Chapitre 1

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Point de vue d'Ashley

Mes oreilles sont assommées par mon réveil... Je me retourne, l'éteins et le silence qui règne m'apaise. Je referme les yeux et replonge dans mes rêveries. Tout à coup, je sens un liquide froid s'insinuer dans mon tee-shirt, c'est glacé ! Je me lève en sursaut et vois Kevin (alias mon soit disant frère qui adore me gâcher la vie dès le matin) avec un verre d'eau désormais vide. Et en plus de ça il est mort de rire !

- Bonjour petite sœur, bien dormi ? Me demande-t-il en prenant un air innocent.

- Très bien jusqu'à ce que tu viennes me jeter un verre d'eau GLACE dans la figure ! M'exclamais-je énervée.

- Rectification, dans le tee-shirt petite ! Me dit-il en se dirigeant vers l'encadrement de la porte.

- Je ne suis pas petite ! Me révoltais-je et je lui envoie un coussin dans la figure.

- Oh que si ! Dit-il en riant puis il sort de ma chambre.

Si je devais le décrire en un seul mot je dirais « insupportable » pour parler de mon grand frère ! Mais bon, sinon je l'aime bien, ça dépend juste des fois... Je me dirige vers mon armoire pour prendre un jean bleu clair, un tee-shirt simple puis un pull gris car il commence à faire froid, on est bientôt en novembre. Après être passée par la salle de bain je descends les escaliers pour aller déjeuner, mon frère lui, ne déjeune pas le matin. Ne me demandez pas pourquoi, ça lui a pris il y a un an. Ma mère est déjà partie au travail (elle gère une agence immobilière dans le centre-ville) et mon père lui, dort (il commence le travail à 10h le chanceux !) Une fois le petit-déjeuner terminé je remonte pour faire quelques trucs puis sors de la maison. Mon frère lui, attend un pote à lui qui vient le chercher. Kevin a 18 ans et est en terminale, moi j'ai 17 ans et je suis aussi en terminale (nous sommes dans le même lycée.) En sortant de chez moi je vois Travis arriver et je souris sincèrement.

- Alors comme ça tu arrives en retard ! M'exclamais-je de bon cœur et il relève la tête vers moi.

- C'est toi qui est en avance, il n'est même pas encore 7h25. Me dit-il en levant les yeux au ciel et nous éclatons de rire en même temps.

- Je préfère être en avance qu'en retard... Dis-je en lui faisant la bise.

Travis et moi sommes meilleurs amis depuis la seconde. On était dans la même classe et on a très vite sympathisé. Coïncidence, il habite à quelques pâtés de maisons de chez moi. Tous les matins nous allons au bus ensemble mais le soir il rentre avec sa mère. J'avoue avoir un petit faible pour lui mais je préfère largement notre amitié ! Il est blond aux yeux noisette et je le trouve trop mignon avec son accent britannique. Quand nous montons dans le bus il part rejoindre des amis à lui tandis que je chercher une place libre. Par chance je vois qu'il y a deux sièges non occupés. Je me précipite vers les sièges mais un garçon se lève et je lui fonce dedans mais il n'y prête pas attention et se met à la place que je voulais. Je commence à m'énerver intérieurement et décide donc de pousser son sac et de m'asseoir à côté de lui. Je branche mes écouteurs et mets de la musique lorsqu'il se tourne vers moi.

- Tu fou quoi là ? Me lance-t-il en haussant les sourcils.

- Ça ne se voit pas ? Je m'assois... Lui dis-je sans prendre la peine de le regarder.

- Eh mais est-ce que je t'ai dit oui ? T'es conne ou quoi ? Me crache monsieur-casse-pieds en m'arrachant le téléphone des mains.

- Rends-moi mon téléphone de suite idiot ! M'exclamais-je en tentant de le reprendre mais il lève la main plus haute.

Mes écouteurs s'enlèvent à la même vitesse qu'il lève mon téléphone et je me retrouve dans un blanc total qui stop tout autour de moi. Mes yeux et ceux de cet inconnu sont en liens et se lancent des éclairs. Je jure qu'à cet instant précis il n'y a que nous deux... Je le scrute et parcours son visage du regard, il fait de même. Ses traits plissés par la colère, ses yeux bleus ciels perçants, sa mâchoire crispée, ses lèvres pleines... Sans m'en rendre compte je me mets à fixer sa bouche mais reprends vite mes esprits. Je ne l'aime pas, c'est un gros con ! Alors que je me dispute intérieurement, il scelle ses yeux glacials aux miens qui sont marron clair...

