Une Glaciale Affaire (M/M) SUSPENDUE

Chapitre 1

— Il n'en est pas question, s'écria une voix virile et fort en colère à travers la porte en chêne du bureau.

— S'il te plaît Ciernan. Tu veux bien m'écouter deux minutes.

— Je ne t'écouterais pas même une minute tellement cette idée est absurde.

— Ciernan ! Tu ne peux pas prendre cela à la légère. Encore moins au stade où nous en sommes.

Le dénommé Ciernan se détourna de l'immense baie vitrée de son bureau et regarda l'homme qui lui faisait face. Gabriel Dernis avait beau être on bras droit et son meilleur ami, il y avait des limites à ne pas franchir. Surtout celle-ci.

— Dis-moi pourquoi je te garde à mes côtés ? lui demanda-t-il.

— Parce que je suis le seul qui peux supporter ton fichu caractère et en qui tu peux avoir confiance. Mais s'il te plaît, ne dérive pas du sujet.

— Bon sang ! Tu ne vas donc jamais me lâcher avec ça ?

Gabriel croisa les bras sur son large torse et Ciernan ne put s'empêcher de regarder la chemise blanche se tendre et les biceps se gonfler sous le mouvement.

— Pas quand cela concerne ta sécurité. Bordel ! Tu as été élu il y a quatre mois deuxième fortune des Etats-Unis par le magazine Forbes et ce, depuis trois années consécutives. Et maintenant ça.

Gabriel désigna la lettre savamment étalée sur le bureau en acajou foncé. Il devait reconnaître que son ami n'avait pas tort, cependant, ce n'était pas la première fois depuis quelques années qu'il recevait ce genre de lettre. Encore plus lorsqu'il était sur le point de racheter une entreprise en difficulté. Et aujourd'hui ne dérogeait pas à cette règle.

Il fallait dire que c'était d'ordre public qu'il avait fait une offre pour le rachat de l'entreprise navale Cordier qui était sur le déclin depuis trois ans. Alors franchement, se serait mentir de dire qu'il était surpris par cette menace. Parce que ce n'était pas le cas. Alors entendre Gabriel lui dire qu'il fallait qu'il porte plainte, cela le faisait doucement rire.

Il avait toujours su que son ascension dans le monde des affaires n'était pas passée inaperçue. Tout le monde l'avait clairement montré du doigt parce qu'il était le fils du grand Manus Hall. Il n'avait d'ailleurs jamais cherché à démentir les allégations faites sur son dos. Si les personnes étaient assez stupides pour écouter les ragots, grand bien leur fasse. Il n'avait aucune envie de s'attarder sur ce genre de personne. Après tout, il avait un empire à faire fonctionner. Il n'avait pas le temps de s'apitoyer sur quoi que ce soit d'autre.

— Gabriel ! Tu sais aussi bien que moi que ce n'est pas la première menace que je reçois et elle ne sera certainement pas la dernière. Ce n'est...

Il prit la lettre entre ses doigts et la fixa un long moment.

— Qu'une vulgaire lettre pour tenter de me déstabiliser. Et tu sais que ce n'est pas cela qui va m'empêcher de dormir.

— Ciernan, tu sais que je t'adore mais par moments tu m'exaspères. Je ne veux pas que tu prennes cette menace à la légère. Un « Je vais te démolir ton entreprise et toi » et je ne parle pas des autres, ne sont pas de simples menaces.

— Mon garde du corps s'occupera de cette affaire. Ce n'est donc pas la peine de crier au loup, Gab. Je le paie bien assez pour qu'il fasse ce boulot.

Il regarda le visage de son ami se fermer et sa mâchoire avoir un tic nerveux.

— Ton putain de garde de corps ne sera pas capable de faire quoique se soit. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi tu continues de le garder.