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6.

Jeremy courrait à en perdre haleine. Le vent giflait son visage et la capuche de son sweat volait derrière lui. Il sortie de Jefferson avenue et se bifurqua pour rejoindre la Maison Blanche.

Il était 18h30 et les journalistes commençaient à plier leurs affaires avant de rentrer et le parvis de la maison présidentielle commençait doucement à se vider. Jeremy en profita pour se mêler à cette foule qui quittaient les lieux afin de rejoindre la porte latérale réservée aux visiteurs invités. Il poussa le premier portique et pénétra dans l'allée. Au loin, le petit cabanon de sécurité l'attendait. Il allait falloir mentir. Le président ne l'avait sûrement pas prévenue de son arrivée imminente et ne l'a sans doute pas informé sur les raisons de sa venue. Jeremy se présenta devant le gardien.

C'était un afro-américaine d'une trentaine d'années et d'un bon mètre quatre-vingt. Il était vêtu d'un costume de service bleu azur et semblait perdu dans de lointaines pensées. Il tourna la tête et commença sur un ton monocorde :

« Monsieur Jeremy Conrad ? »

Jeremy, outré et surpris répondit sur un ton faussement détendue :

« lui même.

- Vous pouvez y aller, le président vous attend dans le bureau ovale

-Très bien, je vous remercie. »

Jeremy n'en croyait ses yeux. Il poussa le deuxième portique et entra dans l'allée.

L'ambiance qui pesait dans le vestibule de la Maison Blanche était proche de celle de la mort. La ou d'ordinaire régnait une perpétuelle ébullition, la grande salle était aujourd'hui vide, longé dans l'obscurité. Personne ne hurlait dans son téléphone, personne ne courait, une pile de dossier à la main, personne de passait prendre des documents dans le vieux photocopieur à l'angle de la salle. Non, aujourd'hui personne. Jeremy traversa doucement , sur ses gardes.

Il prit le couloir latéral, lui aussi plongé dans le noir et se rendit au second. Il traversa diverses bureaux et anti-chambre avant de se retrouver devant la porte du bureau ovale. Joseph et Donny, les deux gardes du corps du président se tenaient, droit, stoïque et fixaient Jeremy avec le blanc de l'œil. Il se rapprocha de la porte et les deux gardes acquiescèrent avec qu'il ne frappe à la porte...