Loon

Begining

« -Dis-moi maman...? Pourquoi je m'appelle Loon ? - Parce qu'il n'y a qu'une lettre de différence entre Loon et Moon, et qu'à défaut d'être la lune, tu seras toi, toi et personne d'autre, tu seras unique, tu seras mon étoile. »

   C'était elle, Loon Everhood, la fille avec qui tout le monde rêverait d'être ami, la seule et l'unique, celle dont au premier regard on tombe amoureux, enfin, il faut la connaître avant de la juger car même ceux qui pensent tout savoir d'elle peuvent se tromper.
Loon a son univers bien à elle, sa chambre est encombrée de tonnes de pilles de livres, elle lit tout le temps, même si c'est le plus beau jour de l'année tu la trouveras soit dans sa chambre, soit perchée dans sa tour bien à elle, « La tour » comme elle l'a prénommé se trouve sur le toit.
On y accède par sa chambre, il suffit juste de passer la fenêtre et de monter sur le toit, de franchir les bouts de bois et on y est, La tour.
Elle était parfaitement aménagée, à l'opposé de l'entrée trouve un tas de coussins, au dessus une grande guirlande avec un grand nombre de photos, des vieilles croutes de pizza sur la petite table basse devant le bout de canapé, un cendrier plein de cigarettes qui n'avait pas du être vidé depuis une éternité et un journal. LE journal de Loon celui où peu ont accès.
Elle ne fumait pas souvent mais quand elle fume elle en fume quasiment un paquet entier à elle seul parce qu'elle prend 3 bouffées, seulement 3 longues bouffées. Tout le monde est différent, chacun à sa façon.

17, oui, j'ai déjà 17 ans, le 12 juin et je suis en terminale parce que, comme la plupart des élèves qui ont sauté une classe, je savais déjà lire en CP,  tout comme mon meilleur ami et complice d'aventures John Palper qui lui, se vante d'être né un jour avant moi en prétendant donc d'être plus intelligent et plus vieux, forcément.. ce qui n'est pas logique puisque cela voudrait dire que les plus vieux sont tous plus intelligents les uns que les autres, mais l'intelligence ne se prouve ni en dates de naissance ni a ce qu'on a dans le cerveau car l'intelligence est l'art se savoir raisonner quand notre tête nous dicte les mauvais choix, l'intelligence et l'art de savoir écouterai son coeur quand l'on en a le plus besoin car lui seul saura nous guider, faut-il encore savoir déchiffrer ses paroles...à'

Joh' lui a tout pour plaire, il aussi Tumblr et aussi mignon que tous les gars des photos insta sur lesquelles on se demande comment ces gens là font pour exister, et oui je sais que toi aussi tu te dis ça en secret et que tu likes ces putain de photos et parfois même que tu les envoies à d'autres, non ?
Certes, il est aussi débile qu'intelligent par moments, mais tout le monde a ses défauts, non ?
Et, oui 15 années, 15 années que nous nous connaissons.
D'ailleurs, cette année c'est le bac, et on l'aura, parce que 1) pourquoi on ne l'aurait pas, 2) j'ai toujours eu de bonnes notes (même sans trop forcer on va dire), et que 3) il faut être sûr de pouvoir réussir pour réussir, et comme je le suis tout ira bien.
En tous les cas cela ira, bac en poche, on partira avec joh' on a tout organisé déjà, on partirait pendant une semaine dans les Alpes pour participer à un stage de parapente puis on verras bien où le vent nous mènera.
Je ne sais pas ce qui se passera, avant, pendant et même après.

« - Alors Loulou? Quoi de neuf aujourd'hui ?
- Rien qui ne t'intéresse mon Jojo'. Lui répondit la belle en coup de vent.
- Dis toujours.
- J'ai entretenu le carnet.
- C'est-à-dire ? Quelle partie ?
- J'ai fais la liste de ce qu'on devra emmener cet été, le stand sera prêt la semaine prochaine sauf si tu m'aides dans quel cas il le sera demain, et comme d'hab quoi enfin j'ai laissé mon esprit s'exprimer sur le doux papier blanc.
- Toujours aussi philosophique à ce que je vois.
- Pourquoi donc changerais-je ?
et sinon, je pourrais voir ? Enfin lire ?
- Bien sûr, une fois le moment venu aha, dit-elle toute en rigolant.
- Très drôle, et sinon t'as vu il va y avoir un nouveau.
- Un nouveau ?
- Bah ouais au lycée, il est arrivé hier dans l'après-midi, c'est ma mère qui me l'a dit.
La mère de Jo', était la principale du lycée de Ridgewood mais aussi le bras droit du maire Bill Coggings.
- Il s'appelle comment ?
- Je n'en sais encore rien mais apparement il est tellement beau que même Smenson est tombée sous son charme, mais ça je ne peut pas te dire comment je le sais, secret d'état.
- NOONNNN ? JESSICA SMENSON ? S'écria t-elle.
Jessica Smenson est la fille la plus en vue de toute la ville entière, tous les gars sont à ses pieds.
Mais la post bad a aussi ses secrets, comme tout le monde ici d'ailleurs.
Un soir où Loon se rendait chez elle pour un devoir commun de physique elle la surpris, assise sur le pas de la porte, effondrée, pleurant, sa joue gauche rouge écarlate, ses parents s'engueulaient à l'intérieur, elle s'est confiée à elle... Puis le lendemain tout allait bien, elle fit comme si rien ne c'était passé et celle a qui elle avait dit tant de choses la veille, avait été rejetée, oubliée, comme un mauvais épisode d'une série formidable.

