𝐦𝐚𝐢𝐧𝐭𝐞𝐧𝐚𝐧𝐭 𝐬𝐞𝐮𝐥𝐞 • 𝐭𝐨𝐦𝐞 2

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PDV de George

Je regarde le paysage défiler au travers de la vitre du train nous éloignant petit à petit de nos familles et amis. Assis ici, loin de Ruby, je me demande si j'ai fais le bon choix. Si ma place n'est pas à ses côtés. Combien de fois ai-je rêvé de ce moment ? Le moment où je partirai, en route vers mon rêve, devenir chanteur. Et maintenant, si proche du but, je ne suis plus sûr de rien.

Je m'en veut de partir. De la laisser. Mais je sais aussi qu'elle ne m'aurait pas laissé le choix. Je me demande si je suis à la hauteur.

Autour de moi, les garçons sont eux aussi plongés dans leurs pensées. Nous sommes silencieux, le regard dans le vide. Dans quelques heures, nous réaliserons notre rêve, pourtant, nous semblons tous assez triste de partir.

C'est étrange, de partir. Loin de chez moi, de ma maison, mon lit, ma sœur, ma mère, mon chien. Ne plus allez au lycée, ne plus rentrer, faire ses devoirs, promener les chiens avec Ruby, jouer de la guitare. Perdre toutes mes habitudes et me retrouver ici, dans ce train, prêt à tout changer. À voyager. Chanter. Écrire. Composer.

J'imagine qu'il faut juste s'y habituer. J'espère que Ruby y arrivera aussi.

- On dirait qu'on arrive, annonce alors Blake.

Reece et moi nous tournons vers la vitre et le train ralenti. J'inspire un grand coup. C'est aujourd'hui que mon rêve se réalise.

- Prêt ? je demande.

- Prêt.

Nous nous levons et attrapons nos valises et guitares au dessus de nous. Nous descendons du train et l'air frais nous accueille, faisant voler nos cheveux. Autour de nous, les gens s'agitent et marchent en tous sens, se saluant et se prenant dans les bras. Nous cherchons Joe du regard, sensé venir nous chercher. Reece nous donne alors un coup de coude, le pointant du doigt un peu plus loin. Nous nous dirigeons dans sa direction, nous frayant un passage comme nous le pouvons parmis la foule et le saluons tour à tour. Il attrape ma guitare et la valise de Reece et nous emmene jusqu'à sa voiture. Une fois les affaires posées, nous nous installons et Blake s'assoit à l'avant, à côté de Joe.

- Alors, pas trop bizarre de partir ?

- Si, très.

Joe laisse échapper un rictus en démarrant la voiture et répond :

- C'est normal, vous en faites pas. On s'y fait.

La voiture roule silencieusement un instant, et nous regardons dehors, portés par la musique jouée à la radio. Joe se met à chantonner et un sourire naît sur mon visage. Bizarrement, je me sens bien ici. Blake suit Joe, et Reece s'y met aussi. Nous finissons par chanter tous ensemble les titres les plus joués du moment, souriant. Et finalement, je me dis que j'ai pris la bonne décision.

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Nous arrivons à l'hôtel après quelques minutes et déchargeons le coffre de nos valises et nos guitares. Nous suivons Joe jusqu'à l'entrée, les roues de nos valises roulant contre les graviers. Nous entrons ensuite dans le hall blanc de l'hôtel et je regarde autour de moi, à la fois émerveillé et déboussolé.

L'hôtel ne semble pas très grand, mais il a l'air déjà bien mieux que ceux où je suis déjà allé. Il faut dire que nous n'allons pas souvent à l'hôtel, avec maman. Mais j'en avais une vision bien différente de celui-ci. Les hôtels que j'avais déjà fréquenté étaient tous blanc et froid. On se croyait à l'hopital, avec les couvertures blanches, les murs blancs, le carrelage froid et le silence qu'il y avait. Ici, tout semble plus chaleureux. Une petite radio, posée sur le comptoir, joue les musiques à la mode. Sur le côté, un petit coin à été aménagé, combinant fauteuil, chaise haute et table sans oublier les distributeurs proposant des boissons et toutes sortes de bonbons. La pièce est lumineuse et accueillante.