- Plus jamais tu ne t'assois à côté de moi, pigé ? M'ordonne-t-il et je serre les poings.

- Tu n'as pas à t'inquiéter ça ne risque pas, je ne me mets jamais à côté des cons. Lui balançais-je en pleine face.

Il allait me rendre mon téléphone mais à mes dernières paroles son regard devient sombre et il serre les dents. Pourquoi faut-il que je parle toujours trop vite ? Il allait me rendre mon téléphone et je n'aurais plus eu à le supporter !

- D'où tu me parle comme ça espèce de petite conne ! S'énerve-t-il en me jetant mon téléphone dessus.

- T'es malade ou quoi, t'as failli casser mon téléphone ! Je ne savais pas qu'il y avait des chieurs pareils dès le matin... Dis-je en serrant les dents.

- Je ne savais pas non plus qu'il y avait des chieuses pareilles dès le matin ! Dit-il en scellant ses écouteurs à ses oreilles puis il se tourne vers la vitre.

Alors lui, je ne le connais pas et je n'ai aucunement envie de le connaître. Il doit être nouveau et en plus de ça il se croit tout permis ! J'ai déjà des pots de peintures et des cons dans ma classe alors si on ajoute lui je crois que je vais exploser... De toute façon il y a cinq terminales, aucun risque qu'il soit dans ma classe ! Les minutes passent et nous arrivons enfin devant le lycée. J'attends que les personnes passent pour me lever et vois Travis passer en me souriant. Je lui rends son sourire puis prends mon sac.

- Bon tu bouges ou je te bouge ! S'impatiente monsieur-casse-pieds.

- Calmes-toi, je bouge si je veux c'est clair ! M'énervais-je et il éclate de rire.

- Toi faire ce que tu veux ? Je suis sûre que t'es le petit mouton qui suit le troupeau ! S'exclame-t-il puis il me pousse.

Il a tellement de force (car oui, on ne peut pas le nier) que je tombe sur un garçon en train de passer. Ce dernier me regarde timidement (il n'a pas l'air de nature sûr de lui comparer à certaines personnes...) et je me sens terriblement mal à l'aise. Il s'apprête à parler mais c'est sans compter sur monsieur-je-me-crois-tout-permis qui le coupe.

- C'est bon, il n'a rien ! Ce n'est pas une petite nature comme toi... Me dit-il avec son sourire arrogant.

Il lance alors un regard noir à en avoir des frissons à ce pauvre garçon qui, s'en va en courant. Je lui renvoie à lui son regard et tourne les talons pour sortir au plus vite d'ici. Sauf qu'évidemment il est obligé de me suivre pour sortir. Je m'apprête à descendre les marches mais il pose une main sur mon ventre et m'attire contre lui. Je sens son souffle s'écraser sur ma nuque et des frissons parcours mon corps.

- Je n'en ai pas fini avec toi princesse... Murmure-t-il contre mon oreille et je me dégage à toute vitesse de son emprise pour sortir.

Point de vue de Monsieur-casse-pieds

Je prends à toute vitesse mon sac pour la suivre à travers le bus. Si elle croit que je vais la laisser partir comme ça, elle se trompe largement. Il va falloir qu'elle apprenne à se taire car je n'aime pas les filles qui me répondent. Mais j'avoue qu'elle a du caractère et ça ne m'a pas laissé indifférent... Elle va pour descendre les marches mais je décide de la marquer pour la journée. Je veux rester dans son esprit encore un peu. Je pose ma main sur son ventre et me colle à elle. Je ferme les yeux une seconde quand je sens son corps contre moi. Respire mec, c'est qu'une fille, je suis sûr qu'il y en a pleins dans la cour. J'approche mon visage de son oreille et elle se tend toute entière, interdite.

- Je n'en ai pas fini avec toi princesse... Lui murmurais-je et elle se défait immédiatement de moi.

Je la regarde dévaler les marches et marcher à toute vitesse. Je descends à mon tour sans la quitter des yeux une seule seconde. Mon regard descend un peu trop bas et je respire un bon coup.

- Eh mon pote, ça fait un bail ! S'exclame Mike en me faisant une accolade.

- On peut le dire, mais je suis de retour... Et pour de bon cette fois. Mike, s'il te plaît, ne dis à personne qui je suis. Dis-je en souriant puis un autre garçon arrive avec trois filles.

- T'inquiètes je serais une tombe. Me jure-t-il.

Le gars à l'air assez distant mais plutôt cool. Les filles elles, pots de peintures assuré mais franchement, elles ont l'air pas mal...


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