PROLOGUE

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Cette odeur. Le goût métallique du sang que je sentais se déverser dans ma bouche lentement. J'avoue que au début je trouvais ça répugnant comme tout le monde, mais à force on s'y habitue. Surtout dans mon cas.

L'adrénaline est présente en moi. C'est ma plus fidèle sensation, ma préférée. La seule qui me fais me sentir vivante, me sentir puissante.

J'essuies mes lèvres à l'aide de la manche de mon pull noir qui se retrouvait à présent tachée. Je vois mon adversaire qui se relève difficilement, ses yeux sont sombres. Je peux voir la colère se lire dans son visage. Ses mouvements sont lents, trop lents, trop facile à éviter. J'arrive à prévoir son prochain coup et me décale vers la gauche pour l'éviter. J'attrape son bras le plus proche et lui tord dans son dos en appuyant ma main sur son épaule pour que celui ci reste tendu. Un cris de douleur s'échappe de ses lèvres ce qui me fais instantanément sourire. Pouvoir maîtriser un homme en étant une femme. Voilà ma plus grande force. J'entends certains murmures des hommes autour du ring "C'est une sadique." disent ils. Mais j'en ai rien a foutre. Mon but c'est de faire payer tout les connards qui se croient au dessus des femmes parce qu'ils sont plus fort. C'est la seule raison pourquoi je vis.

Alors que je vois le compte à rebours de 3 minutes se finir les cris et les applaudissements se mettent à fuser comme à chaque fois. J'attrape ma bouteille d'eau et descend du ring sans adresser un seul regard à mon adversaire encore à terre, me traitant de tout les noms. Encore la j'en avais rien à foutre. Ma lèvre inférieure me faisait mal à cause du coup que j'avais reçu.

Une fois dans la petite salle qui me sers de vestiaires je me regarde dans un petit miroir accroché à un des murs gris. Je grimace en voyant un peu de sang continuer de couler le long de ma mâchoire. J'ouvre mon sac et sors du désinfectant et un coton. J'ai l'habitude de me soigner toute seule. Je sais pertinemment que personne n'entrera dans cette pièce pour me voir. Tout simplement parce que je n'ai personne et que j'ai juste besoin de ma force et de mon caractère. Pas de distractions inutiles. C'était ce que je m'étais promis depuis ce 23 février 2000. A l'âge de 2 ans je m'étais juré que personne n'entrerai dans ma vie la perturber pour enfin la détruire. L'attachement rend faible et puéril. Je ne suis ni l'un ni l'autre.

J'imbibe le coton du produit puis l'applique sur ma blessure. Je sens une douleur intense et serre les dents en grimaçant pour ne pas gémir de douleur.

- Putain cet enfoiré m'a pas loupé.. soufflais-je légèrement agacée.

Heureusement pour moi la blessure était la seule que j'avais. Je soupire en finissant de me soigner puis me lève et replace mon sac sur mon épaule en attachant mes cheveux en un chignon, très mal fais je l'accord, mais qui fais l'affaire. Quand j'ouvre la porte de la petite pièce de nombreux hommes se jettent sur moi sans me toucher, je sais qu'ils ont peur. Ils préfèrent me féliciter de loins plutôt que de risquer leur vie.

Je décide de les ignorer et me dirige vers le bar. Je vois James le serveur et le patron de cet endroit. Il me voit et se dirige vers moi, une clope allumée entre ses lèvres.

- Encore bien joué Mad, me dit-il en souriant, Voilà pour toi comme promis poupée.
- Toi si tu tiens à la vie retire ce surnom, lui répondis-je sèchement en lui arrachant l'argent qu'il me tend des mains.

Il éclate de rire puis enchaîne.

- Outch ça fais mal ça. Repose toi et reviens vendredi soir, j'ai un autre combat pour toi

Il attrape un verre et verse un liquide presque brun dedans. A l'odeur je devine directement que c'est de la bière. Il me tend le verre et j'arque un sourcil.

- Je dois boire cette merde ou te verser ça sur la gueule?
- Assied toi Madison et bois. Ce combat sera bien plus dur et dangereux que les autres.

Je vois qu'il est sérieux. Sa mine s'aggrave légèrement et je décide de m'assoir en soupirant. Je prends le verre et bois uniquement une gorgée. Quand je relève les yeux vers lui il prend une grande inspiration et reprend.

- Ce gars que tu vas affronter. C'est un criminel Mad.

Je manque de m'étouffer avec le liquide en entendant sa révélation. Je réussis à avaler avec difficulté puis hausse le ton en reposant violemment le verre contre le bar.

- Tu m'as prises pour quoi en ramenant un fils de pute ici sérieux?

Il baisse les yeux en serrant le chiffon qui a entre les mains. Je sens la colère monter en moi mais j'essaie au maximum de me contenir en voyant son visage triste. Merde je comprends pas il veut que je meurt c'est ça son truc. Il cherche à me virer de son endroit pourri parce que il me paie trop. Connard. Alors que je m'apprête à partir, il me retient fermement par le bras et me regarde désespéré.

- Je.. Je t'en prie Mad.. Il a menacé ma femme et ma fille.. Je peux que me tourner vers toi, je te paierai le triple si tu réussis a nous débarrasser de lui. Je te demande juste de le combattre comme si c'était un adversaire normal.. ok?

Je roule des yeux. Il était pathétique.

- J'accepte.

Son visage s'illumina en m'entendant et il me souris de toute ses dents en me prenant dans ses bras. Je fronce les sourcils et le repousse directement. Ce genre de geste ça a le don de m'énerver encore plus.

James doit avoir plus de la quarantaine. Il est marié et a une petite fille d'à peine 6 ans si mes souvenirs sont bons. Son passe-temps favoris est de me raconter toutes les conneries que fait sa gosse. Ça a l'air de l'amuser de me faire chier de cette manière alors que je dois aller m'entraîner. Mais j'avoue que c'est la seule personne à qui j'accepte de parler et surtout d'écouter. De toute façon j'ai pas trop le choix vu que c'est lui qui me paie. Avec tout ce qu'il a fais depuis ce temps je lui dois bien de l'aider en retour. Et puis si je peux sauver des gens plutôt que de les tabasser pour une fois, j'y vois pas de mal.

Je récupère mon sac et descend de mon siège en finissant le verre posé devant moi.

- Avant de partir, c'est quoi le nom de ce putain de criminel?
- Harry styles.

23 FEBRUARYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant