Courts Récit De Ma Vie

Naissance De Ma Personnalité

          Lorsque j'étais enfant, mon grand-père prenait l'habitude de s'enfermer, il s'isolait dans un univers n'appartenant qu'a lui, pour frotter , graver , prendre le bois .
Il disait que chaque matière pouvait être dompter et il finit par apprivoiser le bois.
   Lors d'un détour dans son atelier il m'emmena près de la fenêtre... il leva mon menton et me posa une question:

"De quelle couleur sont les nuages ?" La question me parut évidente et je répondis ce que tout inconscient dirait :" blanc.
        -- Ça c'est ce que tu apprends à l'école... Regarde davantage, qu'est ce que tu vois ? Je plissai les yeux comme pour assouplir ma vue et répondis :
        -- Rose, bleu et... jaune aussi avec du gris et du blanc.
        -- Bien..."

Puis il partit me laissant face à la vitre.
Cette question délivra en moi un sens davantage observateur. Depuis je me mis a gribouiller, esquisser, dessiner.

          Je ne faisais plus mes devoirs, j'immortalisais le monde sur du papier. Parfois je me relevai en sursaut la nuit pour dessiner mes soudaines idées. Puis j'ai évolué, la couleur est arrivée et elle ne m'a plus jamais quitté.
Lorsque je regardais une vitre je me disais "Comment réaliser ces effets avec un pinceau ?" lorsque je regardais quelqu'un dans les yeux je pensais "Les prunelles évoluent-elles si ont rajoute de la lumière ? ". J'ai appris par moi même...

Tout était relief, profondeur et couleur. Tout était matière rien n'était plat, tout était ombre et lumière les traits n'existaient pas.

          J'étais dans un monde n'appartenant qu'à moi. À mes heures perdues, j'observais les mains rugueuses de mon grand-père caresser, couper ou graver le bois.

Certaines personnes sont capables d'écouter de la musique durant des heures ; d'autres de lire ou courir à ne plus s'arrêter. Et bien moi j'observais...
J'observais les animaux, les hommes et les objets.... J'observais le ciel, l'eau et les plantes puis je mémorisais et je reproduisais. Je reproduisais leurs couleurs et leurs profondeurs.

          Il m'arrivais de préparer un chevalet accompagné d'une toile et de ne rien faire, j'attendais d'être inspiré puis...
La voilà qui arriva, l'idée, elle posséda mes métacarpes et mes poignets. Je saisis un pinceau, des couleurs. J'étais maladroite mais cela m'importais peu.

          Les pinceaux dansèrent, frottèrent, dérapèrent, effleurèrent tel un corps désarticulé dansant au contact des valeurs et des couleurs. Le teint écarlate de concentration, j'oubliais tout... Il n'y avait plus que moi, ma matière et mes outils.

Je faisais aussi de la sculpture, je reproduisais les mouvements de l'humain. Mon grand-père disais toujours :
"L'homme est là, il suffit d'enlever ce qui l'étouffe"
alors je taillais et sculptais jusqu'à voir apparaître le résultat délivrant l'émotion avec laquelle j'avais sculpté mon œuvre. Aucun outil n'étais meilleur que la passion.

                   ° ° ° ° °

Mais... Mon grand-père tomba malade ; celui qui m'avais tout enseigné se fit dévorer pat le cancer comme les termites dévorent le bois. Et qu'en est-il du bois qui se fait dévorer ? Il meurt. Ce fut ainsi pour mon grand-père.

L'atelier qui autrefois baignait dans la sciure n'est plus qu'un lieu froid et poussiéreux.
Mes créations qui autrefois vivaient de couleurs diverses ne sont plus que des esquisses froides et grises.
Moi qui autrefois vivais dans un univers de matière et de lumière, je le retrouve brutalement gace à l'ennui de la réalité.

Mais alors que ma vie semble passer du orange au bleu, quelque chose de nouveau grandi en moi.... Et il suffit d'une paire de chaussons de danse pour le découvrir.

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Voici ma rédaction que j'ai faites au brevet blanc en honneur a un de mes grands-pères décédé. Qui a passé sa vie dans la poussière de bois et dans sa ferme du fin fond de la Franche-Comté. 😊❤️

J'espère que ca vous aura plus.