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Le bruit des voitures. Le bruit des moteurs. Le bruits des hommes. Le bruits des autres couvrant les cris de désespoir. Les cris qui roulent et se perdent dans cette foule qui nous hue. Cette foule qui fait notre procès. Procès pour avoir aimé, procès pour avoir crié. Le juge, nous regarde avec des yeux froid et lasse. Il classera cette affaire comme toutes les autres. Il a l'air fatigué mais toujours moins que nous. Ses yeux scrutent notre visage à la recherche d'une anomalie. Son regard s'arrête quelques secondes sur nos cernes, puis sur nos cicatrices. Il ne réfléchit pas vraiment. A peine nous avait il vu, qu'il nous avait condamnée. Il ouvre sa bouche grasse et pâteuse. Il triture ses doigts et passe sa main sale dans ses cheveux à la coupe irréprochable. Il pousse un soupir, feignant l'hésitation. Son regard se tourne vers nos avocats. Leurs yeux globuleux sont grand ouvert. Ils savent depuis le début que cela ne sert a rien. Ils mènent se combat comme un homme envoyé à la mort. Au fond ils font ça pour se donner bonne conscience. Pour enlever le sang qui coule sur leurs corps. Un sourire résignés est même dessiné sur leur visage. Le juge va finalement donner le verdict. Sa voie roque, usée par le temps et les vices, sort enfin.
"Condamner, crit il en nous regardant bien dans les yeux, condamnée pour avoir aimé des hommes qui ne seront jamais votre. Condamnée pour avoir voulu survivre. Condamnée pour vous être battue contre vous même. Condamnée pour avoir salie notre société."

Je regarde cette foule qui hurle. Je sais que tu la vois, toi aussi. En apparence ils ne hurlent pas. Ils murmurent et nous regardent désolés. Mais toi tu peux les voir. Leurs masques est brisés. Ils hurlent clamant que nous sommes différentes. Ils hurlent, avec leurs visages laids, déformés par leurs avidités. Ils n'ont qu'un seul visage. Ils me font peur. Depuis la première fois depuis le début de se procès je le tourne vers toi. Tu es si jolie. Tu semble énervée, au bord de l'explosion. Tes yeux pleins de colère se pose sur moi. Tu me supplie du regard de dénoncer cette injustice. Un sursaut de vie m'anime. Je voudrais m'enfuir. Te prendre par la main et te trainer moins de cette absurde procès, de ses juges barbares et de ses avocats infâmes. Avant que la sentence ne soit prononcée. Alors je te regarde et te murmure :

" Avant de délibérer la société et ses dirigeant vont s'isoler. Et toi et moi. Tu sais ce qu'on va faire?"

Tu me souris. Bien sur que tu le sais. On va s'en aller. Quitter nos enfers et retrouver nos rêves. Toi et moi on peut s'en aller. On attendra juste d'être isolée.

Toximania celui ci il est pour toi.

Les maux du silence.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant