Chapitre 2: Fourmillements

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Merde... Merde... Merde !

J'étais dans les vestiaires, assise bien droite sur l'un des bancs, les mains sur les genoux, figée dans cette position depuis dix bonnes minutes. C'est impossible, comment avais-je pu faire ça ? Est ce que je délire ? Ouais ça doit être ça, je me tape un putain de délire !

Mon cerveau fumait, cherchant désespérément une solution à ce qui venait de se passer.
Un robinet devait fuir dans les toilettes, les gouttes tombants en un rythme constant. Bruit qui devenait de plus en plus persistant, gênant.

Je commençai peu à peu à perdre patience, d'abord les 'crises' puis cette hallucination... J'avais besoin d'aller me reposer et seul mon chez moi pouvait me rapporter ne serait ce qu'un peu de calme dans cette journée chaotique.

Je sortis des vestiaires à la hâte, il ne fallait pas que je rencontre qui que ce soit vu l'état du panier. Pour une fois j'eus un peu de chance dans le malheur en quittant la salle sans encombres.
Je pris le chemin du retour en marchant tranquillement entre les hauts bâtiments de la ville sans rencontrer grand monde. Il y avait très peu de passants et je m'en réjouissais. Seules quelques voiture passaient de temps à autres ne laissant jamais trop longtemps les rues silencieuses.
J'enroulai mes bras autour de moi, je me sentais faible et fatiguée. Il devait être dix heures et je voulais retourner me coucher.

Je me mis à rire nerveusement, rire qui fit lever le peu de visages autour de moi. Honteuse, je décidai de faire un détour et marcher un peu plus longtemps malgré mon envie de dormir. Peut-être que prendre l'air me fera du bien. Alors au lieu de continuer tout droit je tournai à droite, me retrouvant dans une rue étroite et assez sombre.

Je frissonnai.

J'étais encore en tenue de basket, c'est à dire en débardeur et short. Bien que nous étions au mois de mai, l'air était doux, et j'avais froid.

D'habitude je me vantais de ma capacité à résister au froid, étant une descendante des vikings, et oui maman est norvégienne, le froid ne m'atteignait jamais en cette saison.

Pourtant...

Mon souffle commença à se dessiner devant moi, comme si l'air s'était rafraîchi de quelques degrés et que la température de mon corps avait grimpé...
Mon poil se hérissa...

Je fus parcouru d'une sensation désagréable, des picotements taquinaient l'arrière de mon crâne comme si mon corps m'avertissait d'un danger. Cette sensation se fit plus forte et j'eus la nette impression que quelqu'un me suivait.

Une bouffée d'adrénaline anima mon corps, je n'hésitai qu'une fraction de seconde avant de me mettre à courir à toutes jambes. Il fallait que je quitte cette allée sinistre. J'accélérai au maximum ma course et rejoignis au plus vite mon studio qui ne se trouvait qu'à l'angle de cette longue rue lugubre.
Une fois arrivée devant la porte j'étais à bout de souffle.

Je cherchai maladroitement mes clés que j'avais dans la poche de mon short et tentai d'ouvrir tant bien que mal la porte. La tête me tournait, je voyais trouble et mes mains tremblaient.

Ok, je suis en train de mourir.

Ça en faisait beaucoup trop, trop en une matinée. Je sentis les larmes me monter aux yeux, n'aidant en rien à y voir plus clair... A mon plus grand soulagement après plusieurs vaines tentatives je réussis par miracle à insérer la clé dans la serrure.

« Ooooh merci mon Dieu... Ouais euh compte tenu de ma matinée je retire ce que je viens de dire... »soufflai-je.

Je fermai prestement la porte et fonçai sur mon lit sans même prendre le temps de me déshabiller.
J'avais besoin de sombrer dans un profond sommeil pendant un moment.

moons' silent secretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant