C H A P I T R E 1

8.2K 487 36
                                    


PREMIERS CHAPITRES EN EXCLUSIVITÉ DE LA VERSION D'ÉDITION 


En portant l'un des plateaux-repas sur la terrasse du toit de la bâtisse, je perçois déjà les exclamations générales. Sans doute une énième querelle sur la façon dont Méduse a géré les événements ces derniers mois. Je m'installe près de la principale concernée qui amène son verre à ses lèvres sans broncher après m'avoir gratifié d'un sourire pour me saluer. D'une oreille distraite, j'écoute les disputes ainsi que les paroles de Cerbère qui rugit comme un lion face à ces diffamations. Sans arriver à m'en empêcher, je ricane. Ils ont tous plus ou moins réussi à rester patients, enfermés à l'hôpital et voilà qu'après ces instants de tranquillité, tout semble virer à la catastrophe.

— Tu assistes à ton propre procès sans broncher ? remarqué-je avec cynisme.

— Les hormones de la crise de la trentaine lui montent à la tête, que veux-tu ? rétorque-t-elle en levant son verre dans la direction d'Aker qui lui adresse son majeur.

Ces chamailleries n'ont rien de méchantes : au contraire, on s'entend plutôt bien. Seulement, en ce moment, cette entente ne concerne ni les couples ni les amitiés. Aker, Fenrir et Scylla, à mon plus grand étonnement, font partie de ceux qui pensent qu'il faut utiliser la clé et ne pas perdre de temps. À l'inverse, la stratégie de Giulia est d'attendre la bonne occasion. À vrai dire, je ne vois pas vraiment ce qu'elle entend par là, mais il y a tellement de choses qui tournent dans sa tête que je suppose qu'il doit y avoir une bonne raison à cela.

— Si on lâche la bombe ici et maintenant, je ne suis pas certaine que ça ait le même impact, déclaré-je en mentionnant la clé.

— On ne peut plus retourner chez nous, ce ne sont pas les médias de ce pays qu'il faut contacter, mais les nôtres.

— Un scandale comme celui-là, tu peux être sûr qu'on a trois quarts de chance qu'il soit étouffé. Ce n'est pas à cette échelle qu'il faut viser. On doit taper beaucoup plus fort en touchant les médias des États concernés, explique calmement Cerbère.

— D'accord et on attend quoi au juste ? contre-attaque Fenrir.

— On patiente jusqu'à ne plus être en ligne de mire. Je te rappelle que le groupe avec lequel travaille mon père afin d'avoir la clé a des réseaux de partout. Cela ne me surprendrait pas que cette mafia soit ici, en Italie étant donné qu'il y a vécu après nous avoir abandonné, intervient Giulia.

— Ils ne vont pas disparaître du jour au lendemain, lui fait remarquer Scylla. Qu'est-ce que ça change ?

— En Serbie, c'est la merde. Les deux camps continuent de s'affronter et j'ai déjà eu des retours comme quoi des alliés de Nikola sont allés sur place. On attend juste que leur force de frappe se déplace suffisamment loin de nous pour ne pas avoir un réseau entier qui nous tombe sur la gueule. Ce dont on a besoin, c'est de gagner du temps, articule Giulia. On n'en aura pas si on agit quand ils seront tous là, ils finiraient par nous retrouver.

— En créant un scandale et en donnant un os à ronger aux médias, on redeviendra aussitôt des cibles. On a plus de chance de s'en sortir si notre source de problème se déplace en Serbie, compris-je.

— Sinon, il faudrait créer un stratagème afin de rester discrets, propose Seth.

— C'est brillant, mais tu comptes faire comment ? Nous dénicher des capes d'invisibilité ? ironise Giulia. Écoutez, je sais que vous avez envie qu'on en finisse, mais croyez-moi, ce n'est pas le moment.

— Pourquoi on n'a pas fait ça plus tôt, hein ? continue Aker. Pourquoi on n'a pas balancé direct l'info quand on était encore en Serbie avant de se faire interner ? Ça nous aurait épargné un tas d'emmerdes.

𝐒𝐂𝐀𝐍𝐃𝐀𝐋𝐄 (ÉDITÉ) - T2 : La Revanche d'IsisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant