Complainte d'un vestige

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Je suis l'ancienne Adamantine,

Aussi nommée tour sentinelle,

Les hommes, pour moi, courbaient l'échine,

Venant partout de Tamriel.


En Haute Roche je médite :

Pourquoi fus-je donc tant reconnue ?

Ecrit pour moi mille et un mythe,

Me voilà maintenant déchu.


Sur mes parois, le temps lézarde

Ne viennent à moi plus que des gueux,

Vêtues des plus vilaines hardes,

Seuls visiteurs de ces haut cieux.


Je rêve de nymphes parées de leurs

Chapeaux aux suivez-moi-jeune-homme

De multiple, infinie couleurs !

Matutinales amante en somme...


De voir s'ébahir sans façon

Jeunes péronnelles et Mirliflores

Dans mes nobles colimaçons

Se jetant plein de coquins sort...


Mais à présent, me voilà seul, 

Sous le faix des années, je croule,

Je n'implore qu'un humble linceul,

Et, enfin, en paix, je m'écroule.




Complainte d'un vestigeWhere stories live. Discover now