Chapitre 1

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J'aurai aimé que cela débute par une routine matinale et se termine par « Ils vécurent ensemble et eurent beaucoup d'enfants dont l'homonyme chacun de vous qui êtes en train de lire mon histoire... » Hélas ! il s'agit de MOI donc cela ne peut être une histoire à l'eau de rose. Parfois je me demande si je n'ai pas été maudite. Calmez-vous ! Je suis croyante je pratique ma religion et je ne rate pas mes prières mais je... bon trêve de bavardage vous allez comprendre du moins je l'espère...

Hélène Diouf ma petite mamounette, la meilleure des mamans, la femme de ma vie. J'ai tellement envie de lui montrer de manière permanente en théorie et en pratique que je la porte au plus profond de mon être mais vous savez, mon principal problème c'est que je suis inexpressive. Sans oublier le fait qu'on se dispute beaucoup. Parfois je ne la supporte vraiment pas. On dit souvent qu'il faut montrer aux personnes qui comptent pour nous la place qu'ils occupent dans nos cœurs sachant que la vie peut ne pas nous donner l'occasion de le faire demain mais bon ce n'est pas de ma faute si je n'arrive pas à traduire mes sentiments en mots.

Une battante hors pair, ma mère n'engage jamais une domestique pour les taches ménagères. Chaque matin après sa prière, elle prend le plaisir de faire tous les travaux nécessaires pour notre petit appartement. Femme au foyer, combative, énergique et très respectueuse. Elle est ce genre de personne toujours joviale taquine, d'une joie de vivre légendaire néanmoins il suffit d'essayer de voir au-delà de ce qu'elle laisse paraître pour se rendre compte qu'elle est triste et se sent seule depuis la mort de Papa il y a deux ans.

Si je reprends ses propres mots, elle ressent toujours ce grand vide, cette solitude et cette peur constante de faillir à sa mission depuis qu'elle a réalisé que là où elle en est, elle est seule dans ce combat consistant à nous guider dans ce monde flou, de satisfaire nos besoins quotidiens, de s'occuper comme il faut de ses enfants dont mon frère jack âgé de onze ans et moi. J'ai constamment l'impression d'avoir tout le poids du monde sur moi depuis ce soir où je l'avais entendu discuter avec son frère tonton Djiby et sortir de tels propos. A partir de ce moment je me suis dite que je n'ai aucunement le droit de la décevoir...Contre vents et marrées je me battrai, embûches sur embûches je supporterai, situations débordantes je maîtriserai, chutes aussi monumentale qu'elles soient je me relèverai enfin fière je m'en sortirai.

Quelle pipelette je fais ! Je vous ai narré une partie de ma vie sans me présenter au préalable. J'ai été baptisée sous le nom de Mamy Cira Cissé j'ai 17ans, élève en classe de terminale L2 au Lycée Maurice Delafosse. Teint d'une noirceur d'ébène, taille d'une petite sirène, je suis macha'allah gâtée par la nature et je me sens plutôt bien dans ma peau. Mes amies ont tendance à me dire que je néglige un peu trop mon physique, je ne suis pas la mode, jamais de maquillage etc. Quand est ce qu'elles comprendront que ma façon de vivre, mes décisions qu'elles plaisent ou pas ne regarde que moi et personne d'autre ? Je n'ai tout simplement pas encore le temps de prendre soin de moi.

Il est déjà 06h, j'ai cour à 08h mais toujours égale à mes principes, je demeure le khalif général des retardataires.

__Mamy tu te réveilles ou pas jeune fille ? Il y a l'école qui T'attend ! Cria ma mère depuis le couloir.

__ Ohh Maman je n'ai pas bien dormi je partirai à 10h. Lui répondis-je toujours somnolente.

__depuis quand fuis tu les cours ? Renchérit-elle en faisant irruption dans ma chambre. Tu es sérieuse là ? Réalises-tu la situation dans laquelle nous vivons ? Il t'appartient, demain, de prendre soin de ton petit frère quand je ne serai plus là. De te débrouiller pour ta survie, et celle de ton frère. Et aujourd'hui, à fleur d'âge, au cœur de ta réussite, à ta jeunesse, tu es là à me regarder droit dans les yeux me disant que tu vas fuir les cours pour rester clouer dans ton lit. Fainéante tu ne sais absolument rien faire de tes mains et t'es paresseuse de surcroît. Je me demande le crime que j'ai pu commettre pour donner naissance à une Fille telle que toi. Si ton papa était là, il t'aurait enterrer vivante. Chienne. Tu me fais pitié. Si seulement on choisissait nos propres enfants...Termina-t-elle en claquant la porte violemment. C'est claire elle s'est levée du mauvais pieds.

Destins croisés {Terminée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant