La musique se meurt et les applaudissements fusent dans le théâtre rouge. Ce soir, c'est la petite compagnie de danse de la ville d'à côté qui se produit. Tandis que les familles et les amis proches applaudissent la fin de la première danse, un autre groupe entre en scène et se met en place. L'ambiance est rouge et les sentiments sont bleus.
Monsieur Naurier ainsi que sa femme et leur fille aînée âgée de 14 ans, Maria, acclament avec plus d'entrain que précédemment les nouveaux arrivants, le sourire jusqu'aux oreilles depuis que les yeux de leur petite dernière brille d'excitation sur le devant de la scène, leur petite fille de dix ans, Hegoa.
Sur scène on peut entendre le souffle des enfants, angoissés à la vue des regards des plus grands, mais la volonté est plus forte que la peur, elle est communément propager dans leur cœur.
Les lumières de la salle disparaissent en même temps que la jolie lumière bleutée de leur chorégraphie s'installe sur scène.
Les violons laissent leur sonorité prendre l'espace.Les enfants s'élancent de part et d'autre sur la petite scène en bois, ils montrent enfin le fruit de toutes ses après-midi de répétitions.
Hegoa, dans sa robe claire parsemée de paillettes couleur or, est perdu dans son univers. Cette petite fille ne voit plus que ses pas mouvementés et ses bras s'élançant d'un endroit à un autre. Les lumières de la salle lui procurent une adrénaline délectable. Il lui était impossible de raconter cette sensation, elle sentait son cœur se réchauffer et son sourire briller de sa bouche jusqu'à ses yeux. On sentait la sueur des enfants dans toute la salle, ça rendait le spectacle d'autant plus beau. Pour Hegoa, le spectacle est magique : les lumières bleutées, le public souriant, les sensations dans le ventre.
Les derniers applaudissements se perdent dans l'air pesant du petit théâtre, les plus pressés se sont déjà déplacés vers la sortie. Maria est bien heureuse que ce spectacle est prit fin, non pas qu'elle n'aime pas cela, mais l'air chaud est bien trop insupportable cet été.
La foule attend dans le hall, non sans impatience, le retour des plus petits. Cecilia, la mère de Maria et Hegoa, attend seule la cadette de la famille. Maria et Ali, le père de la famille, sont déjà partis regagner leur petite voiture grise dans le parking en face du théâtre.Une fois le chemin vers leur maison entamé, Hegoa commença à raconter, à qui voulait bien l'entendre, toutes les sensations qu'elle eut éprouvé durant sa prestation.
- « [...] plus tard 'ria, tu verras bien que je serai la plus grande de toutes les danseuses ! s'exclama Hegoa à l'encontre de sa sœur aînée.
- Bien sûr, j'en doute pas. » Répondit celle-ci d'un air qui se voulait bienveillant.
Suite aux paroles de Maria, un grand sourire prit place sur le visage brun d'Hegoa.
- « Je deviendrai une danseuse étoile. »