Maïmouna....

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Une de ses jambes étendues sous elle, l'autre pliée, arc-boutant où sa main gauche et sa tête trouvaient appui, elle ramenait des coquillages ou de minuscules cailloux, et, songeuse, les lançait verticalement, habile à les saisir avant qu'ils ne retombent sur l sol; ainsi jouait-elle tout en pensant.
Par exemple quand la petite Dioro avait, l'autre jour, fait allusion à elle en disant de vilaines choses. Maï se prometait de lui demander des explications. Une autre Salma avait promis de l'inicier à des jeux de cailloux récemment connu dans le village. D'autre part la Korité (fête) approchait. Sa mère serait elle en mésure de lui parer de joli bijoux comme ses camarades les plus distinguées?
Sa mère pouvait tout puisqu'elle lui vouait un amour sans égal. Ah! Les mignons bijoux qu'ils y avaient chez Assenn le Syrien du quartier. Si Daro tardait trop, on les enlèverait tous. Quel malheur !
À l'heure du robinet, Maïmouna poussait cailloux et coquillages dans un coin bien caché, empoignant une calebasse fermait soigneusement la case et s'en allait vers l Sud.
Le robinet était le rendez vous des petites filles. Elles se rassemblaient aux printemps à 8h. Que les canaris ou bassines soient pleines chaque fille, à l'heure du 《robinet》calait un récipient sous son bras entortillait un lambeau d'étoffe en guise de coussinait et quittait la maison. En chemin elle humait déjà l'atmosphère de la place. On imaginait déjà la foule des habitués .
C'est du robinet que toutes les querelles du village partaient. C'est là aussi qu'elles se vidaient entièrement après avoir passionné les mères et les grands mères de ces petites filles.
Cs là qu'on voyait les méchantes petites filles dont leur pagne est rempli d'injure et de gros mots. Elle s'arrêttaient poignet sur les hanches, solidement campées, le buste incliné, l'index , un index fou, pointant l'adversaire comme pour le transpercer. Seuls les grandes filles intervenaient pour calmer les commères: et souvent leurs aides n'avait pour effet qu'une violence accrue, des injures et des coups de dents.
La petite Maï ne s'était jamais batue au robinet. Elle avait, marlgré son jeune âge, le don de plaire, presque de séduire. En effet son caractère etait assez ferme, son tempéremment assez froid. Pour ne pas réagir aux maivaises plaisanteries qui allimentaient les querelles. Daro chaque qu'un exploit servenu de robinait se précipitait d'aller voir sa Maï et s'assurer qu'on ne lui avait pas écharpée.
Le monde était si cruel et mauvais, les langues si méchantes, et les Daro si faibles, si seules, si pauvres.....
Or ce matin la les filles étauent plutôt agitées et excitées à l'idée de l'approche de la fête. Les unes, filles de familles riches ou aisées, brûlaient d'impatience d'y paraître par ce que rien ne manquait à leurs atouts, elles possédaient déjà louis d'or, chaînettes en or, perles et verroteries sans oublier les jolis pagnes à fleurs. Les autres voyaient avec effroi la fête avancé à pas de géants. C'était la categorie de Maï. Le trousseau de celle-là n'était pas au complet leurs bijoux dormaient dans la cassette du bijoutier, faute d'un peu d'or pour les restaurés.
On parlait mm du tour à prendre chez Lala la magicienne coiffeuse. Quelques filles qui voulaient qui voulait paraître totalement renouvelés le jour de la fête s'étaient détressées.
La semaine prochaine nous irront chez Lala la magicienne. Pendant toute la journée les filles attendaient leurs tours chez Lala à l'approche d'une fête, elles abandonnent leurs mamans les travaux de ménage et l'âcre fumée des cuisines.
Elles attendaient en causant et en s'organisant de petites thème éternel de leurs sympathies.
Pendant ce temps, Lala avait couché une cliente et l'avait immobilisée entre ses deux grosses cuisses. Ses mains enduites de graisse fourrageaient dans l'opulente tignasse, la tiraillaient, écheveau par écheveau, l'assouplissaient. Puis ses doigts agiles soulevaient des mèches luisantes de beurre, les entortillaient les nattaient. La cliente , le nez collé sur la natte, ne pipait mot, mais songeait. Son imagination lui presentait une autre elle même, toute habillée. Elle songeait à la combinaison qu'elle ferait de tant de boubous, de camisoles, dons de ses frères et sœurs, de tant de bijoux, héritage de sa mère. Seules ses pieds aux fines attaches en remuaient parfois, traduisauent sa satisfaction. Un frisson semblait les parcourir, le gros orteil se débatait contre le second, les mollets se touchaient, se pressaient, enfain s'immobilisaient. Autour des oreilles le beurre suintait et le cou était veiné de noir.
L'œuvre d'art terminé, d'après la mode du temps, les tresses correspondaient très bien aux gouts de la cliente.
La veille de la fête Maïmouna fut des plus affairées, car outre la rimbabelle de soucis ayant trait à sa coiffure, à ses vêtements, à ses bijoux, elle devait fixer le henné à ses talons. Le henné ne prend que la nuit. C'est une pâte rouge sang très compacte, obtenue en malaxant les feuilles ténues de l'arbuste à henné. Elle s'étale facilemnet et adhère à la peau.
Maï installa son pied sur son autres genoux. Son petit pied méticuleusement astique. Ce pied mèrite qu'on s'y attarde un instant. Les orteils délicats et bien rangés, la couleur translucides, crème rosée, ce pied était allongé, étroit, dodu un haut, incurvé en bas. À l'aide de son pouce, de son idex et majeure, Maï l'emduisaient très lentement et fort soigneusement de henné, passant de temps en temps son doigt dans l'eau pour les rendre un peu plus glissants.
Et peu à peu, la douce peau claire fut couverte d'une gaine de henné brillant. À la fin, Maï prit des chiffons préparés à l'avance, des feuilles de pophtane (genre d'emphorbiacée) et elle enveloppa son pied pour hâter l'effet magique du henné, elle effectua la même opération sur l'autre pied. Si bien, en allant au lit, elle était ridiculement bottés de torchons. Pour les mains, elle fit imtervenir la mère Daro.
La pauvre femme après ses fatigues de la journée, devait s'atteler à cette nouvelle besogne et y concentrer toute son attention pendant de longs moments. Elle s'y appliquait soigneusement que Maï et plus de science, tout en racontant des histoires de sa jeunesse passée. On vivaient mieux il n'y avait pas tant de folies et d'engouements. Les filles chantaient bien et dansaient parfaitement les rythmes diabolique de leurs pays. Aujourd'hui la mode venait de Sait Louis et s'inspirrait des toilettes mauresques.
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MaïmounaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant