❝𝐁𝐑𝐎𝐊𝐄𝐍 𝐂𝐎𝐌𝐏𝐀𝐒𝐒 → 𝒽𝓎𝓊𝓃𝓁𝒾𝓍

❝Ⅷ

Les flots ravageux dégoulinant de ses yeux. Ce rêve lui bavait à l'extérieur. Comme un tuyau fuyant sous ses paupières. Le jeune homme tendait son bras pour attraper une main invisible au dessus de lui. Avec un peu d'imagination, Félix serra fort qu'il pouvait la petite paume. Le téléphone sonna, et les paupières imbibées de sueur s'entrouvrirent un peu. Rien qu'un fil de lumière rentra à l'intérieur de l'oeil du sydneysider, et il respira.

"Encore une fois, ce ne sera pas lui. Encore une fois"

Olivia le regardait, suspicieuse, et posa le petit déjeuner sur la table à ses côtés. C'est quand le jeune homme se retourna qu'il se rendit compte d'être sur le canapé. Il grogna, et la collégienne à ses côtés leva les yeux au ciel.

- Encore ces cauchemars?

Félix une fois relevé attrapa la tasse de café.

- Si penser à Jinnie en est un, alors la réponse est oui. Bordel Oli, j'ai envie d'y aller. Je suis sûr que quelque chose cloche.

- Quand vais-je enfin profiter de mes vacances dans ce monde de fous?!

Félix tenu fermement sa main et la serra au niveau du poignet. Il le fit de plus en plus fort, jusqu'à ce que Olivia décide de se libérer d'elle-même.

- Quand je disais vivre dans un monde de fous, marmonna-t-elle.

- Cesse de te plaindre. La douleur est infine par rapport à ce que je vis actuellement.

- Va-voir un psy. Moi, je peux rien pour toi.

- Menteuse! Tu sais ce que je pourrais faire, tu as toujours une réponse à tout.

- Evidemment, mais c'est insensé!

- Dis-moi! Bordel Olivia, dis-moi avant que je ne t'encastre la tête dans le mur.

Elle réfléchit quelques secondes. Bien sûr qu'il y avait une solution avec Olivia Lee. Soudain elle ouvrit la bouche, se passa la main dans ses cheveux presque châtains, avant de lui dire, posément.

- Tu pourrais partir en Corée. Vous êtes correspondants, non? Tu dis que tu veux des réponses, il ne pourra que te répondre positivement. Je parle d'expérience. Le face à face est inévitable pour obtenir la vérité.

Félix observait les bords du fauteuil coulant vers le sol. Leurs parents rentraient dans une petite semaine. Aurait-il le temps pour trouver un vol Sydney-Seoul? Pourrait-il même le payer?

- Si Papa et Maman l'apprennent? Tu sais bien comment je me suis fait allumé l'autre fois pour la balade improvisée dans le désert, alors à l'étranger je vais plus pouvoir vivre.

- Je te couvrirais. Je suis la meilleure, rappelle-toi!

Un peu sceptique, elle leva la tasse vide au dessus de sa tête.

- AAAH! Veux-tu arrêter de me regarder avec cet air de chien battu?! J'ai commandé tes billets. Tu iras en Corée le mois prochain. Et je l'ai dis à Maman et Papa. Ils ont compris que tu n'allais pas bien. Alors, content, rassuré?

Félix rit en serrant sa petite soeur dans ses bras. Il lui ébouriffa affectueusement les cheveux. Elle râla, et le frappa dans la nuque doucement. Félix trouva à cela un côté à la fois cute et ridicule. Un truc bien à l'Olivia.

- T'es vraiment qu'un crétin! Sais-tu combien de temps j'ai passé à me lisser les cheveux ce matin?

Un sourire en coin, le jeune homme regarda vers la porte d'entrée, quand il vu la silhouette masculine qui se préparait à appuyer sur la sonnette.

- Qui vas-tu voir cette fois? Qui est le dernier? Darnell? Giovani? Sullivan?

- Terence! Et cesse d'être jaloux parce que je sais que tu trouvais les autres très beaux.

- Mais?

Elle lui tira la langue, l'air fier, avant d'enfiler sa veste et de sortir. Elle s'amusait à se moquer de son frère, lui qui n'a jamais eut de quelconque petite amie. Il s'en fichait bien. Enfin...C'est ce qu'il se disait pour éviter de regretter des choses inutiles. Quelques minutes passèrent, il se mis à penser au fait que la porte de Hyun Jin pourrait restée close à son arrivée. Il fit la liste de tout ce qu'il emportera. Problème: Dans un mois, il serait en cours. Et louper les premières semaines de l'année scolaire le retarderait inévitablement. Mais, tant pis, se dit-il, il avait ses priorités. D'ailleurs, comment Olivia a réussit à convaincre les parents de faire sécher Félix? La petite était maligne. Elle savait où et quand frapper, avec un doigté indéniable.