener la main à l'extrémité de son intimité. Jennifer s'étonna. Sa main prisonnière de celle de Lana l'empêchait de s'échapper. Lana commença à se caresser à l'aide de la main de la blonde. Le désir était tel que la raison n'était plus. Cela faisait longtemps que la brune n'avait pas prit de réel plaisir à se faire caresser, et, les yeux fermés, elle en profita. Elle fit glisser la main de Jennifer à l'intérieur de son pantalon. Celle-ci comprit, et librement, se mit à caresser l'intimité humide de Lana qui gémit. Une distance séparait leur corps, comme si les feux femmes ne voulaient pas s'avouer ce qu'il était en train de se passer. Comme une sécurité, une barrière entre l'interdit et le péché qu'elles ne franchissaient que médiocrement. Leurs lèvres ne se touchaient plus, leurs yeux étaient fermés. Et pourtant, Jennifer continuait à donner du plaisir charnel à Lana, qui soupirait contre son oreiller. Elles ne tardèrent pas à s'arrêter dans leur élan, comme si leur conscience à nouveau venait les habiter, et qu'elles savaient  qu'elles ne devraient pas faire cela. L'interprète d'Emma retira délicatement sa main, et se décala plus loin dans le lit, laissant une Lana qui culpabilisait déjà.

Le lendemain matin, le réveil de la blonde se mit à sonner et la réveilla en sursaut. Lana, dans un sommeil profond ne l'entendit pas. C'est lorsque Jennifer ouvrit le volet et laissa entrer la lumière du jour que la brune sorti de sa léthargie. Elle s'étira. Une sensation bizarre la contrôlait, des images lui revenaient. Pensant à un rêve, Lana n'y prêta pas plus attention et se leva, saluant Jennifer. Cependant, cette sensation familière lorsqu'elle regardait la blonde la poursuivait, la dérangeait.

"T'as bien dormi ?" Questionna Lana.

D'un ton glacial et peu certain, sa colocataire lui répondit. "Oui. Et toi ?" 

La vérité, c'est que Jennifer avait fait des tas de rêves à ce propos, et que là... elle se rendait compte de la réalité de la situation. Elle ne savait pas si Lana se souvenait, si elle faisait semblant de ne pas, ou si simplement l'alcool lui avait fait perdre la mémoire à ce sujet... à nouveau.

"Ça va." Une tension s'installait peu à peu. Celle qui venait lorsqu'un lourd secret était partagé mais ne pouvait être dit. Ce genre d'oppression qui prenait naissance lorsque deux personnes étaient parfaitement au courant d'une seule et même chose mais n'osaient le partager.

"Bien." Termina Jennifer, avant de se diriger vers le réfrigérateur et prendre de la confiture. Lana la rejoint, et prit de même son petit-déjeuner. Assises l'une en face de l'autre, elles se lançaient parfois de timides regards, qui au fil des minutes se faisaient plus insistants les uns que les autres.

Et sans plus attendre... elles comprirent que c'était réel.

Why can't it be like that ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant