À chaque nouvelle scène, je ressentais la même appréhension. Quand mon père venait me chercher au club pour passer le week-end chez lui, je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir cette boule qui se formait dans mon ventre. Le parking n'était pas immense, mais il fallait toujours qu'il se gare à l'autre bout, alors qu'il y avait de la place devant. Tout cela pour ne pas se faire re- marquer. Au fur et à mesure des années sa voiture était de plus en plus en mauvais état. C'est peut-être la raison pour laquelle il ne voulait pas station- ner devant les autres parents, mais cela me faisait perdre un peu de temps pour faire mes devoirs. Une fois dans la voiture, il démarra le moteur et nous pouvions enfin rentrer chez nous. Depuis quelques années, quand mes pa- rents ont divorcé, mon père s'est installé dans un appartement dans la ban- lieue de Phoenix. Depuis quelques mois de l'eau coulait des tuyaux du voisin faisant gonflé la tapisserie de nos murs. Mon père avait fait une demande au près du propriétaire de l'immeuble, mais l'affaire trainait encore. Comme à chaque fois, je filais dans ma chambre pour travailler et m'avancer dans mes devoirs. Je mis mon casque sur ma tête et plongea dans mes bouquins. Au bout de quelques heures je me leva et partis dans la cuisine pour y préparer le souper. Mais je ne vis pas mon père. Il n'était ni dans le salon, ni dans sa chambre... Je me mis donc à le chercher dans tout l'appartement, mais au- cune trace de lui. Ses chaussures étaient encore dans l'entrée, ainsi que ses clefs de voiture et son blouson. Quand je retournais dans la cuisine pour prendre le téléphone, je vis que ses chaussons étaient en plein milieu du cou- loir, chacun disposé d'une manière à penser que quelqu'un les avait balancé. Je ne savais plus quoi penser. Où était-il passé? Qu'avait-il bien pu se passer pour qu'il disparaisse sans laisser de traces, sans prévenir? Sans même me prévenir...?
J'allais interroger les voisins sur les activités de mon père depuis quelques temps. Malheureusement je n'en tirais rien de concluant. Mon père avait une activité calme et ordinaire. Sous l'effet de la panique et de l'inquié- tude, mon coeur se mit à palpiter violemment. J'ai dû m'assoir la tête entre les genoux et respirer calmement pendant quelques minutes le temps que mon coeur se calme. Je décidais donc d'appeler la police pour signaler sa dis- parition. On me conseilla d'attendre, un à deux jours, pour voir s'il revenait de lui-même. Je partis donc me faire à manger, mais je ne réussi à avaler que quelques morceaux de poulet. J'étais trop préoccupée par la disparition si soudaine de mon père, que mon corps avait cessé de ressentir la moindre sensation. Je regardais mon assiette, le regard vide, je repassais en boucle les
étapes de ces dernières heures...
Au bout d'une trentaine de minutes, je décidais de me lever en direction
de ma chambre, où j'appelais ma mère pour la tenir au courant de la situa- tion. Elle ne comprenait pas tout ce que je racontais, puisque je parlais trop
vite pour que mes idées soient claires.
Quelques temps après je filais me coucher, épuisée par les émotions de
la soirée. Ma nuit fût agitée, et je ne parviens pas de suite à trouver le som-
meil.
Le lendemain, pendant que je prenais mon petit-déjeuner, je mis les in-
formations régionales pour espérer voir une annonce de la disparition de mon père. Au lieu de cela un reportage faisait cas d'une émeute non loin de
chez moi. Apparemment trois personnes, dont mon père ne faisait pas partie, auraient disparues trois jours plus tôt, soit une personne par jour. Donc mon père se trouvait être une quatrième personne. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Quelqu'un m'avait sûrement caché la vérité sur ces informations, et donc par conséquent m'avais menti. Mais qui? Qui avait eu l'audace de me mentir? De me cacher ces actualités inquiétantes? Je ne voulais pas réfléchir davantage, et pris la décision de sortir dehors pour voir l'émeute de plus près. J'étais bien déterminée à savoir ce qu'il se tramait... La foule se dirigeait vers la mairie et les policiers essayaient de canaliser la situation avec beau- coup de mal. La foule était déchaînée par la peur de ces disparitions inexpli- quées. Le gouvernement qui était au courant de cette situation qui se serait également déroulée à l'autre bout du monde, en Italie, n'aurait donné aucune autre information que l'identité des disparus. Certains pensaient à un enlè- vement d'extra-terrestres, mais je n'y croyais pas. Selon les dires, ces dispa- ritions ne duraient pas plus longtemps qu'une nuit. Alors pourquoi mon père ne serait-il pas rentré ce matin? Toute la question était là. Je me demandais donc où il pouvait se trouver, si les extra-terrestres n'y étaient pour rien.
Je continuais de suivre la foule de loin, pour me tenir au courant des évènements, sans pourtant être mêlée à la masse. Par moments des groupes. de jeunes se détachaient du groupe. Bornée et déterminée, je continuais de les suivre pendant plus d'une heure avant de m'apercevoir que certaines per- sonnes portaient le même tatouage dans la nuque. En temps normale ce dé- tail m'aurait échappé, mais aujourd'hui, je ne voulais laisser aucun indice m'échapper. Peut-être que je me faisais des idées, peut-être que ce tatouage ne voulait rien dire. Mais n'étant sûre de rien, je gardais cette information bien précieusement dans un coin de ma tête, pensant qu'il me serait sans doute utile plus tard.
Quand la foule commença à se dissiper, sous l'action des forces de l'ordre et du temps qui s'écoulait, je décidais de rentrer à l'appartement. J'en profitais donc pour faire quelques recherches sur internet, à propos du fa- meux tatouage que j'avais vu plus tôt dans la journée. Ne connaissant ni le nom de ce symbole, ni le thème qu'il traitait, je fis ma recherche par mot- clefs. Les recherches que je venais de faire ne m'emmena pas à grand chose dans un premier temps, mais un lien avait attiré mon attention au fur et à mesure de mes nombreuses fouilles. Il traitait d'une légende peu connues du grand publique. Mais ce que je voyais là, devant mes yeux était de trop. Il fal- lait que cette information sorte de ma réalité. Ce n'était pas possible qu'une telle chose puisse exister.
C'est alors que j'ouvris les yeux. Je compris enfin tout ce que j'avais vu. Mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, je ne regrette rien.
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Atmosphère
General FictionC'est une nouvelle que j'avais rédigée durant mon année de mise à niveau en Art Appliquée. Je me suis dis que je pouvais la partager à un plus large publique que ma classe.
