Prologue

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Noir. Il n'y a que du noir. Quelques étoiles. Des formes. Des couleurs aussi. Ces formes deviennent plus précises. Comme des portes, avec un reflet de moi déformé. Dans l'une je suis un garçon, dans l'autre je suis parfois seule, parfois en fauteuil, parfois jeune, parfois vieille, parfois malade, parfois c'est presque moi, à quelques détail près. Sur chacun de ces miroirs, il y a un symbole particulier. Un triangle à l'envers, avec une spirale dans le sens inverse des aiguilles de la montre. J'avance dans le long chemin d'étoile qui s'étale devant moi.
    Ce chemin scintille, il y a d'autre porte tout autour, chaque image de moi représente mon passé, mon présent, mon futur, ou une version alternative de moi. Sans mes défauts, sans ma familles, sans mes problèmes, sans mes erreurs. Est-ce que c'est vraiment moi ? Ai-je le même caractère ? Ne suis-je pas autant un amas de cellule qu'un amas d'erreurs ? Ces questions ne me fatiguent même pas, je n'ai pas tendance à réfléchir, ça m'ennuie, ça me dépasse parfois, je n'ai pas l'impression que c'est utile. A quoi bon réfléchir sur des question aussi philosophiques que futiles quand je peux juste vivre et m'amuser avec les autres ? C'est débile.
    J'ai remarqué un fait étrange avec ces portes, elle ne sont pas exactement en face les unes des autres, mais à chaque fois il y a une opposition entre deux. En face de la porte de moi vielle, j'ai la porte de moi enfant. En face de la porte de moi en fauteuil, j'ai la porte de moi quasiment comme ma vie, audacieuse et vivante, en face de la porte de moi seule, j'ai la porte de moi dans une fête avec mes plus fidèles amis, et en face de moi, j'ai un tas d'exemple possible.
Je continue de marcher, sans effort, une impression de légèreté, mais comme un poids sur mes épaules, quelque chose de pesant, lourd, puissant, monstrueux, titanesque mais si insignifiant, comme une menace que je ne verrais que lorsqu'elle sera mise à exécution, elle me traîne, me suit, me traque, je la sens, autour de moi, dans ma respiration, dans mes pas et mes mouvements, elle m’obsède autant que je l’obsède, elle prend possession de moi, tout en prenant ses distances, elle est là, elle a toujours été là, depuis ma naissance, depuis mes premières pleurs, depuis mes premières joies, depuis mes premiers pas, depuis mes premiers mots, depuis mes premiers câlin, depuis mes premiers amis, depuis mes premiers amours, depuis mes premières ruptures, depuis mes premières peurs, depuis mes premières angoisses, depuis mes premiers problèmes, depuis toujours ; elle est là, pour tout le monde, tout ces gens que l'on voit heureux, tout le monde se méfient d'elle, ils ont tous peur : elle nous terrifie cette fatalité. Mais pas seulement la fatalité de la mort après une vie, non, c'est bien plus que ça. Le destin, selon nos actions, le monde change, et si n'importe quoi se serait passé autrement alors le monde n'aurait jamais été le même.
    C'est ce que représente ces miroirs, toute les choses que j'aurais pu faire différemment, on que je ferais plus tard. Me dire que tout ces choses arriverons un jour me terrifie. La fatalité me terrifie, oui. Je n'ai jamais eu peur de prendre des risques, car j'ai un sentiment de sécurité profond, alors je fais ce que je veux, si ça m'amuse. Mais me voir dans des formes plus pitoyables les unes que les autres me terrifie. J'ai peur que ça m'arrive. Ou même de savoir que dans un monde parallèle c'est arrivé me terrifie.
Quand je me vois enfant, je sais que, dans ce monde, cette fillette est morte jeune, ce n'est pas exactement moi, même si elle à mes gènes, mon nom et mon enfance, ce n'est pas moi. Dans ce miroir, je vois une gamine, de sept ou huit ans, elle rigole, et joue avec un ballon, et quand je m'approche, elle s’approche aussi, imitant mes mouvements. La fatalité viens aussi avec nous. L'enfant a les cheveux bruns si foncés qu'elle a de léger reflet presque bleu, des yeux couleur océan très grand, un visage plutôt harmonieux, les joues et les lèvres rose. Ses cheveux n'ont jamais été coupée, elle est née avec des cheveux noir et des yeux bleu, et les a toujours. Ses cheveux sont attaché en une  longue queue de cheval naturellement bouclé.
    Elle à les genoux et les vêtements un peu sale, plein de terre, même sur son visage. Je sais qu'elle aime les jeux de garçons, elle est fascinée par l'histoire, dans tout les pays, elle connaît déjà quelques anecdotes croustillante. Les enfants ne l'aime pas trop car elle un peu étrange, le bleu à toujours été sa couleur préférée. Elle ne porte que ça, même si elle met des jupes bleues, les autres fille disent qu'elle n'est pas assez filles, les autres garçons disent qu'elle est trop fille. Elle se dit qu'elle s'en fiche, que jouer toute seule c'est mieux car personne ne te dit tes règles. Mais en vrai, elle est un peu triste, car elle veut avoir des amis, comme les autres enfants. Sauf que les autres ne veulent pas d'elle. Alors elle est seule à jouer avec son ballon. Je peux le voir dans ses yeux, aussi profond que l'océan. Elle est magnifique cet enfant, elle ne le saura jamais.
Lorsque je m'éloigne du miroir, le temps reprend son court. Je me vois moi, jouer toute seule, et au lieu de faire comme mes parents on dit « Si ton ballon est sur la route, ne cours jamais après ! ». Je fait ma tête de mule et cours après. Mes parents ne me surveillait pas à ce moment, ils regardaient les pigeons de disputer un morceau de pain. Sur le symbole étrange, le sang coule déjà. Et je me vois, ce petit bout de moi, partir en éclat.
    Et je me réveille.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 04, 2018 ⏰

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