"Une intuition, tu connais?"
-Elle-
Encadrée par trois grands gaillards -bien qu'elle ne sembla pas avoir besoin de protection-, elle déambulait dans les rues de Londres. Elle portait une veste en cuir, un jean et une paire de bottes, le tout en noir. Les quatre formaient une tâche sombre en cet après-midi radieux qui commençait à lui taper sur les nerfs. Si elle aimait tant Londres, c'était justement pour son temps pluvieux, gris et nuageux. Ses longues boucles ébène se balançaient au creux de ses reins à chaque pas, de droite à gauche, puis de gauche à droite, et ainsi de suite, alors que ses yeux clairs scrutaient tout autour d'elle. Sa démarche était déterminée, celle d'une meneuse et d'une dominante. Ses prunelles se déposèrent ensuite sur un jeune homme, assis de l'autre côté de la route, les yeux baissés sur son téléphone. Ses sublimes boucles brunes chatouillaient sa nuque, secouées par le vent.
Elle fit signe à ses hommes de main de ne pas bouger avant de traverser pour le rejoindre. Dès qu'elle se fut assise, le jeune homme se décala vers l'extrémité du banc, puis se leva en rajustant son T-shirt blanc sur son jean. Son égo venait de prendre une sacrée égratignure: avait-elle l'air si peu fréquentable?! Puisqu'il ne semblait pas vouloir coopérer, elle entama la conversation en soupirant.
-Salut, beau gosse.
-Bonjour, lui répondit-il en lui lançant un regard méfiant.
Son portable sonna à cet instant-là, et il s'empressa de répondre.
-Salut chérie.
-...
La voix de la fille en question était si aigüe et le son du téléphone si fort, qu'elle entendait la moitié des propos de la fille à qui il parlait. Alors, comme ça, il a une copine! s'étonna-t-elle. Enfin, bon, il n'était certes pas repoussant.
-...pas aujourd'hui...désolée...
-Pourquoi?
-...dernière minute...
-Okay, à demain, alors.
Il raccrocha et se laissa glisser sur le banc inconfortable. Comment avait-il pu se laisser berner aussi facilement?
-Ca fait mal, n'est-ce-pas? le questionna-t-elle.
-Pardon.
Il se retourna vers elle.
-De se rendre compte que votre copine vous trompe.
Elle avait dit cela le plus normalement du monde, comme si c'était évident. Que la jeune inconnue s'en soit rendu compte tout de suite le blessa profondément dans son orgueil et son amour propre.
-Annie ne me trompe pas, s'exclama-t-il assez violemment.
Elle haussa les épaules, indifférente, se leva sans rien dire de plus et rejoignit ses trois compagnons.
-On rentre, lâcha-t-elle tout bas.
Et, faisant demi-tour, ils reprirent leur marche synchronisée à travers la capitale anglaise.
Arrivés au quartier général -une ancienne bâtisse datant du siècle passé, située au milieu d'un dédale de ruelles sombres et abandonnées, dans un de ces quartiers qui vous foutent de sacrés frissons dans le dos-, elle sonna le rassemblement. Des dizaines et des dizaines d'hommes et de femmes vêtus de couleurs sombres, aucun d'entre eux ne dépassant la cinquantaine, affluèrent dans la grande pièce centrale des tous les côtés de l'immense bâtisse. La jeune femme était nonchalamment assise sur le plus grand et le plus confortable des canapés, discutant tranquillement avec ses acolytes. Elle aimait se sentir entourée par tous ces gens, et respectée, aussi. Puis, lorsqu'elle frappa dans ses mains pour obtenir le silence, ils se turent tous. Sans exception. Elle se fraya un chemin à travers la foule, et grimpa sur l'estrade au milieu de la pièce. Tous les yeux étaient braqués sur elle. Elle commença à parler.
-Je l'ai trouvé. Enfin...j'ai une excellente piste. Cette fois-ci est la bonne.
Des murmures sceptiques parcoururent la salle. Ce n'était certainement pas la première fois qu'elle faisait une pareille annonce. Cela faisait bien un an qu'ils tentaient piste après piste, sans arriver à rien. Enfin, rien se résumait à des bribes d'informations, soit presque rien. Un homme dans l'assistance se manifesta. Il semblait avoir la trentaine et leva le bras.
-Oui? lui répondit-elle.
-Comment on peut être sûrs que c'est vraiment la bonne cette fois-ci?
-Une intuition, dit-elle sèchement, tu connais?
Il se tut et reprit sa position initiale. Elle n'était plus que la fille du chef: Vanessa était la chef, et on apprenait vite à ne pas contester les décisions de la chef.
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Dark Revenge (Harry Styles Fanfic) AU
Fanfiction-Vanessa, approche, murmura l'homme d'une vois rauque. La jeune femme s'approcha vivement du quarantenaire allongé sur le lit au centre de la petite pièce sombre. -Oui, papa, lui répondit-elle. -Ecoute-moi bien, ma fille. Les Pierce sont chefs de ga...