- OUIIII ! J'te fais confiance, tu dis rien hein ?
- Bah oui, levant les yeux au ciels.
- Et sinon on a été nommés pour lui faire faire le visite du lycée et tout..
- Ah heu c'est plutôt cool nan ?
- Je n'ai jamais dis le contraire et je vais devoir te laisser, tu sais comment maman Palper est si son fils chéri n'est pas à l'heure pour le diner.
- Oh ouais,merde j'avais pas vu, file vite avant d'être privé de je ne sais quoi..
- Ça serait con oui, bisous.
Il s'en alla et le calme revint.

Le soir même, un garçon ajouta Loon sur Instagram. Il s'agissait du petit nouveau, à peine arrivé qu'il commençait déjà a chercher des filles à se mettre en poche, crétin...
Voilà ce qu'elle se dit.

21h03 -
• Salut, tu dois être Loon, je suis nouveau ici, c'est John qui m'a passé ton compte et c'est vous qui devez me faire visiter le lycée je crois donc voilà..  je m'appelle Ray COLSON.
• Ah, il ne m'en avait pas parlé.. et oui, je suis bien Loon. Comment ça va, c'est pas trop dur, de commencer une nouvelle vie sans mourir, enfin mourir dans un point de vu quand même, t'existes plus dans ton ancienne ville mais tu seras toujours dans le coeur de ceux que tu côtoyais, tu vivras dans leur coeur ?
• Eh bien.. aw.. je ne sais plus trop quoi dire enfin oui oui ça va merci et toi ?
• Alors que tu saches une chose, avant qu'on ne te raconte je ne sais quoi sur moi, je voulais te dire que je suis heureuse et triste, comme tout le monde, lunatique, en quelque sorte,.. Mais sinon je suis gentille hein et oui, je vais bien, merci à toi.
• C'est vrai que les gens sont méchants entre eux...
• Bah oui, c'est le triste sort de l'humanité, notre monde est comme ça, on recopie tous les autres de toute façon, on n'a pas envie de paraitre bizarre, juste parce qu'on est différent des autres.
• Je crois en tout cas que toi tu l'es.
• Heu.. merci ?
• Bon, je suis désolé mais je vais devoir te laisser il est déjà tard, j'ai été ravi, on se voit demain au lycée ?
• Un peu obligé de toute façon, bonne nuit le nouveau.
    ...

Elle était dans son lit, sa peluche Dumbo être ses bras, elle regardait son bureau, droit devant elle, des pilles de livres encombraient sa chambre, trainaient et occupaient l'espace qui restait encore inoccupé. Dans le pot noir, face à son regard, des marguerites, sept marguerites blanches, de douze pétales chacun, et sept coeurs jaunes égayant le tout, l'innocence.
Elle regarda ensuite les photos qui bordaient son lit, levant la tête, John, John, John et encore John, parce que c'était celui qui comptait le plus à ses yeux, que quinze ans d'amitié jusque là et pour toujours ne pourrait jamais être oublié. Ce garçon, ce nouveau, est ce que lui, lui, est ce qu'il pourrait tout changer, changer leur univers, gentil comme il parait, elle l'aime bien déjà mais trois, à trois, tout est toujours different. De multiples et diverses pensées traversèrent son esprit, son sourire disparu, de frêles larmes vinrent combler le vide, la musique dans ses oreilles, son téléphone s'illuminant au creux sa main, ouverte au ciel, comme si le portable était la clef de quelque chose, d'une porte qui ouvrirait sur un monde merveilleux, où seulement elle pourrait se réfugier.
Desseins tristes, puis pensées heureuses, le tout se mélangeant, formant un micmac dans une tornade, la tornade Loon.
Ses yeux se fermèrent tout doucement sur Sleep like a baby tonight, U2, embrasant tout, monde introverti, idées abstraites, un tout.

Pourquoi ai-je rêvé ? Qu'il m'aurait accompagné ? Si stupide j'ai été, d'avoir cru en cela.
Alors j'erre dans ce doux rêve brisé, écrabouillé, morcelé, défoncé,...
Qui fut pourtant si beau, si lisse, si merveilleux..
Je rêve et m'envole, oubliant la réalité, le chant mélodieux des dieux berçant mes songes, la labyrinthe de souffrance dans mon sillage je m'imagine, m'imaginais, puis je retombe, aussi vite que j'étais montée.
Le silence fracturant mon innocence, m'étouffant dans l'immensité bleue, le souffle coupé, ce que je j'attendais ne viendrait donc jamais. 

6h -
Réveil, et plus que deux semaines avant le bac.
Le réveil sonna, merde, soupira -t-elle, son téléphone n'avait pas chargé, merci aux génies qui ont inventés les batteries externes.
Un jean noir, une chemisette d'été, deux coups de déo, trois de parfums, mascara, sourcils, crème, tartine à la main, un paire de vans aux pieds, son Eastpak bordeaux à l'épaule, les clefs de la voiture, téléphone dans la poche et direction le lycée.