Nouvelle #1 :A bientôt..

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Il était vingt deux heures et je décidai de commencer à attendre mon train en observant la grande horloge se dressant au-dessus de l'impressionante porte de bois. J'étais en train d'observer le cadran de ce si bel édifice qu'était la gare quand je commençai à ressentir un certain embarras que je ne pus associer à aucune chose si ce n'était la fatigue et l'ennui. Puis, au bout d'une dizaine de minutes à observer les passants déambulant dans la rue, l'horloge et toutes les monotonies de la ville, je compris l'origine de mon malaise. J'avais l'impression d'être épié et croyais voir des ombres m'observant. Pris par ce déplaisant sentiment, je décidai donc de retourner à l'intérieur du bâtiment. Il faisait noir; l'obscurité et la fatigue altérant mes sens, je choisis alors de m'asseoir sur un banc pour me relaxer. Il restait encore une heure quarante à patienter.

Je restai comme cela environ trente minutes, semi conscient, assis sur un petit banc fait de bois et de métal. Avec le temps, la plupart des voyageurs se pressaient et disparaissaient tels des petites colonies de fourmis attirées par des morceaux de sucre. Avec le temps, on était passé de dizaines de voyageurs déambulant à quelques personnes éparpillées sur les quais. Puis, soudain, il me sembla voir une forme inhumaine qui chuchotait quelque chose ; j'étais assez effrayé mais je me dis que ce n'était qu'une hallucination due à la fatigue et à la légère mais si particulière brume me faisant penser à un macabre récit d'Edgar Allan Poe.

Plusieurs minutes plus tard je me réveillai de la faute d'un curieux sifflement provenant du fond des quais. Animé par un étrange sentiment de curiosité morbide je décidai donc de m'avancer vers le bout des rails. Là-bas, je fus encore plus inquiet à cause de la pénombre grandissant d'autant plus et de l'insolite sentiment d'indisposition que je ressentis à ce moment précis.

Une poignée de secondes plus tard j'entendis quelqu'un chuchoter mon nom et là que vis-je ? Cette créature de dos avait une forme humanoïde mais l'atmosphère qui régnait autour d'elle laissait penser à une espèce de fantôme; des mains pâles, des cheveux d'un noir de jais et une robe de mariée. A ce moment précis la terreur était entrée en moi et je fus paralysé. Je sentais mes poils se dresser et mon pouls s'accélérer. D'un seul coup je me souvins, ces cheveux, ces mains et cette voix me laissaient croire que c'était ma défunte épouse Berenice. Je commençais à reprendre mon calme quand soudain elle dit « j'attends ça depuis longtemps, rejoins-moi ». La terreur que cette phrase m'inspirât était indescriptible et je ne sentais plus mes membres. Mon sang était plus froid que celui d'un mort et je me croyais dans un rêve.

Je ne pouvais plus contrôler mon corps ; j'étais ensorcelé, fasciné, envouté et à la fois horrifié. Je ne contrôlais plus mon corps. J'avançais mécaniquement. J'avançais, oui j'avançais je ne savais pas pourquoi, je ne le voulais pas mais j'avançais. J'avançais encore et encore. Vers les rails. Vers ma femme. Vers Berenice. Puis soudain la lumière, je ne vis plus rien l'espace de trois secondes et je sentis le souffle amené par le train sur l'entièreté de mon corps. Il était enfin arrivé, aurais-je halluciné ? Il faisait noir et j'étais fatigué mais lors de ma montée dans la locomotive j'eus la singulière impression que toute ma création nerveuse n'en était pas une. Tout cela n'était sans doute qu'une illusion. Enfin le doute resta et reste encore en moi lorsque je vous écris ces quelques

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A bientôt...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant