Chapitre 1

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La dernière feuille de l'arbre, blanchit par le givre, tombe lentement. Au loin, le ciel se colore d'une belle teinte indigo et quelques buses volètent, flirtant avec les nuages.

J'admire une dernière fois ce paysage qui me rattache à mon enfance et descend au salon où ma mère m'attend pour partir à l'aéroport.

-Kamiyu, viens là. Ne boudes pas s'il te plaît...

-Où est Aïta ?

-Il est dans le range-tout.

J'acquiesce et pars mettre mes chaussures. Mon père sort avec une petite boite marron et je le suis jusqu'à la voiture où j'arrive à mettre, non sans difficulté, ma valise et mon sac de sport. Ma mère nous rejoins et nous nous installons dans la voiture.

-En route pour une grosse heure de route ! (s'exclama mon père)

-En route pour une grosse heure de route... (soupirai-je)

Je mets mon casque et lance ma playlist. Je commence tout juste à dodeliner de la tête comme une teubé quand ma mère se tourne vers moi et parle en playback. J'enlève donc mon casque et...

-...asque et branche ton MP3 sur la radio. Fais-nous profiter.

Je lance un clin d'œil à mon père, passe un câble à ma mère pour qu'elle branche ma musique et choisis la bonne chanson pour "lui en faire profiter."

-"...Mais le meilleure moyens de les éviter, c'est de s'en protéger. Vive la fellation, vive la sodomie..."

J'explose de rire devant l'air scandalisé de ma mère et tape un high five à mon père avant de lui rappeler de regarder la route car terminer éclatée contre un camion poids lourd n'est pas dans mes projets. Je change de chanson pour éviter que ma mère nous fasses un infarctus et mets à la place Show must go on.

Trois quart d'heure plus tard, nous arrivons sur le parking de l'aéroport. J'aide mon père à décharger la voiture et nous rentrons dans le hall. Il est assez petit mais je frissonne quand même ; les grands espace bondés me mettent mal-à-l'aise. Au moment de partir, je me retourne vers mes parents et leur saute dans les bras. J'ai l'impression de me retrouver dans un de ces films de merdeux avec la scène "Keur Keur Love de l'amour de la vie est parfaite" que je trouve beaucoup trop niaiseuse sauf que là c'est pour de vrai...

Un petit sourire triste aux lèvres, mon père sort la boite marron et me la donne en me demandent de ne l'ouvrir qu'une fois arrivée au Japon. Je les embrasse une dernière fois et monte dans l'avion. Je demande à une hôtesse où se trouve ma place et m'installe. Un fois passer les consignes de sécurité, un steward me propose à manger. Je prends une barre chocolatée et allonge mon siège. L'avion décolle et la sensation est incroyable : ça me chatouille le ventre, c'est vraiment très agréable. En m'allongeant je fais tomber la boite que mon père m'a donné.

Je la regarde un petit moment puis décide de l'ouvrir. Je trouve à l'intérieur un CD, un petit carnet, et un écrin bordeaux. Je suis émerveillée par ce dernier objet, il est "tout doux, tout choux", comme aurait dit Satine. Satine... Elle me manque. Beaucoup. Ça fais quoi, deux ans qu'on s'est pas vue ?

Enfin ! C'est pas le moment d'être nostalgique. Je chasse ces souvenirs de ma tête et ouvre  le magnifique écrin. À l'intérieur se trouve un tout petit bracelet en or avec une rose rouge sang ornée d'une petite perle blanche.

-Mais c'est le modèle que j'ai dessiné avec Aïta !

Je contemple un instant cette merveille puis décide de me la mettre. Avec cette petite chaînette à mon poignet je me sens plus belle que jamais ; c'est la même sensation à chaque fois que j'essaie un des bijoux de mon père.

Me rappelant ce que m'a dit mon père, je range la boite pour ne l'ouvrir qu'un fois arrivée au Japon. En attendant, je regarde un film mais décide d'éteindre la tablette et d'admirer plutôt le paysage. Je m'endors finalement devant toute une flopée de nuages cotonneux.

Le grésillement du haut parleur me réveille et le pilote nous préviens que nous descendons. J'attache ma ceinture, mets mon casque et regarde à travers le hublot pour profiter de la descente. L'avion penche légèrement vers l'avant et passe la barrière des nuages. Je découvre là, étendue sous mes yeux, une ville nocturne illuminée par des million de néons, c'est incroyable !

Je m'achète un portable avec une carte prépayée et envoie à mon cousin "Je suis arrivée. Tu viens quand ?". Je m'installe dans le café de l'aéroport et commande un chocolat chaud et une chocolatine puis attends sa réponse qui ne tarde pas à arrivée : "Suis soiré call taxi" . On se sens tellement aimée...

Une vague de monde entre dans l'aéroport, un avion viens sans doute d'atterrir... Soudain, une petite voix très aigüe me harponne les tympans :

-KAMIYUUUUUUUUUUUUUUU !!!!!!

Surprise, je me retourne et cherche le coupable de ma soudaine surdité qui n'est autre que ma cousine accompagnée de son frère et de sa grand-mère.

Ils avaient peur que je ne les reconnaisse pas ou quoi ?

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Ils avaient peur que je ne les reconnaisse pas ou quoi ?... Bon après, il est de notoriété publique que la discrétion n'as jamais était le point fort de la famille Sazaku. M'enfin, passons. Je les rejoins et nous nous dirigeons tous les quatre bras dessus bras dessous vers la voiture...

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