Maïmouna.......

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Les terreurs de la nuit s'évanouirent avec le premier chant des coqs. L'ombre traina encore sur les cases serrées du village. Opaque,vivante, animée de créatures invisibles et perfides dont l'approche du jour annonçait la retraite ,elle fuyait par vagues longues et lentes devant le crescendo de mille bruits caractérisés.
L'Orient démeurait fermé,mais l'idée du jour qui alllais naitre d'un moment à l'autre et la certitude du danger conjurer chassaient déjà les longues insomnies. C'est alors que les hommes supertitieux,glissèrent dans ce sommeil lour de l'aube que suivent les réveils pènibles.
Maïmouna se leva seulement quand le soleil fut haut dans le ciel. Cette eptute Maïmouna aimait les grasses matinées et sa mère,si douce,était complice de cette paresse.
Cette bonne femme,par habitude,se levait au petit jour,elle faisait sa prière au Bon Dieu, puis nettoyait les abords de la case avec un balai en nervures de palmes. Certains jours,la petite Maï dans le demi-sommeil, percevait la《crass-crass》où sombraient ses menus songeries de fillete paresseuse. Une tendresse infinie la soulevait alors, l'anéantissait dans la chaleur du lit et dans la suprême consolation de cette présence si chère.
Enfin levée,elle s'étira longuement. Tituba et apparut au seuil de la case sa mère s'arrêta et lui posa une question toujours la même:
-- Tu es levée,Maï?
Maï s'aventura dans la cour torse nu,baillant et soupirant. Elle disaparut dans un moment dans l'enclos des roseaux,reaparut,prit de l'eau dans une timbale et commença sa toilette. Dans le creux de sa main incurvée,elle versa de l'eau dont elle asperga son visage mal réveillé. Une impression de froideure la fit frissonner. La bouche,par contre,fut rincée d'une façon un peu sommaire. Maimouna fit glouglouter de l'eau dans ses joues gonflés, une fois,deux fois,trois fois.... Elle en fut quitte
C'était l'heure du déjeuner d'un plat de couscous préparé la veille et de boire un peu de lait sucré,coupé d'eau. Enfin, les choses lui apparurent claires et nettes et elle en oublia la lassitude du révei
À l'âge innocent, quand les pétites filles noires ne portent qu'une touffe de cheveux au sommet de leur crâne, rasé, Maï étai radieuse: un teint clair d'ambre, des yeux de gazelle, une bouche trop petite peut-être,trop allongée,mais d'un modelé déjà net et sensuel. Sa poitrine encore nue se bombait d'une harmonieuse façon et laissait prévoir d'opulents charmes futurs. Elle avait une taille souple, gracile, mais sans raideur ni noblesse affectée. La finesse racée de ses poignets n'avais d'égale que la délicatesse de ses chevilles où semblait courir un perpétuel frémissement.
De son portrait moral,que dire, mon Dieu!
C'était une pétite fille sans caractère défini,presque sans pensées, rieuse, insouciante. Sa mère, pauvre, l'habillait simplement, mais avec goût. Si les camisoles n'étaient pas faites de riches étoffes, elles donnaient pourtant à son riche teint plus d'éclat et de fraîcheur. La mère les choisissaient de couleurs vert d'eau, rose pâle, bleu clair, et, économie ou nécessité,elle les faisait coudre sans broderies, ni dentelles, ni falbalas. Leur simplicité convenait d'ailleurs fort bien à la petite, qui avait de les porter avec négligence. Le col un peu de côté,de manière à découvrir une épaule. Maïmouna avait aussi une manière à elle de nouer son pagne. Il n'était jamais solidement fixé, une des extrémités dépassait toujours en bas ; et dans ce cet état, le pagne entrevait souvent sa marche un peu étourdie. Aucun bijou de valeur n'ornait son corps.
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MaïmounaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant